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Je veux bien faire la belle, mais pas dormir au bois

              

                                   

Le monde est fuyant. Il y a cette envie d'écrire souvent, le besoin parfois. L'impression que ce sera mauvais. La vie accélère depuis quelques jours. J'ai relevé la tête pour regarder le monde autour et ces propositions pour l'été auxquelles je dois répondre le plus vite possible mais qui subsistent encore. J'avais fait mine d'oublier. J'avais enfui la tête sous l'eau, sous les fins de soirées chez Manon à m'endormir au bout de notre Passage, sous cette Fac étrangère. Depuis que j'ai rendu toutes mes copies mi-février, des tonnes de vies m'échappent. J'ai essayé de résister à tout ça, mais rien à faire. La vie à l'intérieur transcende et m'exaspère. J'ai tout laissé en plan, j'ai fermé les yeux, soufflé sur l'air du temps.

Ca a commencé par cette soirée dans une petite maison de banlieue. Je l'avais déjà vu deux fois. Je n'aurais jamais pensé que ça se finirait comme ça avec L. Adossée à la barrière en bois de la terrasse, les baies vitrées grandes ouvertes, on s'est embrassé. Et puis la fin de soirée dans ses bras, verre de Vodka dans la main, l'Australie dans la bouche, nos langues qui se frôlent avec une sensualité renversante et sa voix surtout sa voix grave et ineffable. Il disait que grâce à moi, il retrouvait ces sensations perdues dans la bouche de la même fille depuis 4 ans. Je le serrais fort, je posais ma tête contre son épaule. J'avais ce besoin de caresses, de douceur sur la peau - je crois. Le matin, après les deux heures de sommeil, mes jambes tremblaient dans le métro.

Une semaine est passée et je me suis retrouvée dans une crêperie de Saint-Michel avec S. Bien sûr, je n'attendais que ça. Quelques jours avant, il m'avait fait tourné dans le cours de Salsa - chaque fois le prof me choisi pour montrer, je souris à l'intérieur. J'avais ce style parisien, branché, classe mais fantaisiste. Il a fait disparaître un foulard entre sa main, il a retrouvé mon six de trèfles dans le jeu et, juste là, sous mes yeux, il a rendu les cartes toutes blanches. Il a échangé un dollar contre une pièce chinoise et a transporté de l'énergie dans mon ventre. C'est qu'on ne m'avait jamais fait le coup de la magie. Il y avait eu le Cinéma, l'arrogance, l'indifférence, le confident, le musicien, l'écrivain aussi, mais jamais le magicien. Alors bien sûr, devant Notre-Dame, je l'ai laissé m'embrasser. Je tentais de me convaincre mais je devais passer une fois de plus pour cette fille qui n'a besoin de personne. J'étais ailleurs. Ailleurs dans les yeux de Stan : la veille, Jo. nous décrivait les tableaux exposés dans le restaurant. Et Stan. Ces lèvres qu'il m'écorchait de saisir. Ces cigarettes qu'il m'allumait, celles qui ont surprise Ju., nos dessins sur le livre d’or, ses fleurs et cette impression d’entendre mon père plus jeune, ses doigts qui se retardent tout au bord de ma main, Cargo de nuit à tu tête parce que la magie de Paris c'est aussi la possibilité de terminer la bouteille de vin rouge d'Axel Bauer, son à bientôt du bout de ses lèvres au coin, juste au coin, de ma bouche. Mais surtout son sourire putain son sourire, fracassant. Et puis il y a T. aussi. La distance sûrement parce qu'il n'est plus ce jeune homme qui rêve de devenir écrivain. Sa tentative de m'embrasser en bas de l'immeuble. Et Jules. Cette envie de ne pas m'enfermer dans un bar rue de Lappe et pourtant. Manon au bout de la table qui sourit. Et lui qui joue les confidences. On s'est revu, même bar, même cheveux blonds, même douceur dans la voix. Mais tu sais, il me fait tellement penser à Antoine avec ces fringues de skateur. Et Werber, je le lisais à 17 ans. 17 ans ne doit pas recommencer comme ça. Il me parlait avec un sourire au coin des lèvres. Moi je ne pensais qu'à lui. Aujourd'hui je comprends. Tous ces garçons ne sont là que pour me donner un peu de confiance, un peu d'estime de moi ou d'orgueil peut-être. Je peux leur plaire. Je leur ai plu. Mais j'arrive à dire non tu sais maintenant. Parce que le seul, c'est Hugues. Depuis le collège au fond. Il n'y a que lui vraiment. Je n'arrive plus à m'accrocher à d'autres souffles, à désirer d'autres corps. Il est là sans l'être. Bien sûr, il y a eu Stan. Juste au bord. Séduite. Mais il n'est qu'un joueur. Et comme un rappel à l’ordre, ce soir-là, Hugues a appelé. Comme ça, pour rien. Ca ne lui arrive presque jamais.  Pourtant, quand j'ai aperçu L. à l'entrée des amphis l'autre jour, quand on s'est échangé ces trois mots coincés dans la gorge, je tremblais depuis l'intérieur et je n'avais qu'une hâte : écourter. Stop. Ils ne sont rien. Rien de vrai. Rien de Hugues. Tu sais ces choses invisibles pour les autres. Ces choses invisibles à l'oeil nu.

Ecrit par lilou, le Samedi 21 Mars 2009, 23:51 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

Thedarkside
Thedarkside
22-03-09 à 00:43

Tu as peut être peur que ce que tu écrit soit mauvais, mais c'est tout le contraire. Une bouffée d'oxygène quand on te lit.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
22-03-09 à 14:40

Re:

Merci.

Beaucoup.


 
envole-moi
envole-moi
22-03-09 à 22:47

C'est drôle, j'ai l'impression de me lire. Tous ces garçons, tous ces baisers, c'est tellement moi en ce moment. Ma vie n'a jamais été autant "n'importe quoi". J'en perds un peu le nord. Bien sûr ça ne remplit pas vraiment le vide mais ça fait quand même du bien. Je crois.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
25-03-09 à 19:43

Re:

Je crois avoir vécu ça déjà avec Antoine, à l'époque où il avait rompu, où je devais sans doute me rassurer. Bien sûr, ce mois passé y ressemble mais ce besoin de savoir que je plais n'est plus celui-là maintenant. C'est plutôt le lâché prise aujourd'hui, oublié tout ce qu'il y a autour. Je vis moins ce "n'importe quoi" qu'avant, comme un vrai n'importe quo. je me rends compte que je suis incompréhensible, je m'en excuse. Tout cela va de paire.
Tu sais en écrivant la fin de cet article moi aussi j'ai eu l'impression de te lire. Je pensais à ton histoire avec Nicolas qui a duré pendant un moment sans qu'il ne se passe rien de très concret.