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Mes mains au creux des évidences

 [...] ce matin

Je trouvais ça tellement ridicule avant quand on me disait "A l'année prochaine!". Et puis aujourd'hui j'ai envie d'y croire. Croire que ça va s'arrêter une bonne fois pour toute. Croire que ça ira mieux demain. Non je ne crierai pas le décompte cette année, il n'y aura pas de rupture du temps. Mais la césure avec 2008 sera là quand même. Au fur et à mesure du temps qui se consumera sans doute comme toujours, indéfiniment, régulièrement, insatiablement.

Tu sais je ne m'attends plus à rien pour les nouveaux ans, ou plutôt si je m'attends à tout. C'est toujours plus ou moins foireux. Je relisais ce moment atrocement triste et cruel. Et j'ai l'impression que c'est à des années de moi. C'est vrai je ne pense plus à Antoine, je ne pense plus à tout ce qu'il a sali sur et dans mon corps, et encore moins à ces moments de pure adolescence et de folle inconscience passés ensemble. Je n'y pense plus. J'ai même l'impression que ça ne compte plus. Tout finira par ne plus compter. C'est fatal. Un an plus tôt déjà, il nous avait laissé partir de chez lui à 4h du matin, on flippait en descendant la ville dans le noir et le froid. Il fallait voir comme 2007 s'était terminé. Je me revois penchée à la fenêtre du 3ème étage, essayant de jongler entre ces trois personnes qui n'avaient rien à voir ensemble. Ca avait commencé assez inconsciemment. Ca ne m'aurait pas fait de mal si ça avait continué finalement. Je ne me souviens pas de tout mais au moins, il y a quelques souvenirs. Je sais que mon pull était difficile à mettre et encore plus à enlever. Et puis il faut le dire quand même, la gauche, c'est la communication.

2008 se termine en braises incendiées. Il y a ce qui se range et aussi ce qui en reste. Les derniers mails de Th. de Montaigu. La rencontre avec Zeller, ses mails et nos conversations sur Eluard, et récemment, son sourire approbatif pour que je joue la scène 5 dans mon spectacle. Arnaud qui justement m'a lancé l'idée de le construire. La disparition de Luc. Disparition oui, parce qu'il n'y a pas d'autre mot, la Bostonienne a raison. Quand quelqu'un se barre en ne donnant plus aucune nouvelle, il disparaît. Mais quand même, je me rappelle qu'on regardait les fesses des garçons dans la rue, on les notait presque. Nos Mac Do à chaque fois qu'on baissait nos sourires, à chaque fin de partiel. Ce putain de cours d'anglais et même en accordant nos brouillons, je n'ai pas été capable d'avoir plus de 7. Sa ligne sur le côté et il était souvent là pour moi. Nos vendredis soirs au Louvre. Les dernières heures de mai et les premières de juin avec les Américaines, le TD du 19ème siècle. Les heures à oublier de lire Zola, à défier cette prof géniale. Le festival et la rencontre avec Bertignac. La soirée d'indécence avec Pablo. Mon sérieux. Les envies de sommeil, les bleus au corps. La Danse qui m'échappait, les voyages dans les trains froids. La nuit avec Fab. et son silence qui maintenant fait mal. Mais c'est bien fait, petite conne. T'aurais dû faire attention à ceux qui tiennent à toi. Paris, Klapisch, les photos ratées. Les cafés noirs et les cigarettes les cigarettes. Le Vème arrondissement de Paris et Bastille. La soirée au Rhum et Jude qui s'écroule au sol. Les Naz, leurs concerts, le Gibus, les Mojitos du TrucBidul, Clément, sa peau, sa chaleur son sexe ses retards de nuit son haleine alcoolisée sa musique le mal de lui l'impression de crever loin de ces bras les tonnes de pages que je pourrais encore écrire.

Tu sais les conclusions ça m'emmerde toujours. Trouver la bonne ouverture. Le plus souvent j'improvise. Alors voilà. Je conclue. Il y a un an, je me suis soûlée à Julien Sorel, toutefois ce soir je limiterai les dégâts. J'ai décliné plusieurs invitations mais c'est pour laisser la Danse tout le week-end. Ca a commencé avec Julien, ça finira avec Patrick (!). Ca ira, je sais je sens que ça ira. Tu imagines comme l'air est pur au loin, tu vois comme l'horizon sourit? 2008 ça sonnait bien pourtant. Tu sais j'aimais bien 8 parce que c'était comme les comptes à la Danse. Mais j'ai appris le ternaire, j'ai appris à Danser sur le silence et même sans les comptes, juste avec la sensation d'être portée par la Musique. Ca ira je te dis. Parce qu'il y a cette petite batterie dans la poitrine, juste là à gauche, qui sonne de plus en plus fort. Ecoute. Elle s'apprête à exploser, chair à vif, et gorgée de sentiments.

Ecrit par lilou, le Mercredi 31 Décembre 2008, 19:51 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ecilora
ecilora
01-01-09 à 19:14

"Ca ira je te dis. Parce qu'il y a cette petite batterie dans la poitrine, juste là à gauche, qui sonne de plus en plus fort. Ecoute. Elle s'apprête à exploser, chair à vif, et gorgée de sentiments."
Bon, hum. Cette phrase, elle me laisse. Juste.
Je te souhaite une année remplie de jolies choses. Une année merveilleuse, comme tu dis. On y a bien le droit après tout.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
01-01-09 à 19:18

Re:

Sans doute qu'on y a le droit. C'était écrit en barré tout seul...

A toi aussi, vraiment vraiment.


 
m'aime que
18-01-09 à 23:08

J'ai rêvé que t'avais écrit un nouveau truc. C'était daté du 16 janvier 2009. Je fais des rêves très réalistes. J'espère que tu vas bien.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
22-01-09 à 16:21

Re:

Il est possible que j'ai écrit le 16 janvier (j'essaie de rassurer ton réalisme ambiant). Mais je ne l'ai publié, de toute évidence ;)
bise!!