Ses mains dans mon dos, qui tirent sur mon boxer rouge, et ces lèvres fines que. Et moi je l'écoutais. Il me parlait de J., l’entendre me dire qu'elle lui plaît c’est comme si on me criait fort dans le visage et qu’on me brisait la voix. Et moi comme une pauvre petite conne je me rends compte que j’en suis jalouse de cette fille. Son égoïsme est écrit sur son visage, la pause farniente, et le charme irrésistible. Ses cheveux blonds en bataille. Les autres passaient la soirée ensemble, en attendant les lumières dans le ciel. Et il paraît que quand on est ensemble "c'est simple, on ne doit pas vous déranger". Je fais le tour de lui comme je ferais le tour du monde. Il y avait ce putain de Cap, poser mes lèvres sur les siennes, juste. Et puis non, parce que cette complicité m'en empêche. Mais je me mens. Le mot ami sonne la chamade. Il fait rire Thomas quand on parle d'Hugues et moi, je ne le trouve presque pas/plus approprié. Tandis que lui ça le met à l'aise. On les a rejoint et Thomas était avec elle. Il y a eu ces regards interdits. Mes cheveux étaient effrénés comme dans la voiture. J’ai baissé les yeux, parce que j’ai perdu cette partie.

Dimanche 16. Toute la journée il y a eu les pagaïes entre les doigts et les batailles d’eau. Les arrêts sur les plages de gravillons quand on échangeait nos places dans les canoës. Les shorts et les corsaires remontés jusqu’aux cuisses pour se baigner. Le soleil tapait entre les arbres et les tans ont laissé des marques sur les dos. Il a compris que j'étais vexée. Alors il a terminé les 21 Kms sans chercher à comprendre comment je risquais de réagir. Parce qu’il paraît qu’on ne sait jamais comment je vais réagir. Juste me parler doucement, sans attendre de réponse trop longue. Son short descendu jusqu'à la moitié de ses fesses pour laisser sécher son maillot de bain. Ces baskets fines trempées, et son polo blanc essoré sur ses épaules. La chute de ses reins m'a donné envie de lui. Les mains qui s'égarent parce que c'est normal. Comme des règles sauf qu'on ne joue pas.

Hier soir, on a traîné un peu plus longtemps à la terrasse de la brasserie juste parce qu’on sentait qu’ils voulaient fermer. Et aussi pour le prix des boissons et du thé glacé à la pêche d’Hugues. La pluie un peu froide tombait sur nos bras déshabillés. Ces soirées d’été quand on se sent en vacances, quand on parle d’inscription et de date de rentrée. Quand on se fout de l’heure à laquelle on peut bien rentrer et qu’on mange de la pastèque après les barbecues dehors.