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Ma peau pour seul arrhe

Mardi 27 mai 2008. J'ai vu les heures passées devant l'écran. A trainer ici. Et puis chez d'autres. J'avais d'autres Danses à créer mais pas la force. Vraiment pas. Je ne veux pas que le temps de juin m'échappe - nous échappe. Je veux le vivre avec lui. Sur le bord du lit, l'essui-tout absorbe l'eau des pleurs. Ma mère dit que ce n'est pas grave. Elle n'a toujours pas compris que j'étais sensible? Hypersensible. Elle n'a toujours pas compris. Je tue le temps de mai parce que j'attends celui de juin. Bouffer l'oxygène j'espère. Je pense à lui alors qu'aucun plan ne se dessine devant La Fontaine. Il m'avait demandé si ça allait au téléphone. Fonction phatique du "ça va" simplement. Ouais ça va, j'suis dans la merde pour demain. Alors que non ça n'allait pas. Non non non. Je savais que les membres du groupe entendrait la conversation. Alors je n'ai rien dit. Juste Je te rappelle quand tu n'seras plus en voiture.

*

Dimanche 1er juin 2008, 11H40. Ce n’était pas ma semaine. Le temps m’échappe et mes projets aussi. Surtout. Les larmes m’échappent ou restent bloquer à l’intérieur du ventre. Et elles font mal. Le sourire de ces deux mois passés m’échappe et j’en crève de le retrouver, brasser au coin de ses lèvres. Il me manque dans les bras et dans les draps. Il me manque dans les livres et dans ses pâtes en blanc. Il me manque dans ses retards de nuits, dans sa peau endormie, dans son allure de jeune premier romantique. Il me manque dans ces cigarettes à la fenêtre, dans son intelligence et même dans son ambition. Il me manque dans sa sérénité, il me manque dans son fort caractère qu’il cache le plus souvent. Il me manque. Je suis à mille lieux de lui et comment je pourrais bien écrire. J’ai juste peur qu’il ne revienne pas. Qu’il reste de marbre, qu’il n’est pas pensé à moi, du tout, de ne pas lui avoir manqué, rien qu’un peu. Il me manque et ça me bouffe une énergie de dingue. Mai est bouclé. J’avais mis tant d’espérance dans ce mois. Désillusionner. Pour de vrai.

*

Lundi 2 Juin 2008. J'ai rappelé. Je lui ai dit mon mal de ventre. La voix était fine, serrée. Triste en fait. Je retrouve des textes écrits quand il était encore là. Je parle comme si tout était terminé. Définitivement. Alors que cette putain de discussion ne devrait pas tarder. Il rentre aujourd'hui je crois. Aux dernières nouvelles. Il aura profiter du soleil, de ses amis, des bières. Il aura souri. Comme d'habitude. Il aura pris les choses comme si rien n'était grave. Il viendra m'écouter pleurer au creux de son épaule, me rendra Marlowe. A bientôt. Les matins, je passe devant ce bar où nous all(i)ons. Et je baisse les yeux. Sa salive me manque bordel. J'ai pris ces tics de langage, ces intonnations. Sa manière de dire bisou[s], sa manière de passer sa langue sur ses lèvres. L'impatience de le revoir et la peur que tout se termine après ça. Je mets des photos de lui en fond d'écran - comme une gamine de 15 ans - alors que je ne l'avais jamais fait pour personne avant. J'essaie de faire semblant de rire pourtant. Il devait rappeler depuis la plage. Il ne rappelle pas. Je me sens démunie. Comme il y a un an à cette pèriode du presque été. Comme il y a cinq mois. Comme il y a trois ans. Cet espèce d'état constant est pesant. Cette impression que de toute façon ça finit toujours mal. Une sorte de fatalité liée à ma vie. Sans  subjectivité. Vraiment. J'essaie. Je travaille, je fais des projets, je ne manque pas de panache. Et pourtant.

Ecrit par lilou, le Jeudi 5 Juin 2008, 17:40 dans la rubrique Quand il fait nuit.

Commentaires :

aubes
aubes
05-06-08 à 20:43

(Si fatalité il y a, ta vie n'est je crois de loin pas la seule à y être liée.)

Tout ces gens qui nous laissent à vide avec leurs contours sur les bras. Non mais m*rde quoi.

Personne n'a jamais trouvé de mots assez consistants pour combler l'absence de quelqu'un qui manque à autant d'endroits. Alors, endurer. Mais survivre. Juste avant de revivre. Courage, mademoiselle. L'histoire n'est pas finie, tu l'as dit. Continue de travailler, de faire des projets. Ils t'emmèneront à des endroits où l'on fabrique de nouveaux souvenirs. Je voudrais que bientôt dans la colonne de droite, à côté de "sourire:" il y ait des mots plutôt qu'un creux en forme de tiret.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
06-06-08 à 23:38

Re:

Je crois sincèrement, de plus en plus, que certains n'ont pas à faire grand chose pour avoir ce qu'ils souhaitent, ou même le triple de ce qu'ils visaient, et d'autres , et je crois faire partie de cette catégorie, se galèrenet comme des cons, pour en prendre plein la gueule au final. Et être déçus, juste ça. Déçus.

En effet, moi je l'ai dit que l'histoire n'était pas finie, je lui ai dit à lui aussi, mais il n'a fait que sourire et me répondre que mon toupet était charmant. Ce vide n'est vraiment pas propice aux projets, au travail. Il donne envie de s'enfoncer dans les draps. Tu dois très bien voir ce que je veux dire, non?

Merci en tout cas, pour tous tes mots. Vraiment, vraiment.

J'avais trouver quelque chose à mettre à la place du tiret, juste pour toi, juste pour te faire sourire, mais j'ai oublié...tant pis, c'était drôle en plus!


 
aubes
aubes
07-06-08 à 10:06

Re:

J'ai eu envie de dire que peut-être oui, on n'était pas tous dans la même ronde - qu'il y en avait une pour ceux qui n'ont pas grand chose à faire et une pour ceux qui se battent. Que néanmoins toutes les roues sont faites pour tourner. Mais cette phrase est bien trop froide et usée et je n'en sais finalement rien, de tout ça.
Alors je dirai que je crois moi que l'on peut trouver des lumières même lorsque notre place dans la roue est celle qui mord la surface de la terre, pas la jolie vue, et qu'il n'y a que le goût amer de cette, familière déception. Elles s'appellent lucioles. ;)

Il faut les chercher un peu mais il y en a, vraiment. Ramasse celles que tu trouves - aussi éparses faibles ou vacillantes soient-elles, en attendant la force de saisir le courant des vies des envies des couleurs loin des draps recroquevillés. Parce que oui, je vois très bien. Mais on finit par les lisser et après, on n'a plus réellement envie de les défaire, même si on y pense sans cesse. Je crois qu'il faut avant tout un peu de temps (et je ne m'en fais pas vraiment parce qu'il me semble que tu fais partie de ceux qui ne tiennent pas en place suffisemment pour rester blottis longtemps s'effacer avec des images des films en noir et blanc).

Le fait que tu m'aies dit ça, m'a déjà fait sourire.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
08-06-08 à 13:20

Re:

Même si je n'en trouve que très peu en ce moment des lucioles, tes mots  le sont, des lucioles. Je vais essayer d'ouvrir les yeux plus grands alors. je vais essayer c'est promis. Je crois aujourd'hui que je n'y arriverai pas, mais je sais que demain je te dirai que tu avais raison."il me semble que tu fais partie de ceux qui ne tiennent pas en place suffisemment pour rester blottis longtemps s'effacer avec des images des films en noir et blanc", tu sais je crois que mon problème est peut-être là. Dès que j'obtiens quelque chose, je regarde déjà ailleurs, histoire de me lancer de novueau défi. Et je me rends compte bien trop tard que j'ai une fois de plus manqué de profiter. Alors que le bonheur, ou plutôt simplement le contentement était là, sous mes yeux, entre mes bras. C'est le sort des éternels insatisfaits je crois, ou des gens instables comme moi.

:))