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Il est debout sur mes paupières

Lundi 29 septembre 2008.

Tu trembles encore, petite fille. Même avec le temps qui passe, et tu le vois passer quand deux amoureux prennent un petit déjeuner sur la terrasse au bord de ta fenêtre en face le dimanche matin, même avec le temps tu trembles encore. Ton ventre se serre comme la première fois. Ton ventre se serre comme fin mai, début juin et toutes ses nuits sous la paupière ouverte. Tu trembles et tu n'es pas refaite. Tu vois bien que l'été n'en était pas un. Tu vois bien que tout se suit, tout avance ou du moins continue. Une suite, pas forcément logique mais une suite ininterrompue. Sans pause. Ou justement si ; complètement sur pause depuis qu'il est parti. Tu l'aimes, tu le sais, tu ne t'en caches pas. Tu l'aimes et ça fait mal d'aimer. Tu sais bien que tu n'as jamais suivi les modes d'emploi, les recettes, les manuels. Tu as toujours tout fait à ta sauce. A vue d'œil. Mais tu ne vois plus rien. Tu t'es perdue dans cet amour sans plus le moindre retour. Il a aimé entendre ta voix, petite fille. Alors tu as ravalé les larmes qui coulaient derrière tes pupilles. Et non, tu n'avais rien à lui demander en particulier. Juste entendre sa voix, sa voix éthérée. Entendre tout ce que tu avais perdu et qui te manque, chaque nuit de chaque jour. A chaque seconde. Tu serres les dents, ta mâchoire tire. Ça te fait mal. Tu serres les dents pour ne pas geindre. Pour ne pas sangloter que tout est injustement de ta faute.

Ecrit par lilou, le Mercredi 1 Octobre 2008, 15:08 dans la rubrique Quand il fait nuit.

Commentaires :

vig
vig
01-10-08 à 15:37

"complètement sur pause depuis qu'il est parti" : encore une fois, exactement ce que je ressens, peut être que j'enleverai "depuis qu'il est parti", parce que ça fait trop longtemps maintenant, mais moi aussi j'ai mis ma vie "sur pause". J'aimerais pousser le bouton "play" pour que tout redevienne comme avant, ou presque. Je ne sais pas trop si tu vois ce que je veux dire, mais pour moi ma vie est sur pause, parce que je vois le temps qui passe, il est long et d'un autre côté si court. Et je laisse défiler les mois sans que rien ne se passe. 

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-10-08 à 23:58

Re:

Pareil. Vraiment. Un peu trop enfoncé ce bouton, au point de ne plus connaître le play; ou parfois par bribes, amis c'est tellement rare. Je ne sais plus. Juste qu'il faut que ça cesse pour moi, pour nous. Je crois qu'au fond on ne va pas pouvoir continuer comme longtemps. Tu ne crois pas toi? Enfin je sens que ça me pourrit, que je me lâche la main petit à petit. Et s'en est trop. "pour moi ma vie est sur pause, parce que je vois le temps qui passe, il est long et d'un autre côté si court. Et je laisse défiler les mois sans que rien ne se passe." Oui, il faut faire des choses, agir. Faire, même si l'on défait après.

Et puis je voulais dire, merci d'être là, tes commentaires sont toujours aussi réconfortant à lire.  


 
ecilora
ecilora
01-10-08 à 20:09

Le deuxième personne, au final. Cà fait encore plus mal. On a l'impression que ça libère et en se relisant, j'ai l'impression que c'est encore pire...
Sourires. (quand même!!)

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-10-08 à 23:55

Re:

Oui, au final. Parce que maintenant, on ne sait plus comment tourner les choses. Alors one ssaie autrement, mais ça ne change rien. C'est toujours aussi prenant je crois. Je suis sûre.

Quand même.


 
m'aime que
02-10-08 à 21:50

Tout pareil.
Ce que je dis ne sert décidément à rien, mais si tu savais comme je me sens proche de toutes ces sensations-là, comme j'aimerais grandir et trouver des solutions, comme j'ose espérer que ce ne sont que des maux de petite fille, de celles que l'on cessera d'être un jour, comme j'espère, ouais, secrètement. Je n'en peux plus, je n'en veux plus, de ces dépendances absurdes de ces sanglots étouffés.
Tout pareil, donc.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
05-10-08 à 00:04

Re:

Ca ne sert pas à rien. Je réalise que beaucoup sont dans cette situation là en ce moment; ce n'est pas réconfortant de se l'imaginer non, je ne me sens pas moins seule non plus, mais ça à quelque chose de profondément solidaire je trouve. Indépendemment de nous. Je ne veux pas ne plus être un jour cette petite fille, parce que je crois qu'au fond c'est elle qui me maintient de jour comme de nuit quand tout lâche. Mais moi non plus je n'en veux plus de tout ça. Et pourtant malgré tout, j'ai l'impression que ça me colle à la peau.

Merci. Pour ce sentiment donc.