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Je me fous des chansons tristes Du soleil déglingué

Mardi 08 Avril 2008 22h20

Il y a l’odeur de tes cigarettes dans la pièce, dans les bras, dans les draps, dans ma bouche. Des Lucky  Strike. Ces répliques de théâtre qu’on se lance. Qu’on s’invente entre des caresses. Tes mains que je repousse pour « te frustrer ». Ce foulard hideux que tu portes autour du cou et que j’essaie de te voler. Il y a ces bouts de livres qu’on se lit. Tandis que tu me replonges dans le mythe de Faust, je te parle de Thibault De Montaigu. J’essaie de retrouver ces passages qui m’ont. Fait pleurer, plu, excité. Je te raconte cette rencontre. Tu me dis ton admiration pour Kafka. Parce qu’on ne sait pas où il va, que c’est sinueux, et pas chronologique. J’ai faim mais peu importe. Il n’y a rien dans le frigo de toute façon. Tu essayes de me convaincre que tu ne manques pas d’ambition. Pour l’instant tu m’apaises et ça n’est déjà pas si mal. Il y a Ray Charles qui nous borde, surtout toi qui coules presque quelques larmes. Tu n’me crois pas que je puisse pleurer sur commande. Je te le prouve (presque). Tout est franc. Trop ? Je ne t’aime pas. Peut-être pas encore ? Peu importe peu importe. Tu m’accordes une alacrité. Tu as un léger côté androgyne. Et tu as aussi cette envie de me faire plaisir. On se joue des regards tantôt impertinents, tantôt fuyants, coquins, inexpressifs, de petite fille... Le jour se couche doucement, la fenêtre entrouverte laisse le froid volute entrer. On serre nos corps habillés sur le petit canapé. Tes clopes le noircissent. C’est moi qui te les allume souvent. Et tu aimes ça. Je m’amuse avec toi, je ris pas très fort mais je ris. Quand ça n’est pas toi qui te donnes en spectacle, c’est moi qui  suis « folle » comme tu me dis en riant. En quittant l’appart, j’éteins la lumière, je te bloque contre la porte. Tu trouves ça inattendu. J’ai cette air suffisant paraît-il. Tu ne trouves pas ça grave. Rien n’est grave avec toi.

Ecrit par lilou, le Samedi 3 Mai 2008, 22:58 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ecilora
ecilora
04-05-08 à 19:33

:)
Parce que cette fois, vraiment, je ne sais quoi dire. Alors juste un sourire.
Puisque rien n'est grave. Puisque ni initiales ni le reste. Juste un doux laisser aller. Se laisser porter devrait juste suffir, parfois.

 
Ben W.
06-05-08 à 10:46

Re:

Je ne suis pas si certain du laisser aller.
Il est parfait ce garcon, attentionn'e, etc etc MAIS. Y a un truc qui bloque. On sait pas ce que c'est, mais ca bloque.

T'es relou, passionn'ee.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
09-05-08 à 13:18

Re:

Il est là se laisser aller, mais en effet il est associé au truc qui bloque. Bien vu ;) Peut-être que j'arriverai à poser les mots sur ce que c'est vraiment.

Il n'est pas parfait! J'suis pas reloue, simplement exigente peut-être. Ou compliqué en fait.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
09-05-08 à 13:15

Re:

En ce début avril, oui rien n'était grave, ou presque. Se laisser aller un peu. Quand même.

Se laissezr porter par son côté complétement décalé.

Maintenant c'est début mai, et ni l'un ni l'autre ne peut profiter du soleil.Réellement. Et puis il y a tout le reste qui fait que ça risque de "bloquer", comme dirait Ben W, bientôt. Même si au fond, c'est vraiment très agréable cette... relation.