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We hear the call to carry on

Les trains ne partent même plus. Mon sac est lourd d'inconscience. Je m'assoie dessus. J'essaie d'ignorer le monde autour et me concentrer sur Vivant Denon. Lire en pensant à autre chose, alors reprendre au début de la page. Et rien n'avance. Les heures passent doucement, j'ai la sensation de perdre ma vie. Je ne peux rien faire d'autre qu'attendre. Et puis je finis par poser mon sac dans l'entrée de la cuisine. J'enlève tous mes vêtements et je détache mes cheveux. Je sais que dans quelques minutes Antoine arrivera. Je laisse couler l'eau tiède le long de mon cou. Et je me dépêche encore. Comme si mes gestes avaient pris l'habitude de cette hâte. Il me tape deux bises, je continue à lire mon magasine, il fait comme chez lui, comme avant. Il m'emmène le long du fleuve, loin. J'ai l'impression qu'il se cache des autres. Lui, moi. Et pourtant il dit le contraire. On échange nos vies mais je ne dis pas tout. Juste ce qui peut planer en surface. Je sais que le futur est ailleurs. Mais je continue. On ne peut pas se passer de nos mots sur les écrans de nos portables, ni même d'essayer de se recroiser entre nos vies. J'ai toujours de la rancune au fond de mon ventre et jusque dans ma gorge. Le moment n'est jamais idéal pour lui crier, peut-être même pas nécessaire. Pourquoi j'ai cette putain de manie à toujours m'attacher? Alors je fuis, je vais Danser, "m'acharner". Mon corps transpire, ma mémoire se tasse, j'ouvre mon esprit. J'en viens à me demander d'où sort l'énergie. De quel mouvement, de quel compte, de quel mélodie. Et puis l'évidence de la réponse me rappelle à l'ordre. Déborder la Danse jusqu'au dernier souffle de chaleur qui passe au travers des fenêtres fermées.

Les polys sont étalés sur mon bureau en bois. Les agrafes m’arrachent les doigts. Pas ouverts. Les pages ne sont pas cornées, elles n'ont jamais été surlignées. Je ne connais pas le programme. Les lignes qui se succèdent me semblent insurmontables. Je laisse de côté. Je sors, je retrouve le vert de ma région. Fuite bis. Thomas m'improvise cette balade. Impression cachée [encore]. Même avec eux tout s'enchaîne. Hugues arrive. Je suis bien. Apaisée avec lui. Ca me manque. Un an et demi que ma vie de lycéenne a changé et je ne m'y fais toujours pas. A ne plus le /les voir tous les jours, ne plus partager les mêmes tables de classes, ne plus entendre les mêmes équations et autres intégrales incompréhensibles inutiles. On écoute la même chanson à des kilomètres. Elle lui fait penser à l'été, elle m'optimise. Je regarde le paysage qui passe doucement derrière la vitre. On se sent en vacances. Il paraît que j'y suis. Je lui demande de m'emmener en Australie. Qu'il prenne la direction sans se poser de questions impatientes, sans se retourner sur le présent. Il passe son bras autour de mes épaules, et je me pends à son cou. Ou j'imagine juste.

[Hier, le papier rose s'est vraiment glissé dans mon portefeuille. Je me suis sentie vieillir. Il ne manque plus que le A à juxtaposer.]

 [My chemical Romance, Welcome to the black parade]

Ecrit par lilou, le Mardi 17 Avril 2007, 14:18 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ecilora
ecilora
17-04-07 à 20:13

L'as-tu trouvé cette lettre qui te fait prendre l'entrée des artistes? Celle qui ouvre les portes de l'indépendance? lol
Ces mots se savourent. Comme un bonbon. Les associations de mots font découvrir de nouvelles images.
Et alors, l'Australie, c'était comment? lol

BzOo dOo

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
17-04-07 à 21:23

Re:

Non pas encore trouvé cette fameuse lettre. Et puis en même temps, peu-être pas si préssée de 'y résigner... Au fond.

Je doute fort des ses associations de mots vois-tu, comme je doute du 18ème s. ...

L'Australie, c'était dans ma tête, mais le voyage se prépare plutôt bien je dois dire ;)