Je regardais le ciel avec un air nostalgique. Les yeux presque troublés. Les avions laissaient des traces dans le bleu.
On parle de kilométrages, de destination d'ailleurs, d'autoroutes. De trajets qui nous feraient passer par l'Autriche, par l'Allemagne, par derrière les Alpes. Mais bien sûr, il faudrait pour ça qu'elle n'est pas à devoir passer de rattrapage et qu'on puisse trouver un travail là-bas. Elle essaie de me rassurer en me disant que mes bases d'italien suffiraient. On prononce le mot v-a-c-a-n-c-e-s, on envisage de retrouver nos cousins italiens, on imagine les routes sinueuses, et puis Venise. On s'imagine déjà se relayer au volant et amener mamie avec nous, évidemment. Evidemment. On prendrait sa petite voiture noire. On graverait des CDs avant de partir avec que des musiques italiennes. Kitch. Evidemment. Août est souvent froid là-bas. Mais peu importe il y a ce mot vacances qui s'inscrit sur nos lèvres, sur les miennes surtout. Et plus rien n'a d'importance. Ni les vents des montagnes, ni la langue que je maîtrise bien trop peu. Il y aurait Alizée. Ma mamie. Et la vie à consumer au delà de l'éternité. La belle vie. La Dolce Vita. Un peu avant ce 16 juin, elle débarquera à Paris. Avec un sac énorme rempli de vêtements, avec ses bracelets de laine au poignet, avec ses pinces dans les cheveux ébouriffés, avec un drapeau de l'Espagne à accrocher au mur du 11ème. Et il faudra s'organiser pendant 6 mois. Oui mais voilà, on l'a voulu. Il faudra organiser, les nuits surtout. Parce qu'il y a Clément et son Cid. Tout risque d'être bouleversé, bousculé. Mais à l'endroit cette fois. On retrouvera nos câlins dans le lit, et ce même sang qui coule dans nos veines. On revivra ensemble comme quand j’étais en Seconde, dans la même chambre, dans les mêmes rires, et tout sera respiration. Grande exhalaison par dessus les fenêtres. Il y aura ces longs moments dans Paris ce mois de juin sans doute plus facile cette envie de tout foutre en l'air, surtout le temps mais pas la vie. Il y aura ces moments de suspension, se suspendre aux images qu'on capturera avant qu'elle ne parte pour six mois au Mexique. J'ai toujours eu du mal avec les départs. Je n'ai jamais vraiment su comment les gérer. Je n'ai jamais su. Je l'aime comme une soeur, comme ma petite soeur qui vagabonde dans le monde entier, billets de train ou d'avion, à la main. Il y a tous ces départs qu’elle prend le cœur ouvert et tous ces retours qu'elle loupe le plus souvent. Elle veut voyager. Elle veut faire des voyages. Elle veut vivre et c'est ce qui la rend belle.
Et maintenant je regarde les traces des avions dans le ciel avec l'espérance. L'espérance qu’août ressemblera à ces fumées blanches, éphémères mais incandescentes.
Commentaires :
Re:
Je voulais juste te remercier,
te remercier pour mettre autant de passion dans ton écriture,
et pour ce magnifique article,
le 16 juin se rapproche et me me rapproche de toi,
Je t'aime,
Ta petite soeur
Re:
Merci à toi ma Al. Parce que les mots ne sont pas beaux en ce moment. Mais quand ils parlent de toi ils semblent différent. Je l'attends, avec une folle imaptience ce 16 juin. Je l'attends et j'espère que ces vacances ne seront pas que des projets. Parce que vraiment, nouvelle à la con...
Je t'aime aussi,
la bise!
ecilora