Parfois même la musique accompagne nos pensées sombres. Parfois on marche le regard vide dans la ville en soirée, on a les mains dans les poches, on a envie de pleurer en voyant les confettis qui se décolorent et le riz gorgé d'eau sur les marches de l'église. On se dit que deux personnes de plus se sont trouvées. Et on se sent encore plus seul. Seul avec ses rêves de cartes postales. J'ai envie de me baigner dans des mers chaudes. Pardonnez mon manque d'imagination. J'ai envie de ces relations de sitcom en ce moment. Comme si moi aussi j'avais droit au sable fin et une main collée à la mienne en bonus. Il commençait à faire noir, et mes yeux me piquaient le visage. Mes parents toujours occupés. Je n'en peux plus de cet hiver qui se conjugue avec la rentrée. J'ai un peu profité de mes amis, de la Danse, de la Province, du calme. Et y'a cette semaine qui s'annonce des plus chargées. Parce que ce voyage en train se sera "il faudrait peut-être que j'apprenne mon scénar". Parce que je tiens Paris à distance. J'ai peur de tomber à la renverse. Bientôt.

On a fait des tests de filles/cousines, on a mangé italien, on a sourit. Et à dans trois mois. C'est tellement long. Mais dans trois mois, tout sera bientôt fini. Et j'aurai perdu l'âge de la majorité. Cette nuit, je me suis appuyée contre la rambarde et j'ai regardé une cigarette mal écrasée qui finissaient de se consumer dans les escaliers. J'avais envie de shooter dans les verre d'alcools vides qui avaient été balancé contre les marches. Je l'ai cherché du regard aussi. Savoir si je pouvais me replonger dans mon été, juste quelques heures. Juste le temps de quelques baisers. J'avais envie de fermer les yeux et Danser comme une droguée. Comme quand ça monte au cerveau et qu'on se sent voler. Parce que mes pieds étaient un peu trop ancrés dans le sol, parce que mon corps était lourd. Et tous les sourires des filles. Et moi j'en fais des faux.

Les quelques heures de sommeil. Le lit distant. Les cheveux qui sentent la clope froide. Les yeux un peu souillons. Et maintenant, je dois lutter contre le sac à préparer, les quelques feuilles de cours à ranger, la carte imagin'R à ne pas oublier. L'envie je ne l'ai pas. L'esprit je l'ai laissé se reposer. Et les rêves, ils sont dans le flou. J'ai la tête dans les mains. Et peut-être en me réveillant demain. Ce sera juin.

[Bourdonnement: Belle et Sébastiane, Indochine]