La voiture qui n'évite pas les obstacles, et du coup la vodka forte tombe sur le maillot, les jeans sont un peu arrosés, elle se dirige vers la boîte. Rester dans la voiture spacieuse, parce que la musique trop forte, le bruit sourd de l'alcool qui descend dans la gorge. Je n'voulais pas. Et parler, te parler jusqu'à 6h du matin, ne pas voir le temps passer, juste quand je regarde l'horloge digitale. Te dire au revoir. Simplement.

Parce que je profite de ces vacances au ralenti sans me soucier de ce qui pourrait se passer à l'abri des regards. La rentrée est loin, pas pour eux. Les amis qui ont échoué. Ou les autres qui ont déjà commencer leur nouvelle vie. J'espère que Louis Le Grand lui réussira, qu'Henri IV la bercera dans son monde litétraire, que son BTS la motivera un pti peu, qu'elle n'appréhende pas trop médecine... et les autres.

La ville est rentrée, dans sa routine. Mais pas moi, pas encore. Et j'ne suis pas préssée. Y'a cette femme avec son pantalon orange, ces lycéens sur les quais qui tiennent une bouteille de jus d'orange pétillant à la main, ma mamie qui tente de m'apprendre un plat, la pâte à crêpe que j'ai réussi sans recette, la couleur orangée de la confiture de prune de mon père et l'odeur du mélange du sucre et des fruits.

En marchant sur les bords du fleuve, j'ai repensé à ce bouquin. Aussi quand, dans la petite rue derrière l'église, j'ai aperçu par la porte entrouverte deux jeunes femmes qui nettoyaient le couloir. Marguerite Duras le décrivait si bien, cette journée où chaque été ils lavaient le sol de la maison à grands jets d'eau. Et le petite frère et l'aimée de l'amant dansaient sous l'oeil ingrat du grand frère.

Je commence à réunir les adresses des écoles de Danse pour Paris, j'me dis qu'il faudrait penser à la déco de mon 18 m², que la dernière aprem des vacances avec Marion c'est vendredi et qu'il faut qu'on fasse l'acrobranche, que je devrais arrêter de goûter de nouveaux apéritifs à chaque fois qu'on borde la terrasse de ce bar. Et l'air est tout doux, un peu tiède.

On s'est promené dans ce petit village. Petit à petit les lumières laissaient place à la pénombre. Et les bruits de je n'sais quoi ne m'rassuraient pas plus que ça. Et cette discussion sur "dans 34 jours". Toi et moi ça ne sera plus. Parce que je partirai et peut-être ça ne sera plus qu'un souvenir de ces vacances depuis longtemps, ou ce sera peut-être encore. Quelques fois par moi. Mais j'en doute. J'ai raison tu crois?