Mercredi 02 décembre 2009
Il fallait évidemment que je le croise dans les escaliers. Qu'il mette sa main sur mon bras pour me dire bonjour. "Salut ça va à demain bonne soirée". Voilà sept mots et je fais le parallèle avec les sept lettres qui s'étaleront peut-être un jour ou l'autre sur les draps, sur nos draps. Putain mais t'étais beau mec encore aujourd'hui, tes cheveux ont un peu repoussé je crois et tu étais sur le point de les cacher avec ton casque. Et puis t'es grand mec, t'es tout ce que j'aime. Tout ce que j'aime en ce moment, et que j'ai aimé il y a cinq ans. C'est sans doute ça qui me retient le plus. A attaquer.
A la fin du cours, je suis allée voir la prof. Elle trouvait ça génial la Fac de Danse. Et elle m'a demandé "Mais pourquoi vous êtes là alors ?". J'ai bafouillé deux ou trois trucs, histoire d'assurer ma vie, pour bouffer vous comprenez, mais en fait, au fond, concrètement, vers 17H12 aujourd'hui, je ne savais pas bien quoi répondre à la question "Mais qu'est ce que vous faites là alors?".
Elle veut que je parle de ce que je fais au Conservatoire aussi. Que je ramène mes partitions de Danse. Je me demande en quoi ça va les intéresser tous. Mais c'est génial comme elle dit.
En sortant de ces amphis, je me suis demandée si j'allais croiser Justin et s'il sortirait du gymnase où il est obligé de Danser pour son option. Je me sentais tellement fatiguée, boudeuse et moche que je me suis enfoncée dans l'énorme écharpe bleue de mon frère ( pour me cacher. Comme quand j'ai vu Alix descendre les escaliers.
Ma théorie des feux rouges s'est vue bouleversée par deux ou trois voitures en moins de dix secondes et ça m'a pris à la gorge et j'ai eu envie d'exploser en sanglot. Parce je sens que je pourrais perler en moins de deux en ce moment. Si on m'effleurait un peu trop brusquement. Il y avait la chanson des Naz très fort dans les tympans en plus. En plus. Je retourne à mes envies d'apesanteur. A mes envies au loin, qui se fondent dans l'horizon qui mettra encore un an et demi à se rapprocher au plus près du présent.
En marchant jusqu'Au Sud de nulle part, j'alternais entre les bâillements et les souffles de buée chaude dans mon écharpe pour que ça se propage partout dans le corps. Dans le bus, j'ai eu envie d'espace et d'air chaud.
J'ai eu envie de dormir. D'oublier qu'il y a un truc qui ne colle pas.
[...] Trois mots maigres et pâles, si pâles. Les sept lettres ressortaient à peine sur la blancheur des draps.
Il me sembla qu'elle nous souriait, la petite phrase. Il me sembla qu'elle nous parlait.
Elle était là, immobile sur son lit, la petite phrase bien connue, trop connue : Je t'aime. [..]
[La grammaire est une chanson douce, Erik Orsenna]
Commentaires :
Re:
Pourquoi cette impression que je VOUS écris? Alors oui en effet, juste écrire je ne fais pas. Parce que je n'ai même pas le temps d'avoir l'ambition de prendre le temps. Tout s'enchaîne très - trop - vite en ce moment. Je n'ai pas le bon rythme dans le corps. Et il se passe des choses qui me dépassent. Complètement. Alors il faut que je le fasse bien tu comprends, écrire, je voudrais que ce soit juste si j'arrive à transcrire en textes. J'espère peut-être que les mots peuvent aider à y voir plus clair.
C'est qui le "On" de Grenoble. Oui pourquoi pas pour le Nouvel an. C'est pas que je veuille comparer avec les autres propositions, mais qui a-t-il de prévu?
On aime toujours les mêmes, quoiqu'on fasse ou plutôt quoiqu'on s'oblige à faire. Toujours les mêmes....
Re:
Le bus me détend parfois, quand je dois rentrer le lundi soir. LE trajet est court mais efficace.
A bientôt...
C'est beau, c'est chouette, je suis contente pour toi, j'espère que ça te plait. C'est tellement beau de danser ! Moi c'est la musique, je serai toujours un peu partager entre la littérature et la musique, mais pas au point de me faire regretter mon choix je pense.
Si tu danses qqs part dans Paris tu pourras m'inviter ? Tu as toujours mon numéro ? J'aimerais beaucoup te voir.
J't'embrasse
Re:
Pas vraiment. Je ne m'y consacre pas pleinement. Il reste toujours la communication qui me prend beaucoup (trop) de temps. Sinon, ce n'est pas que je Danse beaucoup plus mais je réfléchis sur la Danse... En gros, beaucoup de théorie!! Et puis le Conservatoire, ça c'est... wow.
Littérature et musique ça peut semêler à un moment donné je pense. (T'as qu'à écrire des chansons!!)
J'ai une date de prévu en juin, d'ici là. Mais si on est sélectionné, je Danserai au Conservatoire je te préviendrai. On commence à répéter pour le trio samedi :)
A bientôt??
Je me demande bien qu'est-ce qui ne colle pas.
Et si ça a un rapport avec le "qu'est-ce que vous faîtes là alors?".
Ou non.
Et puis dans le fond, moi j'aimerais bien que tu trouves un quelque part où tu saches vraiment qu'il est l'endroit où tu dois être.
Enfin, je le demanderai pour toi à ma lettre au Père Noel. :)
Re:
Merci pour la lettre, mais dépêche toi de l'envoyer!! Ca arrive...
Oui ça doit sans doute avoir un rapport, c'est sûr même. Mais ce n'est pas la seule chose. Je le sais. Il y a l'endroit à trouver oui. Et puis aussi ce qu'il faut y faire et avec qui avancer. A côté de ça, il y a les choix actuels : pourquoi suis-je là, pourquoi je fais ça cette année, pourquoi lui et lui et pas lui ou lui. Ou Lui.
Mais merci, tiens moi au courant si ton Père Noël est efficace ;)
Re:
Un de rien pour je ne sais trop quoi... ;)
Je pense qu'on tire des mots des autres ce qui nous fait écho souvent. Même si comme tu le dis, les vies sont différentes. Il y a nos interprétations et ce qu'on veut bien entendre, ou lire du moins...
J'aime beaucoup ta citation, tu m'as donné envie de le lire, ce bouquin.
Bises
Re:
il est très bien ce livre, il te donne quelques leçons de grammaire à travers une jolie petite histoire... lis le si tu as le temps, c'ets très court, tu me diras ce que tu en as pensé!
J'ai beaucoup de mal à foncer quand ça compte beaucoup, j'ai tendance à réfléchir réfléchir réfléchir ;)
anarph
On t'attends à Grenoble. Peut-être ce Nouvel An ?