Jeudi 25/03/10.
Un nouveau prénom, un nouveau visage. Un nouveau personnage. C'est ce qu'il fallait oui il paraît. Et en même temps, elle avait dit de regarder autour de moi, qu'il n'était pas forcément très loin. Quoi dire aujourd'hui mis à part ces garçons qui passent sur ma bouche. Comme on tournerait les pages d'un livre. Et les chapitres sont plus ou moins longs. Un mois à tout casser avec Gabriel, Julien mais ça n'était qu'une histoire de bouclage et c'est un autre plan, et Alix et mon immobilisme, tout est de ma faute si ça n'avance pas. Hier matin, Flo. Oh trois fois rien, juste trois baisers dans mon lit après une soirée pâtes-vin blanc-casser du sucre sur la promo-film inachevé. Dormir, à côté de ce garçon que je connais plus de vue qu'autre chose. Il y avait un respect évident dans ces gestes. C'est la manière dont il touchait les cheveux, et c’est quand il n'appuyait pas trop fort sur le reste de ma peau.
Ce midi, en sortant de cours, je lui ai fait la bise - mais il était prévenu. C'est juste que je ne veux pas que tout ça se sache - à cause d'Alix. C'est à cause de ça. A cause du fait que je tombe amoureuse. Que je tombe amoureuse. Que je tombe.amoureuse.
Je m'étais dépêchée d'enfiler la robe noire et les collants, noirs eux aussi. [B. m’avait dit qu’il avait trouvé la tenue sexy]. J'ai remis du noir sous les yeux, et finalement, Alix n'était pas là aujourd'hui. A moins de l'avoir loupé. Alix Alix Alix. Je me fais des films de temps en temps parce que ça ne fait pas de mal. Je sors tellement peu à l'air libre que j'essaie de profiter au maximum des trajets. De la sortie de métro à chez moi, je me suis imaginée en vacances avec Alix et le film-souvenir qu'on en aurait fait. Et j'avais l'air heureuse. Sur les photos de mon imaginaire.
De mon imaginaire en souffle court parce que.
***
J'suis pas amoureuse de tout le monde et j'suis pas assez sectaire. La robe et les collants noirs, c’était aussi pour Flo, mais tellement à moindre mesure. Il faut arrêter de se leurrer avec Alix. Il faut arrêter. Ou agir. Mais ne pas se satisfaire de sentir les sentiments à chaque film dans ma tête, à chaque fois que je le voie, à chaque bise quand il prend mon coude dans sa main.
Non ça ne tourne pas bien rond. Et je déconne. J’voulais de la stabilité, un seul garçon qui n’a qu’une seule vie, qui s’intéresse à moi, à ma vie. Et au final les petits coups s’enchaînent et se déchaînent sur ma mine un peu triste, et broie et serre chaque fois un peu plus mon égo. C’est comme ce message de Flo juste avant la scène dimanche. Et j’avais envie de lui dire de calmer ses élans de petit garçon sans trop d’expériences. C’est juste que ça ne se fait pas des mots si durs après trois baisers sur un lit défait.
Hier, devant les amphis, Alix à embrasser mes joues avant de s’enfuir. Les filles étaient à quelques tables de Flo. J’ai évité son regard pendant les deux heures d’intervention inaudible en anglais. J’avais 17 ans, et je riais, pour lui montrer que tout va bien. Que non, il n’a pas le pouvoir. En passant à côté pour sortir, je me suis cachée derrière mes cheveux de plus en plus courts.
Commentaires :
Re:
Oui c'est ça. Parfois, en fait le plus souvent, les montagnes nous écrasent. Alors pour ce qui est de les déplacer... Ca me semble compliqué, ces choses d'amour.
Pour le reste, merci et sourires...
Vous...
Je crois que vous allez vous sauver... Finies les histoires où, avec ou sans élégance, on vous dit "merci du spectacle, j'ai adoré..."
J'ai trouvé ça beau et juste. On dit que l'amour est libérateur, qu'il donne des ailes et nous permet de déplacer des montagnes.
C'est parfois vrai, mais souvent aussi "on tombe".
Ton texte est triste, mais il est beau comme toujours. Je crois que tu pourrais écrire n'importe quoi que je le trouverais toujours beau.