Samedi 15 Janvier 2011
L'année commence sans qu'il n'y ait eu de réelle transition. Au moment de l'entrée, le 31, Marine voulait que cette putain d'année se termine vite. Et j'ai dit que non, que 2010 avait été une année très productive pour moi. Oui je parle de productivité comme une adulte - ou une droitiste - mais c'est que je crois en l'épanouissement par le travail désormais. J'ai toujours cru en la Danse, en ma Passion pour la Danse, et j'ai toujours souhaité gagner ma vie en Dansant, en créant et en écrivant. Pourtant petite, je me voyais au Ministère de la Culture aussi. Bizarrement, il me semble plus accessible aujourd'hui que la Danse.
Je vais bien. Aujourd'hui je vais bien. Malgré le corps épuisé de trop. De trop oui. De trop en faire, de trop en demander, de trop flirter avec les limites, de trop tirer sur la corde. Je vais bien. Je suis acharnée. Sauf. J'aime Hugues qui emménagera sûrement avec sa petite brune, et ça il ne faut pas y penser surtout pas. Mais je suis amoureuse d'Alix. Et il revient tout doucement dans ma vie. Jeudi, il m'apprenait pour son père, et je crevais d'envie de le serrer dans mes bras, lui dire que j'étais là. Même si au fond, qui je suis hein ? Qui je suis pour qu'il ait besoin de me parler à moi. Il m'avait beaucoup manqué Alix. Ses joues se sont creusées à cause de cette histoire, et j'y pense depuis, constamment. Je lui ai dit que j'étais désolée, et je le suis profondément. Je ne savais pas quoi dire d'autre. Tu me raconteras ? Il a voulu me faire deux bises pour me dire au revoir. Je l'ai laissé faire malgré la grippe. Et il sonnait tendre. Nos corps étaient très près. La chaleur d'un autre corps comme soutien. L'autre soir, quand Jan me faisait l'amour, je pensais à son père froid. Constamment oui.
Jan me faisait l'amour alors que je toussais, que la fièvre était partout dans mon corps. Et le matin, quand en rentrant du dernier cours du premier semestre à 11h38, il m'attendait dans lit, quand après ma douche, je me suis plongée de nouveau à ses côtés, quand il était dans mon dos et que toute sa peau se collait à la mienne, je me suis dit que c'était indécent d'être aussi bien. Les moments avec lui respirent sa jeunesse et son d'une vivacité stimulante. J'aime lui raconter tout un tas de choses en m'éternisant sur le moindre détail, j'aime le bousculer et j'aime ses fesses. Sa présence me fait du bien, simplement du bien. Et c'est bizarre au fond, qu'on se dise que dans neuf mois, on ne sera certainement plus ensemble.
Il y a Ken aussi, nos messages tous les jours. Sa présence m'apporte. Et sa beauté me ferait flancher. Peut-être qu'on serait bien ensemble - c'est sûr. Mais entendre que je suis une fille compliquée ne me satisfait pas. Lâche, banal et sans originalité.
Je vais bien j'te dis. Je prie pour les partiels. Je ne peux pas passer à côté c'est impossible, trop important. J'espère la grande école comme on espère un avenir brillant. Lorsque vendredi dernier, Gabriel est passé en sortant de soirée, je voyais dans ses yeux un avenir agréable et confortable. Un premier salaire déconcertant, une vie bien rangée, bien saine, des fêtes, de l'alcool, des vacances à Ibiza dans la maison de papa. Et au fond, tout ça n'est pas plus mal. Tu vois au fond, il m'a apporté quelque chose Gabriel.
Je pense à Léo. Parce que c'est dingue qu'aujourd'hui, il n'ignore plus qui je suis. Je voudrais le bon moment pour vraiment reprendre contact ; mais cette histoire est complètement folle - belle - et je veux que la suite le soit tout autant. Et même si je vais apprendre qu'il a des ambitions moyennes, une copine qui bosse dans le social, et que sa gueule d'Ange n'a plus rien d'angélique, je voudrais garder le rêve de mes 16 ans le plus intacte possible.
Je voudrais que 2011, rayonne. Que 2011 carbure aux ambitions dingues. Que 2011 me promette l'entrée dans cette école qui m'endettera. Que 2011, ce soit une véritable publication avec Flo. Que 2011 soit création, Danse, théâtre et cinéma. Que 2011, ce soit beau. Et grand.
Je vais bien – et pourtant, je ne peux pas empêcher ces furieuses envies de pleurer.
J’envoie des vœux qui bouclent aux étoiles, aux murs qui tremblent. Et à la table ronde d’un futur de l’instant, je lui tire la langue.
Commentaires :
Re:
Merci.
Et pour le lien aussi. Oui bien vu, ça va sûrement ensemble. Trop sec, ce n'est pas terrible non plus je crois...
xx
Re:
Merci pour la vi(vacité).
Hum, c'est à peu près ca. Mais je ne laisse pas Jan le faire, je le fais avec lui, il y a tout de même ce partage. Gabriel, c'est un ex/ami maintenant, mais oui non, en effet, ce n'est pas si limpide notre relation. Quant à Ken là.
Pas instable en tout cas ;)
ecilora
Ton lien ne fonctionne pas. Quant à cette irrésistible envie de pleurer, je crois que. C'est peut-être un état qui va de paire avec ce je vais bien j'te dis. Moi, j'ai les yeux trop secs.
BzOo