Une journée que j'aimerai mettre en parenthèse, ne pas la recommencer, pas la revivre, l'éviter, la baffouer, qu'elle parte les jambes à son cou. Me ranger dans mon fauteuil et appuyer sur la télé commande sans qu'on se soucie de moi. Partir en courant quand j'aperçois des gens. Parce que ma tête explose à l'envers du décor. Je ne sais pas pourquoi je suis autant perturbée quand je perds le contrôle, que le volant devient mâitre, pourquoi je ne suis en confiance avec personne. Et pourquoi il me le fait sentir. On ne peut pas être bon partout. J'suis pas une machine moi. Laisse moi. Me forcer pas à avoir peur. Mon coeur est lourd, la nectarine sucrée semble m'étouffer la gorge.

Les mains qui glissent sur mon dos, la crème qui luit, la fermeté des mouvements du kiné appaise un peu les contractions musculaires. Mais aujourd'hui je n'veux pas bouger de chez moi. rester confinée, prisonnière de ma bêtise. Ou de mon angoisse plutôt. Je n'ai pas envie de retourner à la sortie du lucée comme hier. Revoir les autres, faire le chemin avec la miss, lui raconter les dernière nouvelles, Ben, et elle, ses profs, une nouvelle fois la terminale.

Alors je sortirai sans sourire, sans bouffer la vie, à l'extèrieur de moi-même, sans contrôler mes pas, sans penser que le droit avance avant le gauche.