Eté. Et cette année je crois que je voudrais qu'il se passe plus vite que prévu. Parce que je n'y comprends rien. Les premiers jours de préparation, le centre en grève, et choisir. Le temps qui s'écoule sans que les activités se mettent bien en place. L'énergie obligatoire dans les yeux même que les deux heures de sommeil. A cause de cette nuit indéfinissable. A cause du passé en plein dans la gueule. De ces deux enfants qui ont aujourd'hui grandi. Ces amis d'enfance qu'on est. De sa tête coincée dans ma nuque qui tombe. Des cheveux en bataille et mon dos noué. Des mots qui ne suffisent pas pour imager ce qu'il s'est passé. Des mots qui n'existent pas. Du recul qui court en marche arrière. A n'en rien comprendre à ne se rendre compte de rien. A jouer à Cap ou Pas Cap. Et nos Jeux d'enfant sont devenus dangereux. Juste que seize ans. Et maintenant l’exception las. J’ai le goût de ses lèvres sur les miennes.

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J'ai cet air blasé au coin de la bouche. Ce petit sourire en coin qui ne tiendra pas longtemps. Et pas l'envie de poser des mots sur tout ça. Parce qu'il y a les enfants turbulents, excités, et les souriants aussi, mais surtout imprévus, et les animateurs en moins, la grève qui sépare, dissout et tombe dans le ravin ; comme moi parce que je ne suis plus. Parce que la fatigue commence réellement à gagner mes yeux, de plus en plus vite. Tout s'enchaîne comme une roue qu'on déroulerait à toute vitesse à n'en plus rien chercher. Juste dans le vide. C'est ce centre qui prend des airs de n'importe quoi, même s'il y a les tours en calèche, les nouveaux sourires, les pique-niques, les voyages en bus. Et puis Antoine. Parce que rien n'était joué, sauf les cris. Finalement, on se taquine, comme avant, je suis moi comme avant, il reste lui avec l'arrogance et le poids des muscles en plus.