Depuis le silence rompu de Jan, je ne sais plus écrire. Je voudrais réussir à dire
comme je pense à Gyl, comme cela fait deux mois et demi que je pense très très
fort à lui. Je voudrais pouvoir dire qu'elle m'est insupportable. Que je ne
supporte pas l'idée qu'elle ait souhaité dîner avec lui avant Noël. Que c'est
arrivé ce soir. Et que je ne sais pas ce qu'ils se sont dits. J'ai très peur
qu'elle veuille revenir.
J'ai très peur parce que tout le monde de Gyl me plaît. Il est proche du
bien du mien. Du pareil au même. J'ai peur aussi parce qu'on est bien
ensemble, qu'on se désire, et que je ne voudrais pas que tout ça soit gâché. Je
me demande comment je le supporterais. Souvent, j'ai envie d'être auprès de lui,
j’ai envie de lui, là tout près. Au creux de la nuit. Je voudrais le couvrir de
baisers chauds, jusqu'au matin. Et même si je m'endors avant sur son épaule, je
retraverserai la chaleur de sa peau lorsque le jour entrera dans la chambre.
Il ne s'agit de rien d'autre que d'une sorte d'évidence. Devrais-je m'y
accrocher ? Avoir confiance en elle ? Ne pas m'en faire pour tout ce
que nous donnerons dans quelques temps ? Ca a à peine commencé que je
flippe déjà totalement.
Commentaires :
L'évidence...ce qui l'est pour nous ne l'est pas forcément pour l'autre...toujours les projections...
Une constante "flipper", toujours en avance sur son existence, l'intuition d'une histoire de souffrance, une histoire compliquée, finalement pas souvent une histoire de liberté mais une histoire à s'épuiser, tomber pour mieux se relever... et un jour accepter de se poser...
des bras,