On réécoute les vieux albums. Les vieilles chansons qui nous laissent des images passées. Fouiner comme entendre les vieux bijoux en toc des brocantes. Fouiller dans sa vie c'est parfois trouver des photos inattendues. Ce sont celles de l'examen de l'année dernière. La tête inclinée, les yeux humides, le visage qui pleure, et se prendre pour une héroïne racinienne. Ou juste. Voire toutes ces mains serrées, cette accolade d'acteurs qui représentent toute une année scolaire. Je me rends compte que ce n'est pas de l'école dont je suis nostalgique, des voix fortes à la cafète, des maquillages trop rouge et des vêtements fluos. Ce n'est pas eux qui ont partagé mes impros, les textes et la caméra qui me manquent. Je crois simplement que c'est le théâtre, cette vie derrière un quelqu'un d'autre qui est au fond une partie de soi. C'est la caméra et les Actions qui me manquent. C'est manier le zoom et analyser nos jeux. C'est les week-ends de tournage, et cet apprentissage de la scène.
Ici j'ai le droit de l'écrire. Je suis possédée par une soif d'apprendre. D'ingurgiter des tonnes de connaissances nouvelles. Comportement boulimique. Je tape, me renseigne, téléphone pour de nouvelles écoles, des concours, des tests d'entrée. Triple cursus, ça s'fait pas? Moi, c'est ça aussi. L'intéressement constant. Photos dans des albums en carton, livres ouverts aux pages rondes, dessins au fusain accrochés sur le bitume, toiles roses déchirées au sécateur, cinéma en couleurs vives, planches tremblantes sous les voix des textes, mots sur le parquet aussi, dans les notes en contrebas et bien sûr corps mêlés au mouvement. Possible que je me perde dans tout ce racontar de sens. Mais c'est comme une boule oppressante juste au-dessus de mon ventre. Besoin d'être rassasiée, comblée en permanence. C'est beau de trouver un sens à sa vie. Enfin il me semble. Je pense que dans l'Art, je vis. Je respire très fort.
Montée vidéo,
Mon ireuguay et mon ureuguay,
Oh mon pays,
Oh ma montagne,
Et ma bière et ma vodka ,
Du tonerre de dieu,
Ceci n'est pas un adieu
[Ceci n'est pas un adieu, Raphaël]
Commentaires :
Re:
Timides, pourquoi timides?
Je pensais que tu connaissais ma conception de l'amitié...
Merci pour cette histoire de style qui n'a pas changé, même si en ce moment, j'ai bien du mal à poser de jolis mots...
Et parce que chez moi aussi, il y a ces envies qui se bousculent...
BzOo dOo ma Lu.
Mais oui c'est beau de trouver un sens à sa vie. C'est pire que ça.
Re:
C'est mieux qu'il soit barré plutôt qu'en très gros et très gras, non?
Pire, c'est exactement le mot. Merci. Pour avoir trouver le terme juste.
Bouzouxes timides d'un ancien ami...
Artur