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Cachés derrière nos apparences

// 24 août 2007 * //

(Lundi 22 octobre 2007)

On se déjoue du temps et on joue aux équilibristes : rester à la surface, ne pas couler, surtout pas, s'accrocher au bord avec les dix doigts. Je suis un acrobate : j'avance les yeux fermés, les mains liées à d'infini mouvements. Je jongle avec tout ce qui me passe sous la main : les rencontres, les phrases tirées des films, les aiguilles pour faire durer les chaussons une petite semaine de plus, le cours de théâtre qui se prolonge jusqu'à 23h30. Et je retrouve ce prof complètement barré, ces excises excuses, les respirations et son diaphragme. On marche comme des funambules vers un espèce de futur qu'il est impossible de maîtriser, de définir et difficile à envisager. Ou ça nous mènera tous ces matins de fatigue, toute cette transcendance dans le corps. Ou ça me mènera ces grands écarts entre la Danse et la Fac. Paris est de plus en plus froid et je ne crois pas non plus que cette année j'aurai le temps de voir venir le gèle à la pointe des cheveux. Je n'ai encore commencé à lire aucune des oeuvres au programme. Elles sont toutes énormes. Je suis déjà en retard dans tout. Et pourtant j'ai l'impression de ne jamais dérober les temps d'absence. Il y a bien eu cette soirée, ce début de nuit avec Pablo. J'ai refusé de faire à manger, je ne me suis pas encore réellement appropriée ces quelques m² perdus près de la Place de la Bastille. Et encore moins le coin cuisine. La lumière était grande ouverte, mes yeux se fermaient doucement eux. Il m'a collé ces lèvres contre les miennes. Pour la troisième fois. J'entendais bien les secondes grimacées derrière mon dos, mais c'est toute la tendresse et l'inattendu qui les ont tu. Ces caresses sur ma main. Mes yeux fixés dans les siens se dérobent et parfois l’esprit divague. Je regarde vers la table jaune comme si les images de cette nuit de Septembre allaient y défiler. Parce qu'il y a les traces des mains fortes de Xavier sur mes hanches et sous le pull rose. Le monde a recommencé à tourner normalement depuis, et le temps est repartit. Aussi vite. Le petit voisin fume sa clope au balcon en détournant les yeux vers nous, je me mords les lèvres et Pablo rit. Il partira dans la nuit. Jolie parenthèse qui me coûtera de nombreux regards vers l'horloge le lendemain matin en Contemporain. Tous les jours il y a la Danse. Pour les cours, pour la Compagnie, pour l'examen, ou pour moi. Mon corps se vide de toutes énergies et je puise les nouvelles au fond de moi. C'est un vrai travail de magicien. On flâne Rue Mouffetard, et il y a eu ce regard. Marich. s’est retournée et avant qu’elle me dise « Pas mal le blondinet », « Je le connais ! Je suis s…». L’autre Hugues de l’année dernière, ses yeux bleus, ces caresses si douces dans une nuit de novembre. Et puis plus rien. Alizée s'est séparé de Rimbaud lundi. Retrouver ces tendres repas de famille, les photos, en couleur surtout, et la fête foraine comme quand on était un peu plus jeune, il y avait son Espagnol, et ma verve qui surprend à table. Ma mère a peur que je parle trop, que je bouscule les gens. Mais ils discutent politique alors aucune retenue, rien que de la justesse... Et de 20 pour Hugues. J'aurais voulu de ne pas y penser, oublier. Ne pas me rappeler des dates comme lui. Et Br. m'a convaincu, je regretterai si je ne le fais pas. Alors j'ai écrit-envoyé. "Bon anniversaire". Sans point, sans bise à la fin. Sans rien, rien qu'un peu d'amertume et de cet amour qu'on porte aux gens qui ont énormément compté et qui compte encore malgré tout. Il a accusé ce message si chaleureux. Le soir, j’ai appelé, j'ai manié la distance. Tout en surface. Mais au fond je crevais d'envie de rire. Le train est long, il prend son temps. De quel droit. On nous arrête bien trop tôt et je perds mon temps dans un bus qui nous amène finalement à destination. Je culpabilise, le temps, ça je le fais bien. * Après tous ces mois, on s'est assis à la table de la cuisine. Je me suis collée un sourire sur les joues. Et on a parlé de banalités avec ce grand-père que j'aimerais pourtant retrouver. Juste avant, dans le salon, j'ai jeté un coup d'oeil au tiroir sous le buffet de la télévision, inconsciemment. Instinctivement. En caressant le chat. Là où il y avait les barres de nougats noirs et les carambars au caramel. Il y a avait encore ces tableaux de ma grand-mère suspendus au mur. Elle qui est partie bien trop vite. J'ai toujours eu l'impression que c'était pour nous réconcilier. Mais j'étais trop impuissante pour leur dire. Pas influençable pourtant. On était tous des pantins d'histoires de famille. Des fois, il faut savoir être acteur. Mon père ne regardait pas le sien dans les yeux. Je souriais mais cette demi-heure était triste. Il y a tellement de complicité entre mon père et moi. On se ressemble tellement. Je ne vois pas comment ça pourrait arriver entre nous deux. Ne pas y penser surtout. Ne pas.

Ecrit par lilou, le Dimanche 28 Octobre 2007, 00:51 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

ecilora
ecilora
28-10-07 à 13:55

Ne pas y penser. Non. Ne pas croire que la famille se brisera un jour pour un broutille. Et que les égo  et l'orgueil empêcheront toujours la réconciliation. Ces histoires de famille...
Et sinon, s'il y a la Danse... alors les pavés pourront attendre un petit peu... même si. :)
BzOo

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
28-10-07 à 23:07

Re:

Je crois que certains ont raison, d'autres ont tord mais ne l'avouent pas, et les premiers ne veulent pas pardonner. C'ets un cercle vicieux quoiqu'il en soit.

Oui même s'il y a la Danse j'aurai dû trouver le temps pour. Mais jusqu'à jeudi. Enfin mardi soir minuit  mercredi matin, je m'accorde le "temps" de ne pas le souvrir et de me consacrer à "ce qu'il vaut".

... :))


 
anarph
anarph
03-11-07 à 03:44

Je n'avais jamais écrit ici... bourré.
Autant j'avais tenté quelques essais dérisoires chez glacon ou encore aphone, mais baigné dans le ton de l'humour.
J'aurais aimé faire de même, mais la timidité intimidée fait son retour et je reste bé en rattrapant mon retard sur tes écrits.
Le montage final, les lectures imprévues, et tant d'autres choses encore, me font plus ou moins perdre le fil des écrits.
J'ai tapé un p dans la barre d'adresse de mon navigateur favori, et je suis attéri ici. Sans peur, sans appréhension, sans ennui. Je me sens bien en lisant tes mots.
Je l'aime bien moi ton noir. Je me rend compte que j'ai copié tes titres rouges.
Je trouve... sensationnels... tes textes. Tu joues de la ponctuation, des expressions à en croire que ta passion n'est pas la Danse mais.
Il y a beaucoup de blogueurs qui ont des références littéraires (bonnes ou mauvaises peu importe, ils en ont, tu en as). Je n'en ai malheureusement que très peu. Je tire mes syntaxes de mon expérience si j'en ai une, des images que je vois si j'en vois, de mes restes de romantiques à 2 balles si je l'ai été, des livres obligatoires dans ma vieilles scolarité si.
Mais aussi et beaucoup des blogs que je lis et que j'admire. Tu en fais parti. Je reste un peu stupéfait de la création qu'il peut être fait de notre langue et dont vous vous amusez admirablement.
Je te nois dans le reste, j'ai honte. Tu as ton style, doux. Comme une ballade de Souchon. Je ne sais pas si tu l'apprécies ou si tu t'inspire parfois de sa douce mélancolie nostalgique. Moi, je le trouve charmant ce vieux chanteur, c'est donc un compliment.
J'ai le regret de voir que notre conversation mailique se tasse. Mais j'ai apprécié, j'apprécie et j'apprécierai recevoir tes états d'âme.
Il est vrai que j'aimerais un jour boire un café pour voir qui se cache derrière tout ca. Comme toi tu pourras me voir dans mes... "exploits" (...?) cinématographiques. Derrière cette invitation ne se dissimule que peu de choses. Peut etre l'appréhension de percer le mystère et un peu la déception on ne sait pas. Mais après tout, la curiosité est un vilain défaut et je suis vilain. Alors vraiment.
Tu parles dans le couplet 1 ou 2, d'un groupe qui se nomme Lofo. Est-ce Lofofora ? qui est le groupe qui m'a accompagné tout le long de mon année de première. Cela date un peu, mais je garde toujours une nostalgie de leur texte et de leur mélodie métal.
J'aime beaucoup. Ici, tes mots, la nuit, l'alcool, la cigarette, Souchon, le reste. Surtout le reste.
Et le pire, c'est que je suis sincère.
Bonne nuit.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
04-11-07 à 19:46

Re:

Merci, beaucoup. D'avoir échoué ici entre deux verres de vodka... et d'avoir laisser "tout ça". Je suis assez touchée, bon enlève le  "assez". Je ne pensais pas que, enfin que tout ça. "Je me sens bien en lisant tes mots". Ca s'est vraiment très agréable à lire tu sais. Oui, tu sais bien sûr. Et tant mieux, parce qu'on (et je fais partie du lot) n'écrit pas souvent pour dire que ça va, que tout va bien. Alors ça pourrait un peu plomber les gens qui lisent. Surtout que c'est loin d'être tout rose en ce moment. Soit.

Pour mes titres rouges, je ne t'en veux pas, c'était inconscient en plus! Et de toute façon, ils vont certainement bientôt prendre le large, le rouge, le noir, et le blanc des mots. Je te laisse tout.

"Je trouve... sensationnels... tes textes. Tu joues de la ponctuation, des expressions à en croire que ta passion n'est pas la Danse mais." Merci. Parce que sensationnel c'est WOW. Même si, bourré tout est multiplié par 10, ça me fait plaisir tout de même! Et puis pour ce qui est de la Passion, la mienne c'est bien la Danse. Et rien qu'elle. On ne peut pas en avoir plusieurs, ça prend tellement de temps, d'énergie, de place. Cependant, je m'épanouie dans plein d'autres choses : le théâtre, la Musique, le chocolat. Et l'écriture en fait partie bien sûr. J'aime beacoup jouer des mots.

Je te rends la pareille en te disant que tu as un blog qui me plaît beaucoup. Et je crois t'avoir déjà dit que rares sont les blogs où tu attends le prochain article. Et le pire dans tout ça, c'est que ça tourne, ça varie. En ce moment c'est intel, dans trois mois ça sera un autre. Même s'il y a les piliés qui restent!
J'apprécie beaucoup Alain Souchon. Mais je ne m'en inspire pas. Il est assez difficile de faire un quelconque rapprochement et prendre le recul nécessaire pour le faire quand il faut se juger soi-même. J'aime sa sensibilité, ces cheveux en pagaille, et cette timidité qu'il traîne dans les yeux aussi. Mais moi je ne l'ai pas. Je en suis pas timide. Alors peut-être que mes mots le sont, je ne sais pas. La douceur. Merci.

Je vais essayer de faire renaître notre conversation mailique alors. Surtout que j'ai la phrase d'accroche et le sujet! lol...

Pourquoi pas pour le café, je suis d'accord. Mais en fait, je pense que je t'empêcherai de prendre un café, mais plutôt de l'alcool. Parce que si tu es aussi peu avard de compliment quand tu n'es plus très sobre, je suis preneuse...!

C'était bien Lofofora. C'était le premier groupe que j'interviewvais (ouuuh l'orthographe) et je dois dire qu'ils sont assez impressionnants. Moi je ne les connaissais pas donc pas grand chose à leur demander. Mais le chanteur blâme Sarko avec sa voix très grave, il a des opinons bien tranchées. Quand à leur musique, ça n'est pas trop mon délire, mais bon pourquoi pas! Et j'avais déjà lu chez toi que tu écoutais ce groupe "avant".

Merci pour cette sincérité alors. Et j'espère que ta nuit a été bonne...