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Puisqu'il y a des trains toujours en partance

[Nos 18 ans, *Théo Frilet*]

Samedi 26 juillet 2008, 19h26.

Samedi 19 juillet. Le train en partance. J'ai froid et mon nez coule. Ce dernier quart d'heure aux abords de Paris avec cet homme étrange dans le même wagon. Sourire incontrôlé en descendant du train. Il y a eu cet après-midi chez Miss Cate. Elle a l'âge de mes parents et pourtant. A chaque fois je sors en sourire. On a forcément parlé de cinéma, de littérature. Les allées du Père-Lachaise m'inspiraient des images à mettre en boîte. Des nuits malsaines coupées en scènes. Des longs plans séquences qui dévalent tous ces noms gravés dans le marbre. En rentrant chez elle, j'ai décroché un poster des BBB dans un café. Et puis il était presque déjà nuit. Le bar était construit dans un immeuble. On a rencontré ces jeunes israéliens qui faisaient tous des études dans le cinéma : réal, producteurs. J’ai parlé « anglais » toute la soirée. J’ai embrassé l’un d’eux. Comment s’appelait-il déjà ? Fernando, Francesco ? Je ne me rappelle plus. On a laissé partir le dernier métro devant nos yeux. Trop. J’ai erré dans les rues du 11ème avec de l’alcool dans le sang. On a marché pour rien. Juste pour profiter de Paris, de l'air de juillet. Il y a eu cet appel de Pablo à 2h35. Ce dernier appel. Il voulait que je traverse Paris pour le rejoindre dans son quartier bobo. J’ai raccroché. On a tenté de retrouver notre chemin. On a longé le grand Boulevard Richard Lenoir. Et puis. On devait être 7, à peu près. J'ai fait du thé. On a déplié tous les semblants de lits. 

Dimanche 20 juillet. Le lendemain matin, en enfonçant mes mains dans les poches, il y avait cette carte de visite d’un photographe rencontré à la soirée. Il m’avait offert un verre et avait voulu s’inviter chez moi. J’étais restée calme d’ivresse devant ces mains baladeuses ; ces mains qui s’enroulaient contre mes vêtements. Miss Cate m'avait donné rendez-vous au cinéma près d'Odéon. Devant l'écran, ce jeune acteur igné et étonnant. Je pensai à Paris, je pensai à Klapisch. Et je ne me souvenais plus de cette sensation d'excitation, réellement, à la sortie de ce film. Je l'ai redécouvert doucement avec Nos 18 ans. J'ai toujours aimé les films sur l'adolescence, sans doute parce que j'aurais aimé vivre la mienne un peu différemment. J'ai toujours eu la sensation de ne pas m'être amusée comme j'aurais dû. Ou comme j'aurais pu. Le personnage de Lucas me faisait penser à Julien. Vaguement. Pas pour la vivacité du personnage. Pour cette autre chose.

Il y a eu ce concert pour la paix. La Tour Eiffel à notre gauche et Ingrid et cet homme de gauche à notre droite. On s'est allongé dans l'herbe avec T. en fermant les yeux. J'ai tenté de comprendre Pablo. On a presque failli se jeter à l'eau. J'ai tenté de comprendre pourquoi on allait se louper de peu. Je n'aurais sûrement pas pu de toute façon. Peut-être qu'aujourd'hui il a raison. Peut-être qu'on n'a pas autant de choses en commun finalement.

Lundi 21 juillet. J'ai semé mon propre trouble et le bruit du vent venait buter tout contre mes joues. Sur les marches de nos errances adolescentes. Je remontai le long des pavés de Mouffetard comme si c’était la première fois. Avec cet émerveillement et cette peur des sentiers perdus des premières fois. Je me suis arrêtée sur les marches du Panthéon, sandwich libanais à la main. Je me suis assise au Jardin du Luxembourg, devant la grande fontaine centrale. Zeller entre mes deux mains. Toutes ces ressemblances qu'on aime trouver en lisant son auteur. Deux heures peut-être trois, peu importe, perdues dans le cœur du Vème arrondissement.

Mardi 22 juillet. J’ai rejoins Jo. dans son quartier. On s'est assis dans ce nouveau bar. Il parlait d'Oléron, me faisait penser à un personnage de Thibaut de Montaigu. J'étais sûre qu'il avait beaucoup écrit là-bas. Au bord de la mer transparente qu'il disait. 18 jours que je n'avais pas fumer. 18 jours que je n'avais pas ressenti Paris battre contre ma poitrine. J'ai respiré un des meilleurs parfums de Paris : ce café noir sans sucre mêlé à une des Dunhill de Jo.

Samedi 26 juillet. Et puis une semaine est passée dans mes artères. J’ai pris les sourires d’enfant en cours. Je reçois des emplois du temps, je reçois des lettres d’une nouvelle fac parisienne. Elle me confirme des acceptations, des demandes d’équivalence. Sciences politiques, le concours d’entrée en Info-Comm. Il est possible que je brade mon Université gauchiste dans laquelle je me sens si bien pour cette Fac réputée pour être à droite, bien à droite.

‘J’ai ouvert le fenêtre, et j’ai fumé un de ses cigarettes. Je l’ai fumée malgré mon asthme, je l’ai fait avec application, sans savoir pourquoi, mais avec l’impression d’accomplir quelque chose d’important’. Zeller, Le commencement de la fin.

 

Ecrit par lilou, le Samedi 6 Septembre 2008, 17:03 dans la rubrique Le temps passe, qu'on s'amuse ou pas.

Commentaires :

aubes
aubes
07-09-08 à 01:23

Des couleurs, des odeurs, comme des mots nouveaux et quelque chose qui retient un peu le souffle jusqu'au dernier point.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
07-09-08 à 12:05

Re:

Merci.

Je les considère comme des anciens mots. Ils sont juillet, et déjà, sont passés.