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J'y arrive pas. J'y arrive pas à les laisser partir les gens. Manon dit que je leur trouve toujours un truc à ces garçons.
On vit des choses ensemble, des jours, des semaines, des mois et puis on est censé les laisser partir, c'est ça? On est censé accepté, fermer notre cœur autant que notre gueule? Bien sûr Gabriel il n'était rien. Il a juste contribué à me faire foirer une session au Conservatoire et à m'attirer les foudres de la prof. Bien sûr il n'était qu'un mec d'école d'ingé, habitant dans le 15e, chiant, qui m'avait prise comme il aurait pu en prendre une autre. Alors pourquoi j'ai la sensation qu'il a encore la sensation que je cours après une histoire qui ne mènerait à rien si elle recommençait? Pourquoi malgré nos différences, de vie, d'amour, d'ambition, d'humeur, je continue, à être là? A l'inviter pour cet anniversaire dont je ne suis toujours pas convaincue de la portée? Pourquoi? Dis-moi, pourquoi je m'accroche aux gens? Même ceux qui, comme lui, n'ont aucun tact, ont blessé le peu d'ego qu'il me restait encore. On en a beaucoup parlé aujourd'hui, de Gabriel. Et ça m'a retourné. Le ventre. Parce que je me suis dit que je ne devais être bonne qu'à ça : plonger la tête dans mes cours, enfermée dans mon 22m² de la place de la Bastille. N'être bonne qu'à être une bonne amie. Je crois que je suis disponible, pour mes amis. Je le suis, j'écoute, je conseille, je lamente. Et je me demande parfois qui je suis au fond, pour certains.
Je réalise pourquoi aujourd'hui encore, Antoine est toujours là. Pourquoi on se répond, écrans de portable interposés. Pourquoi on s'est même revu après 1ans 1/2, une entrevue, ou 2ans, une après-midi. Parce que lui non plus, il n'arrive pas à les voir partir les gens. Enfin si. Mais je crois que moi, m'oublier il n'y arrive pas. C'est con, parce que le chemin parcouru depuis est clairement perceptible maintenant. Et les souvenirs ne sont plus que des bribes, en gros. Je me rappelle parfois de ce qu'on a été, mais ça n'est plus naturel, comme avant. C'est passé maintenant, du passé. Si on provoquait des circonstances, je le ferai tellement douter de sa vie qu'il en couperait les ponts.
C'est comme Laure, et Marich. Elles ont été mes meilleures amies, j'avais été loyale envers elle. Mais je le suis en amitié. En général. Et elles se sont barrées, du jour au lendemain. En une nuit, elles sont parties et je n'ai pas couru après. Parce que je me suis toujours dit que ça reviendrait autrement. Sauf que je suis, encore, touchée par ces amitiés rompues et glaciales. Elles ne me manquent pas parce que je vis avec ce vide, avec cette boule dans la gorge. Je fais en sorte qu'elles ne me manquent pas parce que je m'occupe l'esprit et le temps le plus possible. J'évite d'y penser. Je me créer des vies, des philosophies, de la conversation pour les autres, du bluff pour les futurs employeurs. Alors oui je vis dans ces cours que je reçois, dans ces devoirs que je construis, dans ces plans que j'édifie en trois parties toujours. Je me séquestre parce que je n'ai plus le choix, temporellement parlant. Il n'y a plus qu'à. Qu'à travailler, jusqu'à mi-juin et tout remettre, copies en main. Je m'enferme là-dedans mais je l'accepte. Parce que cette année, c'est la période. B*c + 4 oblige. Je me dis carriériste alors que je déborde d'amour, et que je suis faite pour ça. Procurer un sentiment de satisfaction qu'on attend. Et recevoir les pluies d'été dans des rires clos.
Toutes les relations doivent un jour évoluer, et je me demande si ce ne sont pas elles au fond qui se bouleversent, plutôt que nous. Qui évoluons.

Ecrit par lilou, le Samedi 24 Avril 2010, 03:13 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

Celsius42
Celsius42
24-04-10 à 08:54

Encore une fois

Tu trouves des mots qui font briller une situation.
"Ces amitiés rompues et glaciales, j'évite d'y penser. Je me crée de la conversation pour les autres."

Et puis, dans le silence de la nuit, lorsqu'il n'y a que moi et mes draps, ce sont les bribes qui ressurgissent. Pourquoi, du jour au lendemain, as-tu disparu ?

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
29-04-10 à 19:25

Re: Encore une fois

Merci...

Pour le reste, tu as tout compris, les nuits sont les plus dures.


 
Celsius42
Celsius42
29-04-10 à 19:50

Re: Encore une fois

Ce qui me rappelle cette nuit récente ou je déambulais au milieu de la rue. Lorsque je me suis écarté pour laisser passer le bus, j'ai regardé à l'intérieur, dans l'espoir de voir son visage. Pour me rendre compte qu'il y a longtemps qu'elle a déserté cette ligne. Si ce n'est pas une amitié rompue...

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
05-05-10 à 13:18

Re: Encore une fois

Je me suis toujours dit qu'elle reviendrait un jour ou l'autre ces amitiés. Même si je ne fais pas grand chose pour les récupérer. Il faut peut-être tout simplement attendre...

 
Celsius42
Celsius42
05-05-10 à 15:01

Re: Encore une fois

Je vais encore prendre ton article pour mon blog, mais ne m'en veux pas.
Hier, dans la rue, j'ai croisé une fille qui me disait vaguement quelque chose. Peau d'albâtre, les yeux grands ouverts mais vides, comme si elle était perdue dans la lune. Il se trouve que c'est une amie que j'ai connu il y a cinq ans. Je m'en suis rappelé après cinq minutes de réflexions, et elle était donc trop loin pour que je revienne sur mes pas.


N'y a-t-il pas un juste milieu entre attendre et tout faire pour les récupérer ? Comme, par exemple, continuer a vivre en attendant, avec le secret espoir qu'un jour, au coin d'une rue...

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
15-05-10 à 13:00

Re: Encore une fois

Oui j'aime bien cette solution. Ce secret espoir. Cette rue sinueuse. Des yeux qui rappellent avant. Oui j'aime bien, vivre en attendant.

Utiliser mon article?!


 
ecilora
ecilora
25-04-10 à 15:08

Le dernier paragraphe, il est.
Et dans ce texte, c'est toutes les amitiés envolées qui resurgissent. Nombreuses sont celles que je regrette. Mais ces ruptures poussent de l'avant, et ce sont de nouveaux visages qui apparaissent. Ni mieux ni pire. Autre chose qui fait changer l'horizon.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
28-04-10 à 18:21

Re:

Oui, clairement. De nouveaux visages, et puis c'est parfois mieux. Même si sur le coup ça a fait mal. Les anciens qui restent, c'est souvent parce qu'ils sont du passé, du très-passé, bien plus que parce qu'ils nous apportent sur l'aujourd'hui.
Et puis, il y a ceux qui apparaissent, du jour au lendemain aussi... Oui, il y a ceux-là, et ça fait boule de neige.


 
ninoutita
ninoutita
29-04-10 à 20:25

S'il y a bien un truc qui m'énerve, c'est lorsqu'on me dit "tu es une fille, c'est normal que tu t'attaches".  Du coup, je ne vais pas te répéter cela.
Mais ce qui m'attriste un peu, c'est lorsque tu parles du "peu d'égo" qui te reste encore. Franchement, même si c'est se mentir, il ne faut pas que tu te dises cela. Parfois, s'aveugler est assez pratique. Je te dis peut-être ça parce que je suis une grosse (et peut-être fausse) orgueilleuse.
Les études, même si elles nous angoissent, sont effectivement une sorte de fine pellicule protectrice. On s'y enferme pour exploser durant l'été. Je déteste le printemps, parce que c'est le temps des examens. Mais finalement, il permet de ne pas trop penser, de rêver d'amour sans trop le faire...

(bon je pars un peu dans tous les sens, mais je comprends tellement ce que tu ressens).

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
05-05-10 à 13:21

Re:

Ce que je déteste dans le printemps, dans le moi de mai, c'est entendre les gens de ma résidence dehors, dans la cour, chaque soir, fromage, vin rouge, jusqu'à deux heures du matin... Et moi je n'ai que la caféine pour tenir! Obligée de fermer la fenêtre parce qu'ils rigolent trop fort, j'étouffe de chaleur et d'ennui dans ces révisions.

Pour le reste oui ça doit être pratique de se mentir. En fait, je crois que j'arrive dans la phase où il ne faut juste plus se poser de question sur soi, son égo, son rapport aux autres. Ce n'est pas le moment. Et pourtant ça saute aux yeux d'un coup parfois, on ne peut rien y faire.
Bref, bon courage pour cette fin d'année...