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Les cheveux dans les yeux cachent nos visages

Dimanche 11 novembre 2007

19h01. Train de vie.

Trois ans. Passés. je n'arrive pas à accorder "Déjà" et "Seulement". Pourquoi ça me prend encore le ventre alors? Pourquoi quand je l'ai aperçu de loin au milieu de la foule, j'ai tourné la tête en riant. Faussement. Faire comme si. Il la tenait par le cou et la serrait. Peut-être [sûrement] encore plus fort quand je suis passée. J'affichais un sourire hypocrite et un "Salut, ça va?". D'habitude je ne demande pas aux gens comment ils vont si je m'en fous. Et là je m'en foutais. De toute façon, ils allaient bien, ça se voyait. Ils avaient presque l'air heureux. C'est la première fois que je leur accorde ce bonheur. Je n'ai pas réussi à regarder ni l'un ni l'autre dans les yeux. Juste sa bouche à elle. Et c'est déjà trop. Pourquoi trois ans plus tard, trois ans à vivre sans toi, trois années acidulées, j'me sens encore prête à basculer de l'autre côté. Et puis comme si ça ne suffisait pas. Pourquoi un virage + 20 mètres, je les vois, Amel, Hugues qui me sourit, de ce sourire que je suis la seule à connaître. Pourquoi j'embrasse sans demander si ça va cette fois, pourquoi je suis aussi impersonnelle qu'une vieille connaissance. Pourquoi à ce moment précis de ma vie je ne me suis pas dit que moi j'avais un destin exceptionnel, pourquoi je ne me suis pas dis non plus qu'ils ne me manquaient pas. Sans les regarder une seule fois, en me tortillant pour sortir d'eux sans bousculer, j'ai dit "Bon ben bonne soirée". Jolie allitération Lucie, tu auras au moins gagné ça! Pourquoi je n'ai pas réellement cherché à voir Thomas parmi cette foule. Cette foule que je connais plus, ce bout de province populaire qu'on analyse en riant avec mon frère. Et l'espace d'un instant, je me suis mise à mépriser tous ces gens. Pas ceux qui trois ans auparavant arpentaient les marchands avec moi. Mais eux tous, qui n'ont pas connu le Louvre le vendredi soir, la Tour Eiffel au mois de juin, la queue aux caisses du MK2 Bibliothèque, Paris x. PAUSE. Je pensais à Xavier, à le croiser. Juste ça. Un bout d'épaule, une partie de son cou, un quartier de peau, de sa peau que je pourrais reconnaître entre mille. C'est difficile de tirer des traits. Gros, noir, en gras. Sans même les tracer soigneusement à la règle. Je défis des montagnes, je crois tous les jours. [L'impuissance dans mes gestes]. Face à son mur de s-i-l-e-n-c-e. Et je m'avance au crépuscule de ta nuit. Dans le sombre de tes yeux et tu m'a filé dans les doigts. je sens encore le grain de nos peaux dans le jour qui disparaît. L'autre soir, ces foutues barrières entre nous. Cette décadence dans ton sourire. Et le mien fixé pour la forme. Putain de sourire d'occasion. Tu disais que les gens peuvent être soit amis, soit amants. Et pour nous, amis n'est plus possible. Amant l'est encore moins. Et j'ai eu mal à en crever en partant. J'ai [presque] pleuré. Alors. Des bises qui claquent à peine sous nos joues et un "à un des ces quatre" qui était bien de trop. Les artistes de cette comédie tragique saluent. Un public qui n'était que des rayons de soleil, des musiques espagnoles, des gâteaux et des jus de fraise. Et les lumières oranges aussi. Rideau. Distance de merde. C'est là que l'été s'est terminé. Sous mes yeux, comme ça. Une des premières fois que je passe la frontière. L'été est un imposteur. Et maintenant il fait froid [tout] dedans.

Ecrit par lilou, le Samedi 24 Novembre 2007, 15:26 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ninoutita
ninoutita
24-11-07 à 16:35

Ca fait du bien de te lire. Tu as vraiment un style particulier.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
24-11-07 à 16:43

Re:

Merci beaucoup. Et pourtant cet article là je ne le trouve pas bien écrit. Mais il fallait en parler.

Ca fait du bien de te voir ici.


 
ecilora
ecilora
25-11-07 à 12:16

Oh! C'est étrange cette sensation d'être mieux ailleurs. C'était ça aussi dans ma tête la dernière fois que je les ai vus. Mes amis. Je suis rentrée en me demandant si c'était moi qui déconnait. Ou. En attendant, je les ai toujours pas revus. Et peut-être bien que j'appréhende un peu. Pour la prochaine fois.. Alors le froid tout dedans, je le redoute aussi. Un peu..
J'espère que la grippe s'est envolée. :)
BzOo

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
26-11-07 à 20:14

Re:

La grippe oui, le rhume malheureusement pas encore.

Je ne suis pas mieux ailleurs. C'est juste que la vie doit continuer, on ne peut pas rester tout le temps dans sa petite province... Alors forcément, les amis ça passe avec. Même si...


 
pris0ner
pris0ner
25-11-07 à 23:27

Que c'est étrange de lire chez les autres ce qu'on ressent parfois soi-même en recroisant des gens qui n'ont pas le même regard, avec qui nou sn'avons pas les mêmes histoires et pourtant... après coup, après tout, nous sommes tous les mêmes... à ressentir les mêmes vibrations, les mêmes froids, les mêmes appréhensions.

Désolée, je divague.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
02-12-07 à 15:50

Re:

Tu divagues peut-être. Mais tout le monde au fond ressent ces malaises je suis d'accord. Ce sont des sensations si... banales je dirai.

Tu as raison.