Les doigts qui sentent encore. Et plusieurs fois cette semaine. Etre un peu dans le flou et c'est bon de se laisser aller à l'écriture. Le froid qui perce nos épaules. Et mes yeux peint en noir qui ont du mal à se retrouver vierges, sans bavure.
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Etre laconique. Je suis fatiguée, j’arrive en retard, je me couche tard. Je ne suis jamais (ou presque) toute seule dans cette résidence étudiante d’une banlieue parisienne. La semaine dernière avec Estelle (une copine de la résidence). Voir Bénabar tout près, lui lancer des regards tenus. Verra ou pas ? Sentir le souffle de Charles Aznavour à quelques centimètres de moi/nous et isoler sa main tremblante signée une feuille blanche arrachée à un bloc note à petits carreaux bleus. Et tous les autres qui chantent dans un micro délié. Samedi soir, le Grand Rex. La petite provinciale se retrouve une fois de plus complètement émerveillée devant cette salle de spectacle de 3000 places. Et 3000 personnes. Parmis elles, celles qui cherchent encore des places. Parmis elles, deux jeunes filles épuisées d’un cours de Danse (l’une d’elle n’a pas tout donné). Elles essaient de trouver deux places libres l’une à côté de l’autre. Première de cinéma parisien. Première de film, Sheitan. Vincent Cassel qui présente sa production, ses comédiens. Kim Chapiron, ses 25 ans et son premier long métrage. On pense alors à "Fais moi peur et vive le sexe, je réalise mes fantasmes dans ce film". Et à la sortie. Résister à cette crêpe au chocolat. Parce qu’on sait que la tarte aux myrtilles nous attend à quelques stations de RER de là. Le téléphone collé contre la joue fraîche et sortir un « Antoine je viens de voir Monica Belluci il y a deux secondes [14]. Juste devant moi.» fièrement. Et puis Vincent Cassel, quelques minutes après. Tout près d’une pseudo future actrice. Je suis entourée, je connais les 1h du mat' à répétition en semaine. Et pourtant. Me noyer dans un verre d'eau. Il y a comme un vide dans le creux de mon ventre. tu sais, celui qui fait comme des étoiles qui brillent.
Ses sourires, sa simplicité, ses percings à l'arcade et ça lui va bien. La précision de ses yeux et ses gestes un peu vagues parfois. Estelle est partie la première. Laissant les rires de mes choix cinématographiques au troisième étage. On était tous les trois à explorer le PC d'Eric, ses musiques, ses films, les scénars aussi. Rémy sur mes genoux, ma poitrine contre son dos et mes mains qui ont du mal à trouver leur place. Sa voix qui résonne contre ma gorge et qui me demande d'arrêter de me sous-estimer, de prendre confiance en moi. Et puis quand c'est moi qui me retrouve assise sur lui, quand nos doigts se faufilent, se frôlent, quand je sens ses ongles contre la paume de ma main et qu'on fait attention que le joint ne tombe pas sur le bureau où les plans séquences et les autres se mélangent. J'arrête le temps l'espace d'un bedo de main en main. Je le suspends juste. Je me retiens un peu, ne m'appuie pas totalement sur lui. Et il me dira que si, que je peux. Et j'en ai marre de contrôler, de ne pas trop bousculer les rumeurs. Alors je m'approche contre son bassin. Sa ceinture qui fait aussi décapsuleur. Les marques de ses pulls et tee-shirt. Un peu complice. Le regard. Je me laisse aller aux enfandises. J'aime tellement la dérision, je suis moi, un soupçon d'extravagance dans la voix. Et je raconte des choses inutiles. Et Eric, un peu là, à côté. Ils écoutent quand même. Une gorgée d'eau à la pomme verte contre un bisou sur la joue droite. Et quand sa bouche se remouillera, je veux qu'il soit mieux ce baiser ! Il le sera. Je m'envois toute seule vers les étoiles, le temps que ses lèvres fines si bien dessinées tapent contre mes joues roses. On a descendu deux étages, j'ai pris quelques films pour le week-end pour préparer des scènes, et ces yeux défoncés m'ont souhaité une bonne nuit.
Vendredi matin, le lendemain, je me réveille par la sonnerie de mon portable. Me faire sonner, juste pour me réveiller. Trois fois en tout. Et l'écran qui affiche Rémy.
Au forum des Halles je passe deux à trois fois dans mon magasin masculin fétiche [Jules]. Mon frère ne porterait pas ça, et lui. Pourquoi pas un cadeau. Mais pour qui me prendrait-il ? Idée absurde. Cette envie de retrouver les magasins de sport comme avant. Alors j’ai repensé que je mettais mise dos au sol la veille pour lui montrer les abdos que je fais en Danse. Et j’ai flashé sur des pantalons sport wear, des pulls Roxy… Mon corps réclamait l’effort. Rémy m’a donné ce dynamisme, mes yeux souriaient la vitalité, boire une grande gorgée de jus d’orange sans sucre ajouté ! Et puis j’ai joué la conseillère en demi-pointe auprès d’un papa un peu pomé. Alors j’ai conseillé des bi-semelles en toile couleur chair. Comme moi j’aurai pris. Des collants Repetto, expliquer comment coudre les élastiques à cet homme noire qui m'a remercié au moins trois fois.
Commentaires :
Re: Re:
je ne susi pas si loin de toi
je connais si bien tous ces endroits dont tu parles....
bizouxes
Re: Re: Re:
"Et j'ai joué la conseillère en demi-pointe" J'imagine tellement bien ce que çà a du être. Sourires. Parce que ces quelques morceaux de vie, j'en ai déjà entendu parler... ;-)
Mais Bénabar! Deux fois en pluuuuuuuuus!! J'te déteste! :-p
Re:
J'ai essayer de lui poser les bonnes questions en ce qui concerne sa fille... Il a dû me prendre pour une vraie curieuse... tant pis! ;)
Bénabar oui lool... 2 fois.... hihihi... e tpeut-être même un regard spécial à moi (à moins que je me sois emballée...) sinon euh Senseverino... accesoirement ;)
biz'
Re: Re:
la prochaine fois, je veux zun otographe rien que pour moi! ^^ Hihihi... lol
Re: Re: Re:
Re: Re: Re: Re:
CC'est pas grave! Je passe commande! Tu as plus de chances de le revoir que moi... :-( Sniiiiiiiiiiiiiiiiif! ;-)
Re: Re: Re: Re: Re:
Tu écris bien..... Franchement! Toutes ces scénes que tu décris, je m'imaginais être assis dans la même piece, vous regardant. Ou alors au ciné, regardant le film "Rémy et passionne".... J'ai adoré le film!
Et le magasin Jules... J'y ai laissé plusieurs chéques derniérement... Mais loin de Paris...
Gros bisous!
Re:
Un commentaire qui me surprend très agréablement, que je porte dans mon coeur maintenant, et pour longtemps j'espère. Parce que les scènarios, le cinéma... ce sont des mots que j'entends des centaines de fois par jour maintenant... Et je m'y sens parfois/souvent "out"... J'espère que le film "Rémy et passionnée" n'est qu'au commencenment. Bien que je suis persuadée que ma vision de la scène est complètement différente de la sienne. Mais ça fait du bien de le décrire comme on le voudrait...
Plein de bisous et à très bientôt...
LENARRATEUR