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Je mets Téléphone à fond, et je tiens ma tête entre mes mains en bougeant en face du miroir. Ca prend juste quelques secondes. Mais c'est un besoin viscéral. Je me sens changer. Etre dans l'état de changement. C'est étrange, c'est nouveau. J'ai hésité à faire marche arrière parce qu'au fond je suis toujours aussi clairvoyante. Faire demi-tour peut-être parce que je me rends compte. Que je suis égoïste, et intolérante aussi, manipulatrice bien plus que malsaine. Je n'ai plus rien à donner aux gens normaux pour l'instant. Peut-être pas normaux mais banals, ordinaires, humains. Je n’ai jamais su définir la normalité de toute façon. Je suis à sec de sourires de circonstance. A sec de ressentiment vis à vis de ceux qui m'en veulent ou qui ont coupé les ponts. Mais ça ne me touche pas, ça ne m'atteint pas, au mieux ça me fait rire. Arabelle me disait d'accepter, d'accepter d'aller mal ou d'en avoir l'impression du moins - parce qu'au fond, ça ne va pas si mal, pas vrai? Accepter l’ennui dans ma vie – ces heures dans des amphis indicibles, accepter que ça n'avance pas aussi vite. Elle m'a parlé de fuite, de fuite de ce que je serais vraiment. Elle me faisait remarquer comme mes journées étaient remplies, et je ne m'en rends pas si compte. De tout ça, de toute ma vie, ce qui la comble. Ce qui importe souvent ce sont les résultats. Oui parce qu'il y a la peur de l'échec toujours.
En ce moment, je me sens invincible vis à vis des autres. Rien ne m'atteint. Coeur de pierre. Coeur verrouillé. Mais il y a quand même la sensation que tout pourrait s’effondrer si je m'arrêtais là. Que ce changement est fragile. Mais pas indolore.
Commentaires :
Re:
Le changement c'est bien oui souvent, parfois. Là je ne sais pas si c'est le cas. Je prends conscience de choses négatives sur moi, ou du moins de certains principes que j'essayais de respecter, et c'est bizarre de se rendre compte que ce n'est plus soi.
Je crois, à tord sans doute, qu'on ne change jamais vraiment. Mais qu'on évolue.
Re:
Re:
Re:
Tu sais depuis petite il y a cette manie enfantine dont je ne me suis pas secouée, cet inexplicable besoin de poser un talon, un orteil du côté opposé d'une limite, du côté défendu d'une règle. Peut-être ridiculement juste pour voir.
Je ne les ai pas rayés parce qu'ils sont un repère de qui j'étais et satisfont encore cette tendance à transgresser. Mais je ne m'y accroche plus.
En parallèle, j'en créé de nouveaux en jette de nouveaux au fur et à mesure de mon évolution (et non changement, je suis d'accord). En respecte, en transgresse. Je me dis qu'il faudrait juste trouver son équilibre en réalisant que tous ne sont pas faits pour être suivis, tous ne sont pas faits pour être piétinés.
(Mais ces questions-là sont si abstraites!)
Re:
Pas si abstraites, du moins pas si inhabituelles.
Je vois cette idée de transgression. Moi la transgression j'ai l'impression qu'elle fait partie de moi, qu'elle est en moi. Alors quand j'agis, quand je fais, je transgresse à la vue des autres, mais pour moi c'est la justesse. Pour preuve, quand je demande conseil, je sais que je ferais l'inverse de ce qu'on me dit de faire. C'est comme ça. Tu sais le pied du côté des règles défendues, ce n'est pas "ridiculement", tu as au moins le mérite d'être curieuse.
Et faire sans principe alors peut-être? Eviterait-on l'anarchie?
Re:
Je ne sais pas pour les autres, mais je crois qu'on en a besoin, tout de même. De certains principes.
Re:
Il paraît oui.
Je place la barre assez haut, et je ne supporte pas l'échec, me décevoir toute seule. Les autres me déçoivent rarement en fait.
Mais dans cet article, je ne suis pas si dure, si?
Re:
Mais, je suis pareil, tu sais. Je ne te critique pas, je serais trop mal placée pour ça. C'est juste, que je crois, qu'on pourrait être un peu plus heureuse si on visait parfois un peu moins haut, un peu moins vers un idéal imaginaire.
( si les autres nous ne déçoivent que très rarement, c'est parce qu'on les place inconsciemment moins haut et qu'on leur donne droit à l'erreur )
Re:
Ce n'est pas "presque rien". Ca compte pour moi tu sais. Sinon je ne l'écrirais pas ici. Mais c'est cette histoire de verre à moitié vide ou plein, le mien est assez vide. Un côté nostalgique. Mais je vis avec depuis tout le temps c'est comme ça.
Je sais je sais que tu ne critiques pas ne t'inquiète pas. Les gens sont souvent tout doux ici. Tu en fais partie. Mon idéal, j'essaie de le rendre le moins possible imaginaire tu sais. Bien sûr, j'ai dû revoir quelques ambitions à la baisses, je ne serai jamais Etoile à l'Opéra, oui je sais, mais je veux me tracer un si beau chemin.
(c'est vrai qu'il faudrait se donner un peu plus le droit à l'erreur, je le sais vainement. Mais ne pas se contenter de ce qu'on peut atteindre simplement).
Les aiguilles au coeur ne te piquent pas j'espère...
Re:
( Puis pour l'histoire de mon amie, je crois que tu as raison. Tu es pas dure, tu es droite )
aubes