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Veilleuse de chagrin

Dans le lit vide, les peurs hantent les taies d'oreiller. Comme les monstres du dimanche soir. Au pied des draps, il n'y a plus de fringues laissées là. Les fringues d'un autre. Qui aurait laissé de la douceur jetée là comme un semblant de vie. Je voulais t'écrire, juste t'envoyer un message et te dire que tu me manques déjà. Que j'ai essayé de faire semblant de ne plus te parler, je t'ai même écrit Bonne route! Mais ce soir, et depuis ce matin en fait, j'ai horriblement envie de pleurer. Oui horriblement parce que ça me prend dans le ventre comme une petite fille. Je suis veilleuse de chagrin ce soir, je n'arrive plus à aligner les mots qu'il faut. Ceux que j'enchaine pourtant à la suite des combinaisons de chiffres qui forment mes numéros d'étudiants. Ouai mes numéros. Ce matin, j'ai détourné le regard pour ne pas voir leurs yeux ronds quand j'ai expliqué mes cursus. Ben j'en suis pas très fière en fait. J'fais ça parce que c'est lié. Sous la douche de l'après-midi je pensais à l'idée de wagons tous attachés à la même locomotive. Allant vers le même chemin. La locomotive c'est la Danse. Le chemin c'est. Ailleurs. Je rêve d'impatience. Je voudrais saisir les instants de vie autour de moi mais ce sont les autres qui les accaparent parce que c'est leur tour. Moi je n'ai pas le droit. En ce moment. Et ce soir, c'est comme un soir de trop. Il est plus de 23H, je suis sensée avoir rendu le travail dans l'après-midi, j'ai menti pour arracher quelques heures de plus. Et je n'ai mis que le titre. Je mens depuis des semaines, prenant pour complice mon imprimante sans encre, mon scanner en panne, mes absences justifiées par de faux certificats. Je jongle entre les deux Facs en inventant des rendez-vous. Je sais que ça n'intéresse personne. Que je répète la même chose aux gens depuis des semaines, que je suis fatiguée et que 3H30 de sommeil par nuit depuis des jours et des jours et des semaines, ce n'est pas beaucoup. On est loin du compte. Je sais que tout le monde s'en fout au fond, même si quelques uns font semblant. Mais je voulais appeler Hugues et lui dire Sors moi de là, dis-moi que je ne fais pas tout ça pour rien. En fait, ce n'est pas auprès de lui que je cherche ces réponses-là. C'est bien sûr Manon qui me les donnent celles-ci. A  lui je lui demanderai de me parler du futur, de Martin, même si, entre nous, j'ai du mal à y croire encore aujourd'hui.
Les larmes se débloquent. Elles étaient verrouillées à l'intérieur, comme un double tour sur le monde. Mais j'ai tellement envie que quelqu'un me prenne dans ses bras et me serrent fort fort fort. Ce n'est pas arrivé depuis août je crois. Cette sincérité de l'enlacement. A défaut d'Hugues, je me dis que l'Antov de cet été aurait réussi à me sortir de là en une nuit. De tendresse. Mais je ne peux plus lui demander ça, ni quelques mots, ni quelques peurs. Il n'y a personne. Toutes les deux heures je regarde la date. C'est le genre de chose dont je ne me souviens pas. J'ai froid dans ce 3e étage. J'ai cherché une issue de secours mais ce soir je n'en ai plus la force. Physique. Et la tête, elle est tellement sollicitée. Ma réflexion est en fond de cale. Le 1er, Amel avait laissé un gros pot de Nutella presque rempli et les petites cuillères s'enfoncent de plus en plus bas. Le 1er, je m'étais réveillée à côté d'Hugues pour la toute première fois, il prenait les trois quart de la place à gauche dans mon lit et j'avais tourné mon front sur son torse nu. Depuis des jours mes doigts sentent le café -  j'ai enfin trouvé une bonne formule - et j'y suis arrivée, enfin, me demandant pourquoi je m'inpose tout ça. Je n'ai aucune réponse cette fois. Je manque de contre-arguments. Cette police et cette taille de caractère que j'adopte à la chaine m'insupportent.  Je fais bonne mine auprès du prof qui me donne envie d'être la meilleure, d'écrire les meilleurs articles, de réaliser la meilleure interview. Et je ne pouvais pas tomber mieux en approchant de si près Marilou. Ailleurs j'obtenais un 16 pour la danse soporifique analysée €en une dizaine de pages. J'avais trouvé ça gratifiant. Je ne sais pas ce que je cherche, après quoi je cours. Plus après moi c'est sûr je ne me trouverai pas dans ces autoroutes à sens unique sans limitation. Au plus tu vas vite, au plus t'echaines les routes, au plus tu t'accidentes, au mieux tu dégringoles la bande d'arrêt d'urgence. Et c'est ce qui m'arrive, là, ce soir. Je suis en urgence. En arrêt net.

Comment fait-on pour s'approprier la vie une fois qu'on l'a perdu? Comment fait-on pour retrouver le peu d'instances qui maintenaient encore sur ses deux pieds. Regarde sous mes yeux tout ce qu'il y a dedans. C'est pas joli à voir, tu m'diras.

Ecrit par lilou, le Vendredi 15 Janvier 2010, 00:02 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

Revilio
Revilio
15-01-10 à 01:05

ça n'a vraiment pas l'air d'aller Lilou. Fais une pause dans ta tête. Prends soin de toi. Occupes-toi de toi, de ton corps, je ne sais pas, un massage, jacuzzi, concentrer ton attention sur autre chose pendant un moment....

On est là. On attend quelque chose, on ne sait pas vraiment quoi. Si. On a une vague idée de ce que doit être le bonheur, par ce qu'on nous a dit ou ce que l'on a vu autour de soi. Mais en fait ça n'est pas pour nous, ça ne nous correspond pas, ça ne nous ressemble pas....

Peut on être totalement heureux avec quelqu'un ? Ou est-ce une utopie ? En dehors des premiers temps.... quand la passion s'estompe et disparaît. Mais là dessus, nous sommes sans doute construits différement les garçons et les filles.

En tous cas, il ne faut pas être amoureux d'un souvenir, parce qu'on finit par oublier ses défauts et par l'idolatrer, et là c'est encore plus dur.

Je suis persuadé que c'est très joli tout ce qu'il y a dans tes yeux.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
20-01-10 à 15:58

Re:

N'en sois pas si persuadé. Je suis envieuse. Et ce n'est pas bien.

Pour le reste, ce n'est pas le moment la pause. Je sais que je ne suis aps la seule mais il y en a tant d'autres qui s'amusent autour et ça en devient frustrant...

Le bonheur est une de mes grandes problématiques sinon la plus importante. Et l'autodestruction vient se heureter, ou se lover au choix, avec, alors j'essaie de comprendre un peu. JE ne trouve aps encore vraiment les réponses.

Tu sais quand tu termines d'idolatrer, quand tu ouvres les yeux, mais que c'est difficile de le faire? Et bien c'est le moment...

Merci d'être passé, à vite...


 
MangakaDine
MangakaDine
15-01-10 à 01:38

On pose ses deux pieds au sol bien ancrés, on respire un bon coup et on prend le temps comme il vient, peut-être.
Parfois il suffit d'arrêter sa course quelques minutes le temps de récupérer son souffle ou simplement de regarder là où on va. Après on se sent bien mieux et prêt à repartir de plus belle. Ou alors éloigne toi un peu, claque tout une semaine et va-t-en loin des hantises. Ca, ce n'est pas fuir, hein. C'est juste reprendre des forces.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
20-01-10 à 15:52

Re:

Oui oui je sais que ça ne serait pas fuire, mais je n peux pas. Je ne peux pas tout lâcher comme ça d'un coup. Alors que j'en susi presque à la moitié.

Et ce poser toutes ces questions je me dis que c'est sûrement de trop en ce trop en cette pèriode où l'on doit être juste efficace dans les copies, les devoirs et les fiches bristols.
J'espère que Lille était bien.
Je t'embrasse


 
ecilora
ecilora
15-01-10 à 14:52

J'en suis tellement à l'opposé que les mots seront de trop. Je sais quoi te dire. Et je ne saurais certainement pas quoi faire.
Mais surtout n'hésite pas. Même si c'est dix minutes.
Je me sens drôlement impuissante, ça ne me plaît pas. Et je jette les mots à la suite, ce n'est pas pour rien, Lu, certainement pas. Du courage et des pensées. Et... un pot de nut'?
Des bisous.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
20-01-10 à 15:50

Re:

Oui merci. Je n'hésite pas tu vois. Je raconte des choses inutiles et ininteressantes mais n'empêche qu'elles occultent complètement ma vie et j'ai tellement envie de cet opposé. Mais il arrivera, n'est-ce pas?

Je crois qu'au final il arrive quand on atteind  des limites bien trop lourdes de conséquences. Alors j'imagine que ça approche. Terriblement.


 
LiliLou
LiliLou
21-01-10 à 23:35

T'as les mots moins chantants.
Trop de tristesse.

Pour s'approprier la vie, il faut la bouffer à pleine dents, en pleine lumière, un uppercut en pleine poitrine.

"Le chagrin creusé par ceux qui partent fait le nid de ceux qui arrivent dans le coeur de ceux qui esperent." (Toujours Pennac, oui oui =)

Je t'embrasse fort fort fort.
De loin, mais quand même.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
15-02-10 à 19:25

Re:

Oui ils étaient tristes ces mots, c'est vrai.

Et je trouve ça difficile par moment, de bouffer la vie tu sais. Je trouve qu'elle est parfois un peu trop amère pour ça.

Pennac oui...

A bientôt, bise