Alors on est parti très tôt , on attendait qu'une seule chose de la vie, qu'elle donne un coup de pouce à Hugues. Benoît avait décidé de louper son oral de ratrapage pour acquérir de bonnes bases l'année prochaine... Dans sa Fiat blanche, adossée à la banquette arrière, il y a eu des rires, parce que la voiture n'avançait décidement pas, parce qu'on était bien et que c'était la dernière ligne droite pour eux. Même si le stress montait petit à petit, puisque c'était leur dernière chance, on avait l'impresion que la Vie nous souriait.

Devant le lycée étranger, on a retrouvé les autres, on a essayé de les rassurer, de leur dire que c'était possible de ratrapper les points, que rien n'était perdu,...

Il y a eu l'attente interminable sous la pluie, parce que les préfabriqués.

On avait froid et puis ils se posaient des questions sur l'année prochaine. Nous, on était plutôt serrain avec Thomas, quoique... On espérait qu'ils réussissent. Et puis il y a eu aussi le manteau trop grand de Benoît enfilé, encore attendre, et là mon impatience a dû être conpréhensive. Et puis, les souffles brisés des deux garçons descendus par la prof de maths... Alors on est parti en écoutant Hugues qui se voyait perdu. On a rejoint les filles dans mon ancien lycée, elles ne le connaîssaient pas. Mais moi si. Et un vent de nostalgie à bercé un peu mes yeux. Thomas voulait manger avec elles, alors on a tourné dans la ville, jusqu'à ne rien trouver. Elles se débrouilleraient, et on a pris la direction du fast-food parce que là nos ventres réclamaient beaucoup trop! Et puis c'était agréable, parce qu'on était sûrs de ne pas dépasser les limitations de vitesse, parce qu'on parlait de tout et de rien maintenant que c'était fini, on ne réciterait plus de formules de chimie à tord et à travers.

Benoît et son innocence légendaire nous ont mis un grand sourire sur les lèvres parce qu'il a choisi sans savoir le menu pour enfant, parce que c'était les hamburgers qu'on allait chercher un par un après les premiers déjà avalés, et puis aussi parce que le jouet du menu enfant rabachait une chanson bidon!

On a passé un long moment dans la grande surface a regardé... des ordinnateurs... J'ai suivi les garçons même si. Et puis il y a eu le magasin de sport, et là pire que l'informatique... le Tour de France. On a traîné dans la ville, on s'est séparé, retrouvé, et puis voilà. On a fini par attendre les résultats, postés devant le lycée. Alors oui je démarre au quart de tour, oui je ne marche pas dans tes taquineries, je cours, et puis??

Hugues s'était préparé à son échec, mais quand même. Tous espèraient pour lui. Et j'ai vu dans ses yeux que la deception prenait place très vite. Antoine a ratrappé ses quelques points. Je m'y attendait et lui aussi. Quand je l'ai regardé, je sais que mon visage s'est assombri, parce qu'il pourra la retrouver. Et que je ne suis pas complètement guéri. Que le temps n'est pas un placebo. Qu'il faudrait que je pense à moi, mais je n'y arrive pas. Surtout quand je croise ses yeux indifférents.

 On est repartis. Je me suis battue pour la place à l'avant. La Fiat nous jouait quelques tours, mais ça nous amusait paradoxalement. Et puis Benoît.

Je crois que c'est le jour...

...le jour où l'on peut enfin ranger tous les cahiers et classeurs dans les cartons, et se dire ça y est! C'est fini. Que la fin entraîne un nouveau début...