/26 août 2006 /
J'ai envie de retourner à Paris. Pas parce que ça me manque. Mais parce qu'il faut que je vois Luc. Il le faut. Il n'y a que lui qui puisse arrêter ça. Un Mc Do, une projection en amphi, des heures à m'écouter déblatérer les mêmes histoires, les mêmes silences, deux ou trois garçons qui passent, deux lignes de métro, un changement, un escalator réparé. Et des mots réconfortants. Parfois, avoir juste besoin de ça. Entendre tout l'inverse de ce qu'on pense de soi. Il y a trop de silence ici, trop de moi qui résonne dans la pièce. J'ai besoin de vitesse pour arrêter de penser à tout ça. Pour recommencer à vivre. Au-moins-en-pointillé.
Y'en a qui se permettent de me marteler encore plus. De m'agenouiller au sol, tête contre le bitume et je les écoute être durs, latente, sans broncher. Ceux-là, ils comptent trop. J'ai sans doute fait ce que j'avais à faire. Ecrire, expédier lentement, ne rien attendre. Et maintenant attendre encore moins. Je ne suis plus là, à part si tu t'en souviens. Je fléchis peut-être, c'est sûr, mais plus sous ses yeux, ni dans mes mots. Je n'attends rien des autres, je n'ai jamais rien attendu d'eux. Juste beaucoup de moi. Cette exigence là que je m'impose m'appartient. Certains disent qu'elle est trop escarpée. Un-corp-igible.
Et puis il y a ces cinq ans d'absence [qui n'en étaient pas vraiment].Tout semble lui revenir à la surface, tandis que moi je reste là-haut - en surface. Il se satisfait des peut-être, il a cru voir ma confiance en moi passer devant ses yeux, il me parle de mon énergie qui chuinte. Il essaie de comprendre et moi je n'ai rien fait d'autre que le pousser à partir. Je ne choisis peut-être pas les bonnes personnes. Celles qui me veulent un tendre bien. Je suis comme ça et je l'ai toujours été. Je le sais mais c'est plus fort que moi. J'aime m'étirer les muscles, sentir les tiraillements et maintenir la position pour que le mal s'installe. J'aime ça. Chercher plus loin que ce que le corps fait naturellement. C'est pareil, la même chose. On me tend une main, j'en cherche une autre qui se cache dans des poches déjà trop étroites. J'assumais. Peut-être plus, mais ils ne le sauront pas, tu ne le sauras plus. Ce vers anis m'époumone, trop beau, trop pâle, trop gai, trop pur. Trop. Il ne voulait plus me parler, je n'ai rien dit. Rien penser. Et pourtant je le sens encore là. Mais je ne sais pas vraiment où je suis. Partout, nul part. Mais pas avec lui.
Commentaires :
Re:
26 août 2006. En lisant cette date dans ton commentaire, ça m'a sauté à la gorge aussi. Parce que je ne m'étais pas rendue compte en fouillant dans ces vieilles photos que c'était aussi une date pour moi à me couper le souffle.
(Que s'est-il passé ce 26 août? je suis indiscrète.)
Et puis vraiment merci pour le reste. Pour ce reste qui est toujours autant.
Re:
Re:
"il m'a oubliée aussi vite qu'il m'avait fait devenir quelqu'un dans ses bras"... voilà tout ton talent...
26 août, chaque année ça se répète, chaque année c'est la même chose, et chaque année je n'oublie pas son anniversaire, à lui.
aubes
(A cause du 26 août 2006, cette date coupe encore mon souffle.)
Et puis, je ne sais trop que dire de ces mots, sinon que je les avalés encore sans croquer sans mâcher. C'est toujours autant.