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Vendeur de souvenirs


Mon passé est de plus en plus vide. A vrai dire, il se vide petit à petit comme un tout plus très bien solide et indivisible. Comme si je n’arrivais plus à gratter la moindre chose. Comme si je l’avais rongé jusqu’à l’os, jusqu'à n’en plus pouvoir saisir la moindre saveur, la moindre chaleur d’un corps. Que des sensations de moments vécus qui peuvent revenir ; au mieux. Il y a quelques jours, semaines plutôt, Clément était en face de moi. Il planait, revenait d’Ecosse - des nuages, sac à dos à l’épaule et la même veste en cuir qu'il y a deux ans. J’ai toujours trouvé que les vestes des garçons étaient trop lourdes - ajouté à cela des grelots dans les poches. Et il n’y a bien que les sons des Naz qui résonnaient encore comme un retour aux 21 ans. Lui, il n’y avait plus rien que. Que quelque chose de dissous. Quelque chose de terminé en somme. Je ne sais pas bien où je dois aller, et comment y aller. Mais il semble qu’il faille virer à coup d’absinthe le peu de souvenirs à deux qu’il me reste, ou que j’ai pu construire. En somme, il y a tout à construire - ou reconstruire.
Je voudrais voir Lyon, j’ai comme un bon pressentiment concernant cette ville. Arpenter des rues inconnues, être moi-même une inconnue et prendre des tonnes de photos sans trop savoir de quoi. Je parle de Lyon sans doute parce qu’il y a quelques petits jours qui se baladent en octobre, et je ne sais pas bien quoi en faire non plus. Etre moi-même une inconnue ou être moi-même tout court?
Hier soir, devant le théâtre de Bastille, j’ai rencontré un vendeur de souvenirs. Il était blond et avait des yeux clairs, mon âge. Et je me suis dit que c’était pile le jour où j’avais eu l’impression qu’il n’y avait plus rien à soutirer du passé. Que je n’avais pas le choix. Avancer et rien d’autre. Mais pourtant il y avait ce vendeur de souvenirs et j’ai failli le confondre avec un vendeur de rêves. Il n’aimait pas ça, vendre des souvenirs. Alors je lui ai dit que si, qu’il devait en être content. Parce qu’au fond, il est comme les veilleurs de chagrin. Et puis, encore plus loin, rien ne s’arrête. Et mon corps est poussé à la dérive, à l'épuisement mais je fonctionne dans ce sens je crois. Le passé est filiforme, c’est peut-être le début d’une attente, celle d’une nouvelle nostalgie. Du filigrane, il y en a tout autour de moi. Mais je reviens, encore.

Ecrit par lilou, le Mardi 21 Septembre 2010, 19:59 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

aubes
aubes
30-09-10 à 22:37

Deux ans déjà? Dis donc...

Parfois la vie est trop amère pour aimer la bouffer oui. Mais il y a aussi les fois où elle se transforme en barre de Kinder.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
05-10-10 à 00:52

Re:

Oui deux ans déjà, beaucoup trop en somme...

Tu sais, je ne sais pas très bien quelle saveur elle a en ce moment ma vie. Et je ne sais même pas si le goût à une quelconque importance, en ce moment. Le plus important c'est de se nourrir le plus possible, de prendre la meilleur nourriture. Bref je m'entends. Avec ces ambitions toujours plus importantes les unes que les autres.

bise