La guitare de mon frère que je tente d'accorder aux mélodies de Saez. Lire les tablatures tant que mes yeux le veulent, et du mieux qu'ils puissent. Parce que c'est nouveau, c'est toute seule, c'est découverte, et ça fait mal aux doigts.

Les yeux qui se ferment. Les images depuis mercredi qui défilent. L'ancienne vie, le lycée, la future, l'entre-deux. Ce que je vis en ce moment, un peu indéfinissable. En théorie je suis encore en vacances. Oui mais. Il fait froid, j'ai froid. Je frotte fort les mains. Le permis loupé. Le regard d'Antoine qui revient comme une giffle. Parce que j'y pensais pas. Et que sans doute, même ces quelques mois ne suffisent pas. Le temps ne suffit pas à l'oublier. Des souvenirs plein la tête. Et peut-être plus plein les yeux. D'y penser ça me fait froid dans le ventre. Une histoire pas signé. Son message incohérent ce matin qui me réveille par une sonnerie en do mi sol. Ces quelques mots anodins. Et je n'aurai pas préféré dormir encore.

Les jours qui passent. Presque tous les jours de la semaine sont comblés d'au moins un cours de Danse, et c'est comme si j'avais pu rentrer en formation pro. Maintenant je m'en rends compte. Un rêve qui s'écrase. Pour l'instant. Qui se poursuit à tord et à travers. Mais plus à travers. Les colants qui sèchent, les pantalons collants, les tuniques, les justaucorps que j'enfile souvent en ce moment. Qu'on lave tout le temps parce que le travail les a sali. Et j'aime l'odeur de la Danse. L'odeur des chaussons qui finissent par glisser. Les pieds nus qui rapent le sol, et on sent ce plancher flottant. Les talons qui s'usent à force de travailler les pirouettes. Le souffle qui s'accélèrent, qui dévale la pente. Cette poigne qui, quand la force me manque, m'incite à Danser plus passionément encore. Et l'année prochaine. Dans 12 jours (je crois). La nouvelle école de Danse, sera ancienne. Les cours repris avec les filles, je n'y assisterai qu'en y pensant de Paris. Et je n'ai pas envie de changer de barre. J'ai encore à travailler mes attitudes, mes arabesques surtout aussi.

L'allure détachée de Ben que je retrouve. Le bon choix d'avoir dit "Stop". Etre honnête sur la soirée de l'autre jour. Lui dire que l'alcool. Mais Antonin aussi. Et l'envie qu'il me serre fort dans ses bras. Même si. Non.

Et j'en ai marre d'explorer des Skyblogs avec toutes ces photos. Une star... son groupe de play-boys pour fillette de 12 ans... Tant mieux pour lui, quelle opportunité! Mais l'envers du décor. Le connaître, lui, vraiment, en vrai, en naturel. Sans tous ces photographes, cette presse, ces fans... parce que je m'en rends compte... elles voudraient "faire comme lui". Et ça me fait rire...

Pas le temps de jouer à cache-cache avec la vie. Le métro se rapproche de moi à toute allure. Et je fonce dedans. Sans m'arrêter. Sans le pouvoir. Mais c'est "la suite logique" des choses. Les objectifs se suivent, et moi, je rêve encore...

... Qu'on avait dit porté disparu...