Couplet 2.
Je les attendais. Depuis que j'avais vu la programmation. Tout en noir. Mais avant il y a eu tout ça. On a fait le tour de la ville, et on riait quand on croisait des festivaliers avec le bracelet vert autour du poignet. Je repensais à ma Seconde européenne, à la Danse qui n'existait plus assez, aux cours de Français absolument géniaux, à Léo. La première interview avec celui de la buvette. Et puis on me présente à l'attaché de presse. Nico. Il a les yeux bleus, très doux, presque transparents. Ses cheveux longs blonds sont attachés sans précaution. Je le voyais plus vieux, moins posé. La première interview avec les artistes, Lofo. Je laissais un peu parler, assise par terre, le micro tendu contre leurs bouches. Je devais avoir entre 5 et 6 ans. Il a une voix grave, posée. On profite du festival, du village Asso. Les artistes de rues nous surprennent toujours, tout le monde sourit. On voudrait que ça ne s'arrête jamais. Je commence à connaître les gens du métier. On parle journalisme, radio. Il y a aussi ceux qui écrivent pour le public, ils font du théâtre, de la musicologie. 20h30. On se précipite sur le derrière de la scène et je m'envole. Archive. Je flash. Le plus possible. Je rejoins Ben. Quelques minutes. Il n'est plus très sobre et ne comprend pas très bien pour la Radio. Les lumières bleutées et la foule transpire. Je ferme les yeux et mon corps se berce. Je frappe fort dans les mains. Après. Après c'est. Le médiator récupéré. Les photos avec eux et les bises. Les T-shirt signés. Les félicitations, les compliments, leurs mercis tout en sourire et il ne faut surtout pas prendre sa respiration. La discussion avec le plus jeune, l'anglais bancal et mes yeux qui brillent. On parle de la vie d'artiste. Il dit qu'il est heureux, qu'il a eu des profs passionnants et très durs. Je parle de la Danse, il écoute. Son sourire est tiré jusque loin sur les joues. Là, je me rends compte que ma vie c'est de l'autre côté. Sur scène. Pas les interviews. Alors d’un coup ça me fait mal dans le ventre, mon coeur est pincé. Le lendemain je demanderai à Nico. pour son métier. Au cas où. Au pire.Alors j’aurai trouvé à quoi peut me servir la Fac de Lettres. Au cas où. N'ai-je pas dormi éveillée cette nuit-là? Night time, gruelling, just time to waste.
[ Archive - Sleep ]
Commentaires :
Re:
Non qui ne s'oublient pas. Jamais.
Et de l'arrière de la scène, il n'y a pas le retour de voix du chanteur, on ne comprend pas vraiment les paroles, mais je mourrais d'envie d'improviser entre leur instrument, les cables, le gaffeur et les amplis...
ecilora
Déjà le milieu de l'automne et ces airs de festival qui résonnent quand vient septembre. Des instants qui ne s'oublient pas...
BzOo