Mes doigts ne respirent plus. Mon sourire n'a plus le temps de se figer sur mon visage qui se pâli à cause de novembre. C'était écrit comme ça. Ces deux semaines de semi-vacances ne m'ont pas reposé. Je n'ai même pas avancé dans mes lectures inconditionnelles, je n'ai pas fiché les textes théoriques. Et puis je n'ai pas eu non plus vraiment le temps de vivre pour moi. Lundi j'aurai recousu mes chaussons roses, enfin gris de travail maintenant, je tirerai correctement mes cheveux. Pendant deux semaines mon corps n'a pas Dansé, et ça me manque. Jusqu'à Noël, je penserai à Danser chaque seconde comme si j'étais sur une scène noire de projecteurs, j'entendrai fort respirer un public qui aura le souffle coupé. Il faut se donner des objectifs je crois. Et je place la barre haut étoiles. Sur les chaises de ma Fac parisienne, il y a de moins en moins de dos qui s'affalent, de moins en moins de copies rendues. Et je persiste, j'essaie, je travaille. Les simples moments de détente sont appréciés à leur juste valeur. Comme lundi soir, une pizza nous murmurait l'italien au creux des lèvres. Des cousins qui rient fort entre eux. Il y avait lui que je ne vois pas souvent, depuis cinq ans. Et là deux fois en un mois. Paris m'a rapproché de lui lundi, de sa vie, de sa meilleure amie, de ces 26 ans, de son charme rital, de ces études de médecine. Et puis il y avait Cécile avec qui pendant trois jours, le coiffeur, ses boutiques, l'hôtel de ville. Des journées rien que pour elle. Coincée derrière la petite table, on riait, on sentait couler le même sang, on parlait si fort. On choquait certainement derrière nous. Mais je m'en foutais. Et puis il a lu le trouble dans mes yeux. On s'est parlé, raconté nos vies, le présent surtout. Il y a eu les conseils, les photos, les pulls sur la banquette. Cette soirée entre crochet. J'ai respiré. Avant de retenir ma respiration toute la semaine. Et tout s'enchaîne. Mon poignet est las. Mes cheveux retombent mal, mes vêtements ne me vont plus, je n'ai même plus de chocolat dans mon placard.
Commentaires :
Re:
Pour ce matin la solution est de zapper mon cours du XXème... pas le choix. CA tourne pas rond tout ça.
Vivement Noël oui..., pour les vacances, les cados, les sourires et la douceur...
ciorale
Tout ce qu'on a pas fait et tout ce qu'on aurait du faire. Tout ce qui prend du retard et on s'ccroche pour ne pas couler. Comment? Je sais pas trop. Peut-être que novembre ne m'a pas noyée parce qu'après vient décembre.
Et si tu n'as même plus de chocolat dans ton placard. Alors là... on est proche de la catastrophe!
Courage.
Et jle dis autant pour toi que pour moi.
BzOo tOo dOo Mamzelle Lu.
Je crois que j'irais me consoler devant les vitrines de Noël...