Un dimanche pas comme les autres, pas comme ceux qui marquent la fin du week-end. Comme ceux qui annoncent une nouvelle semaine et on est déjà préssé d'être à la fin. Parce que les vacances qui continuent à travers les gros pulls. Un dimanche matin le long des quais. Les mots qui ont un peu peur de sortir de la gorge, un peu peur de blesser, un peu peur de mal faire et de faire mal, d'être maladroits. Les mots qui trébuchent mais c'est pas grave parce qu'on retombera tous les deux sur nos pattes. Il n'y a plus ce goût de vacances dans les nuages. Ca n'sent plus les enfants et mon premier centre aéré. Ca n'est plus les nuits avec Marich à deux dans mon lit à rire pour un rien et à parler de "nos histoires de filles, de nos mecs, des enfants, du ciel, des canards, et des nuages"... Ca n'est plus les vodkas blanches qui coulent vite dans le cou. La musique sonne encore fort dans la boîte mais c'est sans Marich, sans elle. Alors il fallait bien que toi et moi ne soient plus non plus. Tu savais qu'à partir de ma rentrée, quand Paris ferait son entrée dans ma vie. On couperait court. C'est arrivé plus tôt. Je n'ai pas de regret. Parce que. Tes lèvres ne m'attiraient plus. Tu l'savais. On s'est quitté sur un sourire. Et ça me rassure un peu. Pas de goût amer. Il a fallu rajouter un peu de sucre. Mais c'est bien passé avec le reste. Enfin je crois. J'ai fait en sorte. J't'assure.

Danser dans tes yeux. Revoir ma cousine, ma ptite soeur, ma Al. Et lui dire avec le regard à quel point je l'aime. Et que je lui souhaite tellement de bonheur pour ces seize années. S'ils me soulent ces scientifiques, j'viendrai te voir à Paris chez les Artistes, hein? Le gâteau au chocolat et ne pas manger trop salé. Se raconter les dernières conneries de nos vies d'ados, de petites filles, d'enfants. Voir qu'elle est de plus en plus jolie. Tenter de lui expliquer quand jazz le pas-de bourré est sur plié et ancré dans le sol. Et on s'est maquillé, comme quand on avait huit ans. Pour être belles. Pour que les clichés ne sortent pas à l'envers. Pour que quand je les collerai sur les murs de Paris je puisse fort penser à toi.

En noir et blanc parce que ça fait mieux. Tourne la tête à droite. Attends, bascule un peu tes bras. Alllonge toi là. Lulu fait un grand écart, ou une pause de Danse.

Et puis j'me suis retenue pour que tu ne puisses pas voir mes larmes émues. Tu as vu mes yeux briller, on le sait. "J'ai réaliser un de mes rêves, et c'est grâce à toi, parce que tu vas toujours au bout des tiens, parce que tu crois en tes rêves. Alors j'ai essayé de penser à toi, pour faire comme toi. Merci". C'est moi qui te remercie. Je sais, un peu têtue, un peu emmerdeuse. Très passionnée. Totalement rêveuse. Et je ne me soigne pas. Pas envie.

Y'avait comme un air de rentrée, d'après, cet après-midi. Quand j'ai trouvé les couleurs rougeâtres de mon agenda Oneill. Quand j'ai racheté un Tee-shirt un peu original, que j'ai enfin trouvé un pantalon orange. Quand  on a fait attention de ne pas casser les assiettes pastelles en forme de fleurs. Quand on a rempli nos mains de shampoings, brosse à dent, dentifrice, casserole, cotons, ... pour Paris... Pour bientôt.

Les cartons se font, vont bientôt se défaire. Et moi je pense à lui. Et son invitation mercredi. Pendant deux jours. Juste lui. Que je ne connaîs presque pas. mais j'en ai tellement envie. J'étais énervée à cause de tes réponses trop attives. Et maintenant, je me retrouve plonger dans les souvenirs de ces quelques soirées.