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Elle voit d'autres ciels à sa fenètre

Ca faisait longtemps que je n'avais pas pleurer pour un garçon. Depuis Antoine je crois. Ou peut-être y avait-il eu que quelques larmes pour d'autres. Je ne sais plus. Je ne sais plus et je regrette. Comme d'habitude. Chacun d'eux m'apprennent un peu plus sur moi. Lui m'a appris qu'il fallait arrêter tout ce stress. Que je m'étouffais toute seule, et que je n'avais pas besoin des autres pour ça. Je réalise que ce n'est plus possible. Qu'il faut faire quelque chose. Des billes homéopathiques du karaté dormir n'importe quoi mais quelque chose. Je l'ai appelé, je n'aurai peut-être pas dû. Certains disent que non, d'autres que si. Je l'ai fait. Et mes larmes ont souri. Juste en entendant sa voix. Sa voix comme si de rien n'était. Alors que moi, toute cette putain de journée, j'ai trempé, souillé les cours de 17ème. Je ne savais même pas la portée du cours. Je sors de ce partiel, conclusion. Baclée, le reste aussi. Partiel raté. Partiels terminés. Je ne m'attendais pas à cartonner. 2h30 à peine de sommeil dans les muscles. Rien dans le ventre depuis quelques jours parce que ça ne passe pas. Rien ne passe. Je ne digère pas le concert, mon manque de confiance, mon orgueil, ses vacances, ses mots tranchants malgré lui. Les mêmes schémas qui se répètent bordel. La même peur, être mal à l'aise et ne pas oser. Et pourtant c'est lui qui partageait mes insomnies. Alors pourquoi ne pas simplement être allée lui dire "Je m'en vais, à toute à l'heure?". Pourquoi ne pas avoir fini dans ce bar au mauritos avec eux? Je n'avais qu'à longer ma rue. Juste ça. Pourquoi ne pas avoir répondu à ces trois appels à 2h du mat'? Petite conne. Débile. Maintenant qu'il file tu t'en veux et tu réalises à quel point tu l'aimes bien.Tu voulais qu'il fasse des efforts mais t'avais pas compris que c'était à toi d'en faire. T'avais pas compris que ton stress, ton perfectionnisme, ta peur de l'échec, l'étouffaient. Ca lui pesait dessus comme sur toi quand il n'est pas là pour te soulager de ça. Tu comprends jamais rien de toute manière, ou trop tard. T'es pas très vive au fond. T'es même complètement à côté de la plaque. T'ironises mais personne ne le comprend. Ils croient tous que t'es sérieuse. Lui le croit sûrement. Et puis faut que tu trouves une solution pour tes tocs. T'a juste envie qu'il rentre plus tôt que prévu pour lui dire tout ce que tu regrettes, tout ce que tu veux changer. Tu te souviens qu'en janvier aussi on t'avait fait réaliser un truc. Et d'ailleurs t'as complètement oublier le 19 mai. T'y avais pensé avant bien sûr, mais pas le jour J. Peut-être parce que t'as admis maintenant. Que t'as tourné la page avec Antoine. Il en fallu du temps. Quatre ans putain. Quatre ans sous silence. Et maintenant t'arrive de nouveau à pleurer pour un garçon.

27 mai. 27 mai et deux mois avant tout pile t'avais bu, t'avais eu ta proie. Et t'as réalisé qu'il n'était plus juste ça. Et pourtant il te l'a rappelé pendant ce coup de fil de 12h52 hier. C'est lui qui m'a eu. Sans le chercher en plus. Je suis naz. Il jouait au jeu du dictionnaire avec ces copains dans la voiture quand j'ai rappelé hier soir. Ils étaient sur la route des vacances. Ils avaient essayer de conduire sans fard. Dans le néant de la vie? j'ai demandé. Et j'avais envie de le voir sourire. De le voir dans sa chemise débraillée et ses cheveux mal coiffés. T'avais envie de lui dire encore que c'était dommage. Qu'il t'a pas laissé le temps de terminer tes partiels et de pouvoir vivre Juin comme l'inverse de Mai. Mai 2008. Je suis déçue. Aucune manif pour célébrer mai 68 avec des grandes jupes à fleurs à Paris. Mai se termine. De toute évidence, j'avais imaginé une autre fin. Et maintenant tu pleures pour lui en espèrant que tu réussiras à changer avec ta main dans la sienne.

Ecrit par lilou, le Mardi 27 Mai 2008, 15:16 dans la rubrique Quand il fait nuit.