Le problème Marc, le problème c'est que tu as déboulé dans ma vie. Alors je voudrais bien essayer de faire comme si ce n'était pas le cas, et me dire qu'on ne se connait presque pas, et que tu vas sans doute partir bientôt. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas parce que je t'ai rencontré et maintenant, je ne peux plus faire marche arrière. Ca ne fonctionne pas comme ça tu sais les rencontres. Alors oui, oui je veux bien être patiente, attendre que tu retrouves des instants de liberté. Mais je suis sûre que je peux te faire sourire. C'est sûr tu comprends. 

Voilà. La deuxième pré-rentrée est demain. Le lancement en l'air de fumées incandescentes d'une nouvelle année. Il parait que ça pourrait être la dernière. A vrai dire, je n'y crois pas une seule seconde. Parce que je veux dur comme fer la Grande école. Et puis, vraiment, tu m'vois lancée dans un an dans la vie. Ce sera la Grande école ou l'Australie je me répète. Parce que, tout de même, il serait temps que je parte voir du pays. L'été s'achève demain 14h à deux pas du Pant*é*on. Zéro vacances. Zéro repos. Je meurs déjà de ces nuits sans sommeil à rédiger des plans dialectiques. Je crois bien que je ne suis pas prête, et l'emploi du temps ne l'est pas non plus. Demain, Alix sera là. J'ai eu peur que ses nouvelles arrivent trop tard. Mais il est toujours là. Julien avait dit que je finirai par me lasser. J'ai bien failli. Et puis non. Bien sûr que non.

Ce soir, c'était le dernier Ricard en terrasse de l'été. Avec Théo. Et je regardais passer les enfants en souriant, en me disant que j'étais très contente, que bientôt ce serait moi. Mon frère a appelé la veille de rendre les mémoires, le 31 août, en pleine bibliographie et il a dit tu vas être tata. Ce que j'ai trouvé bien, c'est qu'il ne dise pas je vais être papa, mais que moi aussi, dans toute cette future histoire, j'ai déjà un rôle à jouer. Il parait aussi que Papa a pleuré.

En attendant, cela fait deux semaines que je prends de la distance avec les autres, ceux du quartier, ceux du quotidien. Et je crois que c’est bien pour moi. Je m’enferme sous silence, mais c’est peut-être une solution.

Demain, je demande à Marc d’aller à la mer. Nous deux, et nos désillusions.