Une journée qui bat de l'aile, les contrefaçons qui s'accrochent au temps et ça crée un malaise autour de mon cou. Sur mes épaules parce que c'est lourd. Dans le coeur parce que c'est déchirant. Dans les mains parce qu'elles ne s'ouvrent pas. Une journée entre parenthèse, et à la fois semblable aux précédentes. Parce que je sens que ce que je joue n'est pas juste, là-bas je ne suis pas la fille extravertie, trop sociable, indiscrète que je suis, dans la réalité de ma vie. Ce sont des cours d'art dramatique en suspens...

Tout s'embrouille...

Parce que je repense doucement à ce cours de Danse d'hier soir, une prof remplaçante, l'importance du corps dans les mouvements, le contemporain qui vraiment m'emballe comme un ballon qui tournerait autour d'un jardin d'enfant, qui volerait dans une cour d'école primaire. Et retrouver Marich, se raconter les derniers blablas et jouer aux "discussions de filles". Moi, ça me fait rire. Ce matin, s'arrêter à la boulangerie Place de la Nation et s'armer des cookies habituels. Parce que ça faisait une semaine que le goût fondait dans ma bouche. J'ai l'impresison qu'il est 08h16. Dans le métro, j'ai la tête appuyé contre la vitre un peu sale. Et j'ai toujours l'impression que même l'épaisseur de mon jean ne retient pas la saleté des sièges abîmés. Parfois, le froid traverse les portes du métro quand il passe à l'extèrieur, quand il prend une respiration de sous la terre. Comme avant d'arriver à la station Barbès, le sous-terrain prend l'air avant d'accueillir les nouvelles personnes que je ne croiserai sans doute qu'une fois dans ma vie, qui m'ont intrigué quelques instants entre deux arrêt. A cause desquelles j'ai relevé la tête et dû reprendre le dernier paragraphe de ma page, celui qui m'a effleuré la main alors que la bière descendait dans sa gorge. J'ai l'impresison qu'il est 08h16. Un mois moins un jour que je suis rentrée en cours, que je me rends compte qu'il y a un grand miroir avant que le métro ne reprenne son chemin. Sans doute pour que le chauffeur ne ferme pas ses portes au dos des voyageurs préssés par la vie parisienne... J'ai l'impression qu'il est 08h16.

Tout s'embrouille...

Parce que Lundi. Les trois heures de sommeil m'ont joué de mauvais tour, les quatre heures de train inconfortables. La nuque qui tombe, les yeux qui se ferment à moitié. Et le dos qui fait mal aux ventre. Le cours devant la caméra qui décidément me semble interminable, la froideur de la salle noire. Et moi, au milieu, la Danseuse quelque part privée de son Art. Le cours de Danse qui suit, et l'estomac toujours noué. J'avais plus envie. Mais...

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Parfois, il y a des rencontres qui ne s'expliquent pas, ou plutôt si, qui Dansent autour de vous, qu'on voudrait vivre tous les jours, qu'on voudrait prolonger pour l'éternité d'une seconde et demie. L'enregistrement de la méthode Cauet, parce qu'on pouvait, qu'on se trouve là, dans ce lieu stratégique des studios. Et parce que Julie Zenatti qui me tardait de voir. Et non, c'était un garçon, plus jeune, blond comme moi, qui a 17 ans (presque) comme moi, qui est passionné comme moi, qui joue sa vie sur scène quand il chante comme moi quand je Danse. Qui reste abordable, qui m'a fait un compliment. Et que même s'il dit " mais tu es ravissante " à toutes ces yeux qui brillent devant son regard très doux, sans présentation. Il me l'a dit. Et même qu'on  parlé de Danse, de tours, de pirouette, de défis. Et puis l'ambiance du plateau, les caméras, les applaudissements guidés par le chauffeur de salle... Et lui. "Un perdant de la Star Académy" comme il dit. Et moi. Pas une fan hystérique, juste comme lui. Une passionnée. Qui a rencontré un passionné. Et peut-être le vrai seul passionné à qui j'ai parlé. Parce que ces yeux étaient sincèrent.

***

Me retrouver en semaine ici, et ne pas taper les mots justes qui sonnent dans mon coeur. Ca me colle une boule au ventre quelque part. Et j'entends le générique du Miracle de l'Amour... comme quand j'avais 8 ans... encore.

Et j'ai l'impression qu'il est 08h16.