Cette impression qu'on doit se cacher, qu'il ne doit pas me voir avec lui. Que la situation est trop bancale, mais en même temps j'ai hâte. De ressentir ses joues contre les miennes. Le café de la boîte était le seul à nous accueillir en début de soirée. Loin de me douter qu'Antonin serait là avec ses amis. Espérer en fait, sans trop y croire. Mais espèrer quand même. Son profil fin n'a pas échappé à mes yeux bleux qui déjà payaient le prix de la fumée de cigarette. Alors lui tourner le dos, pour ne pas qu'il me voit avec Ben. Mais s'est vers lui que mes yeux se tournaient. Un peu gênée de la situtation, assez caucasse en somme. Un peu tremblante quand je réponds à côté à Ben. La boîte ouvre... on monte les escaliers, pensant le retrouver la où il est d'habitude. Et non, les garçons choississent un endroit juste à côté du bar. Antonin à trois pas de moi. Mon dos le regarde, le dévore des yeux, veut le serrer fort. Et puis on fait le tour, alors forcément les yeux cachés sur le visage, mes joues s'arrêtent contre les siennes, et ses yeux divagueront un peu sur mon haut bleu plus tard. Il part en bas, avec ses amis. Ouf... mais.

Mais l'alcool qui descend trop vite dans le sang de Ben. Moi je ne pense qu'à aller voir ce qu'Antonin fait. Et puis me retrouver dehors. Rien qu'avec lui. Lui dire ce que les messages ne parvenaient pas à comprendre. Ses lèvres. Ses mains. Son sourire rêveur. Ses cheveux souples. Et ses bras qui me réchauffent parce que la nuit est froide. Et ne plus savoir ce qui est bien de faire. Si ce que je veux n'est pas irrespectueux. Et puis me sentir bien tout près de lui. De lui. Et m'amuser ailleurs qu'avec...

... Ecrire vite pour érafler le silence. Se dire que la soirée était pitoyable, indiscrète. Se ranger dans un coin pour ne pas raconter qu’il a bu, trop bu, qu’il a retrouvé son meilleur ami, alors il a fait la fête à sa manière. Et moi j’n’avais même plus envie de lui passer une main dans les cheveux, de l'embrasser, de Danser à côté de lui. De toute façon, bien trop occupé à débouchonner une bouteille de Vodka blanche, à me chercher partout dans la boîte, à critiquer les videurs. Regarder la route pour voir si lui aussi maîtrisait les trajectoires, s'il n'était pas comme lui, comme eux. Parce que j'avais peur. Déçue de lui, de son comportement puéril. La route était stressante, mais confiante, alors j'ai un peu moins eu le coeur qui roulait dans tous les sens. Alors il n'y aura eu qu'un aurevoir à peine du bout des lèvres.