M'enfermer. Ma raison. Ma folie. Crier fort. A cause de Paris, à cause de cette carte de métro, de ces zones. Et peut-être que je sens s'approcher la suite. Et que j'ai peur. Sans rien dire. Alors il faut que ça casse.
Faire la carte de train. Et courir après la camionette de mon père pour le ratrapper. Et maintenant j'ai mal à la hanche. Pourvu que mercredi je puisse Danser. Même. Je Danserai. Les valises. Les draps. Ma chambre qui ne ressemble plus qu'à un départ. Et ce soir, je n'ai pas envie de changer. Je Danse presque tous les jours. Et c'est bien. Dans une semaine, je serai lancée. Toute seule. Dans ce 18 m² qui en semblera 100...
Tourner les pages des albums. Les souvenirs qui reviennent. On m'a même volé en train de faire glisser mes cheveux entre les doigts. Une magnie depuis "quand j'étais petite". Des visages que mes yeux ne croisent plus. Des vacances à 9. Le premier stage, la première rencontre aevc Rick Odums. Mon petit cousin dans les bras. Les montagnes d'Italie, avec ma mamie, mon frère sous la cabane de branches, les albicocos, les vaches en fond d'image. La barbe que mon père avait. Et n'a plus. Les repas tardifs et estivaux chez moi. Avec la famille. Dans le jardin. Juste à côté de la cuisine. Mes cousines et moi alignées sur le bord de l'eau. Les clichés de nous à la salle de Danse, avec les vrais tutus dont on rêvait [et rêve toujours]. Moi qui me ballade sur plusieurs photos le torse nu. Le sourire aux oreilles. Cette envie que j'avais de bouffer la vie [avant qu'elle me bouffe] (et je voudrais écrire ça en encore plus noir). Un peu plus, un peu moins. De toute façon, à 8 ans, on ne comprends pas. On vit. L'aventurière. Mon petit melon, parce que ma tante m'appelait comme ça à cause de mon carré blond.
La réalité rattrape mes airs d'enfant. Il va valoir qu'elle arrête de pleurer. Il va falloir que j'enlève cette peur de mon ventre. Il va falloir accepter la suite de ma vie. Se rendre à la réalité. Brader les vacances contre le nouveau, l'inconnu. Qui se balance. Entre mes doigts. Comme.
Sur un air doux, j'espère que le blues se perdra en chemin. Pas comme cette après-midi. Ou il me manquait un lui. Les accords qui sonnent, qui se mêlent à mon sourire triste, à mes yeux qui piquent un peu. La voix forte de ma mère. Quand la nuit sera rouge, tu me rejoindras.
J'aimerais avoir 8 ans. Encore. Juste pour une seconde.
Pour une seconde d'éternité.
Commentaires :
Re:
C'est presque comme si en ouvrant ma boîte mail je m'attendais à ce que ce soit toi... :)
A vrai dire, je ne me rappel plus rvaiment si je jouais bcp aux Indiens... Je crois avor un souvenir avec ma cousine... dans son jardin pendant les vacances. Alors si tu m'y attends, raison de plus pour y courir...
Toujours plus petites oui, et on préfère... bzOooooO
ciorale
Il te suffit de te saupoudrer de poudre de fées pour aller vers le pays imaginaire. Et continuer à danser avec les indiens. Rire et Jouer. Jouer et Danser! ;-)
Moi, je t'attendrais là-bas... juste "Pour une seconde d'éternité."
BzOo Too Doo avec un grand T et un grand D parce qu'on sera toujours plus petites qu'eux! ^__^