J'écoute la douceur du piano. Et ça me rend encore plus. Qu'est-ce que je vais faire de moi? A me cacher derrière des sourires. J'avais presque fini par me convaincre que ça allait mieux. Presque. Et ils ont tout foutu en l'air. Je sais même pas qui s'est ils. Je les envie putain. Je les envierais presque d'être en vie. Je stress complètement, même si elle me dit que c'est beaucoup mieux qu'en octobre. Que mes yeux fixent les bonnes directions, que j'étire mes doigts et mes bras, que j'ai bien le début. Même si on a déjà comblé 1 minutes 15 de musique. Moi je suis sur pause. A l'arrêt plutôt. Et pourtant. J'ai validé tout ce que j'ai passé. Même que j'ai eu 16.83 en Linguistique. Je ne boirai plus d'alcool. Et j'ai déjà décidé d'arrêter les clopes en fin de jour. C'est fini. J'me barre d'ici. Si j'en avais le courage au moins. Mes yeux ne font plus qu'un. Je ne sais même plus où regarder sinon ailleurs. Mes coudes ne sont plus assez solides pour soutenir ma tête. Mes doigts sont gelés. Ma vie me manque. Ma vie me manque. Je sens battre en moi le coeur de l'hiver, celui de la mélancolie. Les vents de nuits sont froids, et durs. J'ai soif. Ils m'ont tous asséchés. Ils m'ont pris un peu de sang, un peu de salive, un peu de bile aussi. Il ne reste plus que la peau qui se rapprochent de plus en plus des os encore trop lourds. Les muscles qui se durcissent de plus en plus. Et moi qui fais tout l'inverse. Qui se fond sous moi. Qui se casse la gueule. Désarticulée complètement. Juste suspendue à rien. Ce rien rempli de toi. Je ne veux pas le croire encore. Mais tu es là. Je sens bien que mon ventre est noué. Que ma gorge est serrée. J'ai parfois l'impression que tu fais semblant de ne pas entendre. J'te mentirais si je te disais que je le pense vraiment. Toi non plus tu ne dois pas savoir quoi faire de moi. Si tu savais comme j'en suis désolée. J'hésite encore un peu à faire le mur, mais ça ne va sûrement pas tarder rassure-toi. Je ne veux pas le croire encore. Mais tu n'es pas là. Ta vie me nargue. Tes mots me narguent. Ton corps me nargue. Et t'y est pour rien. Je ne cherche plus l'inconscience. Pour atteindre l'écartelé.

[# Pachebel, Canon en Do majeur #]