Dimanche 20 mars 11.
On est dimanche soir - et l'on sait que tout le monde hait les dimanches, soir d'autant plus - je suis censée avoir passée une fantastique journée entre les billes d'yeux de Zeller et la surprise de Klapisch. Et pourtant, mes yeux piquent de toi, le bidon de démaquillant est posé sur mon lit avec deux cotons. Je n'en ai pas la force, ou pas l'envie pour le moment. Je ne suis bonne qu'à lancer un diaporama des douze photos de toi de l'album portant ton prénom. Celui bien à ma vue sur le bureau. Un mug de thé à la menthe brûlant est coincé entre mes cuisses. Dans la Merco Benz qui grouille sans enceinte. C'était la musique de nos réveils. Et on l'écoutait parfois en boucle sur mon portable rose le soir, avant d'éteindre. Tu te rappelles? De nos phrases préférées. Tu avais peut-être raison Jan, ce qu'il fallait retenir Mon amour hélas Le temps passe. Mais moi, tu savais bien, je ne me voulais que Petite pétasse Qui montre rien en surface.
Je me souviens alors qu'il y a encore les autres photos restées dans l'appareil. Et là, je te redécouvre sur la fin de nous. Tu avais l'air plus adulte d'un coup. Il y a ces photos floues de toi, nu, sur mon canapé. De ta clope à la main et de ton corps parfait mon petit con, ton corps sans la moindre démesure. Ton corps sec mais tendre. Un des plus beaux corps dans mon lit. Tu te souviens parfois, tu te levais, je restais là, allongée, et je te demandais de tourner sur toi. Alors je regardais le moindre muscle si bien dessiné, ta peau tirée parfaitement, ton grain de peau tout aussi parfait - serré -, ton ventre tenu lui aussi. La cambrure de tes reins, mes yeux en
mouraient. Tes fesses, mes mains ne
savaient pas s’en lasser tu sais bien. Ta désinvolture, lorsque tu te montrais
à la fenêtre, juste ta peau d’enfant sur le dos. Tu t’en foutais, et j’ai fini
par en rire. Je fais presque comme toi en fait. Ton sexe et jamais nous n'en aurons autant parlé de sexe, en couple je veux dire. Les photos dans mon lit, une partie de ta joue - de ta joue à la crème -, une autre de mon sein. Ma plus belle histoire de fesses? Je ne sais pas, mais il n'y avait aucun malaise. Et ça montait, ça allait être.Et ça n'était pas que ça.
Il y a mon saphir rehaussé du petit diamant tous les jours autour de mon cou. Et je ne peux pas sortir sans. Je t'assure, je sens qu'il manque quelque chose sur moi, en moi, si je l'oublie. Je ne peux pas me passer de ce joli cadeau de Noël Jan. Et je meurs tous les jours depuis vendredi soir parce que tu n'as toujours pas répondu quand je t'ai dit que Dans la Merco Benz passait en fond sonore. Et que j'espèrais que tout allait.
C'est de l'espoir que je caresse que rien de tout ça ne soit arrivé. Et qu'on se retrouve tous les deux, à reparler de nos vies en construction, de nos batailles parentales, et de nos déterminations. Tu l'acceptais mon côté battante-carriériste-ambitieuse, pas vrai? Serai-je follement amoureuse de toi? Ou de notre histoire qui en était vraiment une. Le plus important, c'est que jamais tu décides de ne plus répondre. Je veux savoir ta vie, je veux savoir que tu grandis bien et que tu ne couvres pas encore de force d'autres filles. (Aujourd'hui, j'ai peur de cette possible nouvelle fille. Je ne veux pas je ne veux pas et je n'ai rien à dire. Vois ce que tu m'imposes. J'avais refusé que tu me quittes pourtant.) Je veux être unique pour toujours pour toi comme tu l'es pour moi. Je veux qu'on continue d'être tous les deux. Même si plus ensemble, mais tous les deux. Je veux que tu répondes, à chaque texto, chaque appel, comme tu me l'avais promis. Je veux de ton corps nu entre mes doigts cette nuit, dans les rêves des dimanches soirs qui finissent toujours par passer. Outre.
Qu'une petite pétasse qui veut qu'on l'embrasse encore, qu'on l'embrasse encore.
Commentaires :
Re: Je ne peux pas dire...
Re: Je ne peux pas dire...
Un moment dans la vie de quelqu'un, c'est juste terrible, énorme, impressionnant et grisant !
Re: Je ne peux pas dire...
Un moment c'est juste terriblement pas assez.
C'est malhonnête et égoïste.
Mais il doit être agréable de s'en contenter.
Merci, de passer ici.
Re: Je ne peux pas dire...
Vous n'êtes pas une femme (une fille...) pour les histoires sans lendemain, "les moments"...
"L'âme de la fille il y a quelques années" détient toujours la vérité, encore et encore... une femme entière...
Mais "la plus belle femme (bel homme...) du monde ne peut donner que ce qu'elle a"... En amour passionné, on n'arrête pas de projeter sans se protéger et finalement "l'autre" n'a plus qu'à en profiter... d'ailleurs pourquoi devrait il refuser tout ce qu'on veut bien lui donner alors qu'il n'a peut être rien demandé, il n'a même pas eu besoin de courtiser...
1 + 1 = 3 avant 20 ans, quelle belle maturité, il n'y avait aucune légèreté... heureusement que la femme dans le rôle où elle a "valsé" a protégé "son âme" dans des rêves passionnés... et le coeur vous le voyez là juste en dessous, bien au chaud, préservé...pour celui qui saura réellement le charmer...Juste une simple vérité...
Celsius42
Je ne peux pas dire...
"Je veux être unique pour toujours pour toi comme tu l'es pour moi. Je veux qu'on continue d'être tous les deux. Même si plus ensemble, mais tous les deux."