Peut-être que la tristesse s'écrit plus facilement. On ne peut pas dire que rien ne va, que la vie se foue de moi. J'ai eu mon bac, j'ai un boulot pour l'été, mes parents viennent de me trouver un appart pour Paris... Même si je ne vais pas dans l'école de Danse, je reste dans le milieu, je sais je tente de me convaincre moi-même. Soit. Il faut.

Mais ce soir, un coup de blues qui a tapé un sprint sur mon visage déchiré. Le pti bout qui quitte le centre. C'ets con à dire, mais il y en a toujours qu'on affectionne plus qu'un autre. Et c'était lui. Fini les vacances chez mamie... J'ai aimé quand il m'a pris la main, quand il m'a dit "Toi aussi tu vas me manquer", quand il m'a promis qu'il serait sage, et surtout, surtout, son câlin spontanné quand je lui ai dit que sa mamie était là, qu'il fallait qu'il y aille, qu'il ne voulait pas vraiment. La tête ailleurs, pensant à ce que pense un enfant un peu rêveur de son âge. Et je pense beaucoup à lui. On lui donnerait le bon Dieu sans confession. Il est adorable ce gamin, et on me l'a dit, il ne faut pas s'attaher, mais je n'y arrive pas. Il donne tellement ces gamins, on reçoit énormément. "Dis Lucie, c'est toi qui part en camping avec nous la semaine prochaine". Et puis non. Ils ont décidé le contraire. La direction. J'avoue que j'aurai préféré me mêler aux petites filles de 11 ans, plutôt que les ptios de 6 ans. Tans pis. Il y aura lui en début de semaine.

Et j'ai aimé quand il m'a reparlé une fois de plus de ce cours de Danse, et même du cours de théâtre qu'il avait adoré. Quand il m'a fait la choré avec la chaise que David leur a appris.

Où trouver le courage...Bonne question. C'est comme si je tappais dans un ballon carré, qu'il partirait forcément à l'envers du décor, que les montagnes russes s'accéléraient dans ma tête. Et tout ça, ça ne me dit pas comment...