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Entre deux bulles de comic-strip

Mardi 1er Décembre 2009 -

Elle a fermé le volet en entier avant qu'on aille se coucher hier soir et je me suis réveillée dans un décembre confiné et sombre ce matin. Comme dans une perte de repères. Depuis la fin de l'après-midi, je pense à appeler Julien, comme d'autres soirs depuis des semaines. J'avais tout prévu : à la fin du spectacle, je serai rentrée dans la bouche de métro sortie Théâtre de la ville, j'aurais commencé à parler jusqu'en arrivant à Bastille. J'aurais même eu le temps après de faire ma revue de presse et regarder la pièce soporifique sur laquelle je dois travailler demain après-midi. C'est écrit sur le planning que j'ai griffonné dans le métro ce matin. Il faut que je me donne des délais, il paraît. Mais j'ai déjà commencé à ne pas les respecter.

La tournure que le tout prend fait des ravages et j'en oublie de mettre les formes. Souvent, je sais être diplomate. Mais là il y a comme un contrôle oublié, et j'accuse la fatigue comme on accuse le coup.

Je n'ai pas vu Alix depuis mercredi dernier et. Je ne me suis pas fait belle depuis mercred dernier. Je passe de la théorie de la bise le matin à la théorie des feux rouges avec une certaine élégance, je passe des nuits, qui s'enchaînent, juxtaposées de plusieurs corps, masculins, musclés, doux, des caresses, des copines qui restent dormir, des garçons qui s'embrassent dans mon lit et d'autres qui m'enlacent, d'autres qui ne restent pas ou qui ne sont jamais venus encore. Comme Alix. Mais je ne sais pas bien comment m'y prendre. Quoique c'est faux, il faut entamer la séduction maintenant. Jouer ce rapport subtil et audacieux. Etre juste au bord, sur la branche naissante d’une autre chose qui pourrait advenir.
Je note le mouvement, je Danse et répète pour le spectacle qui approche, j'ai mal aux genoux à cause des bleus, j'enfile une jupe, je fais le lit, je fais des tartes. J'imprime des articles, les partitions envahissent ma chambre, j'ai les yeux explosés le soir. Je suis spectatrice, beaucoup, beaucoup plus qu'avant. Les répétitions générales, les spectacles gratuits, ceux qu'on m'offre, ceux déjà prévus, les avant-premières. Les mails, les appels de Manon à n'importe quelle heure et ses fringues, les chevaux blancs de Matthieu. Le thé Rose-Violette dans la gourde (maintenant je me rappelle de la réflexion d’Alix un lundi à ce sujet), les biscuits, la musique dans les oreilles, les textos à Hugues de plus en plus nombreux.


- Là n’est pas l’essentiel. J’évite le plus important. Parce que ça prend du temps de bien tout posé, sans oublier. Sans oublier le peu dont  je me rappelle encore. Et je n’en ai pas beaucoup en ce moment. C'est bien pour ça qu'il est l'heure de décembre. -

Ecrit par lilou, le Jeudi 3 Décembre 2009, 01:00 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

aubes
aubes
03-12-09 à 08:44

L'heure de décembre. J'aime.

Je voulais te rappeler comme j'aime te lire, même si en ce moment je n'sais rien en dire.


 
LiliLou
LiliLou
04-12-09 à 00:10

Je fais souvent des tas de programmes, d'emploi du temps, de choses à ordonner pour ranger le bazar de ma tête. Et je me prends, je m'y prend, très au sérieux. Ce que j'aime le plus dans un planning c'est rayé ce qui a été fait, ça a quelque chose de transcendant, terriblement absurde et terriblement complet. Complaisant.

Moi j'suis moche tout le temps. Sauf quand j'en prends la peine, mais c'est long et fastidieux d'être belle. Je tente le naturel (la fainéantise).

J'aimerais bien les connaître ces deux théories. Peut être ai je lu, et oublier. Je suis un vrai poisson rouge, mais j'm'en fou, moi j'aime ça. Qu'on me répète les jolies choses. On m'en dit, j'en vois, parfois j'en vis, tellement des tristes que je préfère tout oublier. Comme ça quand on me répète les choses pas belles "nan aucun souvenir", et les jolies choses "ah oui... raconte moi encore, fais moi revivre avec tes mots, tes yeux, tes mots." Je m'égare...

Ton lit est un vrai théâtre d'émotions. Sourire. Les corps qui s'enlacent et se délasse. C'est terrible. Dans le bon sens. Les sensations et les ressentis, c'est ce qui nous maintient en vie. C'est même ce qui me fais vivre.

Le mouvement aussi. C'est transcendant.
Subtil et audacieux.

Débordée et débordante.
Jme laisse envahir par décembre aussi, regarde il fait tellement sombre et pluie dehors, je tartine, je tartine, je te tartine de mots.

Bien à toi
Sous la couette, dans les rêves.

Lililou

 

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
06-12-09 à 18:47

Re:

Oui je comprends, je l'ai aussi cette sensation de complaisance une fois les choses rayées.

Oui le naturel, mais dans cette société, quand on est ce genre de fille ni moche ni belle, ben faut gérer, faut ruser ... On a tous quelque chose, de particulier, je crois. On l'a tous.

Je ne sais pas si ce sont des jolies choses, non ça ne l'est pas en fait! La théorie des feux rouges est basées sur la temporalité, la cohérence entre le eptit bonhomme et le feu des voitrues. Celle de la bise le matin, c'est passer un moment avec quelqu'un, particulier, plus ou moins intime, plus ou moins puissant, et le lendemain matin, certains font la bise, comme si on était redevenu ceux qu'on était avant ce moment. Ou alors, comme si qqch d'accomplis c'était produit. Et qu'il n'y avait plus rien à tirer de "nous deux". Voilà en gros...

Oui, mon lit, on pourrait le voir comme ça. En réalité, il est beaucoup plus sage que ce qu'il en paraît quand je relis. Enfin c'est vrai. Mais d'une certaine manière seulement. Même s'ils se passent des choses qui, je le disais, me dépassent. Notamment dans ce lit.

La fin de ton commentaire est très beau.


 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
06-12-09 à 00:07

Re:

Moi je n'aime pas trop décembre, du moins jusqu'à ce que Noël arrive. Toujours le rush avant les vacances, les devoirs à rendre tout ça...

Et merci, beaucoup, pour le reste? C'est toujours agréable de l'entendre. De le lire plutôt.