Les choses vont vite. Je doute des heures à force de vivre en décalage avec le reste du monde. L'odeur de Noël s'est incrustée sous mes yeux et je sens le froid me rouler dessus. Je n'ai pas vu la magie de Noël s'installer dans les rues de Paris. Oublier de sentir les rires des enfants à l'approche des vacances. Comme l'année dernière, décembre se terminent en avalant des vitamines au petit déjeuner. Comme là.
Même si. Sur les Champs Elysées, les gens se bousculent. On me donne des coups dans l'épaule, personne ne fait attention à personne. Et la colère me ronge le ventre. Paris est pesant parfois. Luc m'accrochait le coude et derrière nous il y avait nos Américains. Les cocktails coloraient nos sourires et l'accent du serveur nous intriguait. J'ai gagné : il était polonais! Kate sourit, tout le temps. Et lui passe une main dans ses cheveux blond, sa voix suave se fond dans mes yeux. C'est con comme un accent peut-être séduisant. Luc le regarde aussi. Les mots ne me viennent pas. Ou alors j'oublie ceux qui devraient rester au moment où je dois y penser. Je me rends compte de plus en plus que je suis devenue sage et sérieuse. Trop. On me le reproche à la Danse. Cette peur de l'échec me bouffe totalement. Je travaille mais je suis fatiguée. Il faut que ça change. J'ai envie de changer de couleurs, envie d'aimer, envie de boire la vodka au goulot. C'est difficile d'aller contre soi, contre sa nature. Un espèce de lâcher prise inaccessible.
En posant ma valise, je n'ai pas vu de sapin monté hier soir. J'apprends le décès de Julien Gracq. Et je revois le texte du Concours Général de français en première. Je revois le texte et les 6h de composition. Et je réalise encore une fois tout ce qui a changé.
Commentaires :
ecilora
Quant au sérieux, je voudrais aussi, parfois, l'envoyer promener. Mais il reste trop ancré. Et pour le reste, je le disais beaucoup mieux il y a un an. :)
BzOo