Mercredi 14 novembre 12
Il parle à cette personne qui répond à toutes ces questions de timetable, de langages, tous ces mots que je ne comprends pas et que je tape dans un traducteur pour saisir le sens de ce qui l'interroge encore sur son départ.
Il parle, il dit 'Excellent' à plusieurs réponses que lui fait cette femme. Quand il m'a demandé ce que j'avais fait aujourd'hui, j'ai fait semblant d'être étonnée. Il y a dans les relations un échange qui doit se créer, je crois. Le notre s'étire et se transforme depuis quelques jours. Je ne vais pas m'épuiser à retenir M., je ne suis pas légitime. Alors, peut-être qu'il faudrait que je prépare son départ avec lui, qu'il sente que quelqu'un le soutienne. Je ne sais pas. Même si c'est simplement en achetant une petite bouilloire ou en préparant le canapé pour son entretien via écrans interposés. Je ne sais plus.
Moi aussi je devrais préparer l'avenir. L'avenir post-article. Trouver un moyen de redevenir le petit requin que je commençais à bien apprivoiser en moi. Revenir aux ambitions profondes aussi. Je ne sais plus de quoi il est question. De mots, de danse, de.
J'aimerais que lui aussi m'aide à préparer son départ.
Jeudi 15 novembre 12
Mes yeux rendent les contours des gens du métro indistincts. Les rues de la ville sont floues. Et ma vie manque de netteté.
Il y a la vie avec M., et je me demande ce qu'elle sera sans lui. Ce matin, en me réveillant contre son corps, j'apprenais par les journaux que trois personnes avaient été tuées. Il a juste répondu qu'il ne serait pas à cet endroit du pays, lui. Je ne sais pas lequel des deux il a cherché à rassurer à dire vrai.
Je ne suis pas une femme de marin, comme celles qui partagent leur amoureux avec d"autres femmes. Je ne suis pas non une femme qui veut vivre la trouille dans le ventre. Même un marin d'eau douce, j'en veux pas. Et pourtant, c'est chaque fois ces garçons en plein voyage que je me trimballe comme si, chez moi, on ne pouvait pas s'y poser. Le pire dans tout ça, c'est que j'ai une véritable obsession pour les marinières. Parfois, il dit "à la maison" pour qualifier mon 22m2 de la place de la Bastille. Dans les draps, il m'a appelé deux fois mon bébé hier et il a rapporté un pot de gel vert parce que c'est un peu chez lui, il dit en riant. Je n'ai aucune espèce d'envie que ça s'arrête. Avant la nuit, dans mon gilet gris et doux, je tentais d'apaiser mon corps qui voudrait du sommeil, encore du sommeil. Il a peut-être mis le doigt sur ce qui ne va plus. Oui, c'est peut-être pire que ce que je ne pensais. Je m'empêche de retourner Danser jusqu'en janvier, je teste la frustration sur mon corps. Mais c'est peut-être pire que ça. Je ne sais plus.
Commentaires :
Re: Avenir ensoleillé
Ce D majuscule oui...
Re: Avenir ensoleillé
Se retrouver seule, pour moi Etre avec Soi, au plus près de son Moi... c'est différent d'être seule, sans aucune autre personne...
De la même manière "se ressourcer", aller à sa Propre Source...
eveildessens
Avenir ensoleillé
Je trouve que vous êtes très Juste avec Vous Même, peut être que vous percevez le bout du tunnel...
Des textes qui "parlent" de se Ressourcer, de Prendre soin de Soi, de se Re-trouver Seule...le Renouveau est proche, il est beau le D majuscule, la flamme qui Brûle à l'Intérieur !