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Ca avait bien commencé pourtant

* [Jussieu, Juillet 2009]

dimanche 18 octobre 2009

Il y avait sa bouche et il y avait ses rêves. Ses envies d’ailleurs qui sont peut-être, au jour où les secondes passent comme des aimants sans comparaison d’ailleurs ; il y avait ses non-sens. Son arrogance futile et les autres, insondables, irrémédiables, indomptables et cons.

Ca a commencé comme ça oui. Mais ça aurait dû continuer dans la même lignée. Au lieu de ça, tu t'es assis à côté de moi, à regarder bien plus mon visage à deux doigts de pleurer que ce putain d'écran où j'essayais d'aligner trois mots. Je répondais à ce que tu me disais en tapant vite. Tu me cherchais, tu cherchais la vérité pas vrai ? A ce que je balance tout une bonne fois pour toute. Que je gronde oui, mais au moins sur quelqu'un ou à cause de quelque chose. T'es convaincu qu'il y a encore de la colère à balancer. Tu sais bien qu'il y a un truc à percer, et tu sais quoi, moi aussi je le sais en vrai. Sauf que je suis bloquée parce qu'aujourd'hui je ne sais pas ce que c'est. J’étais bien plus drôle avant, j'étais limite une fille cool. J'rêvais même. Tout ça a changé, le poids des années, des répétitions empiriques de déception et de douleur sans doute aussi. Tu sais c'est l'impuissance aussi qui me bouffe. Y'a ce truc énorme sur ma vie, ce gros mensonge que je nourris de jour en jour. Si je pouvais fuir moi, je le ferai mal. Parce que je me casserai simplement à l'autre bout du monde en pensant que c'est ça la fuite : mettre sur pause, s'accorder un temps de répit pour mieux repartir après. Alors que non, ces envies d'ailleurs ne sont que lâcheté : tout plaquer pour tout refaire. Tu sais ce que j'aimais finalement avec Antov, c'est que c'était lui le répit. Ouais il me l'avait apporté un jour comme ça sans que j’aie trop besoin de payer de ma personne ou de mon corps, sans que j’aie besoin de me forcer à quoique ce soit. Pour le reste, c'est qu'on y rêvait à l'Australie tous les deux. Dans la même direction. On en parlait, on mettait des futurs partout, on vivait de beaux instants qui allaient se transformer en souvenirs, et ça me semblait suffisant. Et le pire dans tout ça, c’est qu’aujourd’hui, on le continue ce rêve. Sauf que lui, maintenant qu’il a décidé de changer vie, il ne doit plus s'en sentir très loin. Ce gros mensonge donc. Et je te l'ai dit, je t'ai dit Regarde la réponse est là. Alors bon de temps en temps j'enrobe un peu les choses. Parce que ça ça ne se dit pas. En fait j'ai peur de faire marche arrière parce que je flippe que tu ne me pardonnes pas d'avoir menti. Quand je dis toi, c’est tous. *

Je suis beaucoup plus tactique que ce que je n'en parais. On en revient toujours à cette idée de la jouer fine. Faire semblant, jouer le naturel. Mais là, pour la première fois, je crois que je me suis pris les pieds dans le filet, mon propre filet bien sûr. Y'a une caméra posée là, et je ne sais pas bien ce qu'elle filme. Tu l'as plantée une ou deux fois sur moi et je me demande bien ce que ça donne en apparence, ce que je rends comme image à l'écran. Si l’on voit ce que je suis ou ce que je fais semblant d'être. J'en avais presque oublié. Les sensations. Bizarrement, j'ai eu plus peur qu'avant. Avant, y'avait pas grand chose à lire. A part deux ou trois blessures adolescentes. Mais tu l’as braquée sur moi et  j’ai eu l’impression que c’était comme un flingue pour me faire avouer. Aujourd'hui, je flippe quand on me filme, je flippe que ça fasse comme boire dans mon verre et qu’on y lise mes pensées.
Peut-être qu'au fond, je suis plus maligne que ce que je pense. Mais n'empêche, je n'ai pas aimé comme elle donnait froid cette discussion, à l'angle de la rue Saint-Jacques, dans mon 5ème arrondissement. Ce quartier, c'est tellement bon. Il est en moi depuis le début à Paris. Quatre ans aujourd'hui. Quatre ans que je m'y sens bien et privilégiée d’arpenter ces milieux étudiants. C'est juste que quand je passe devant le Panthéon, je pense à la culture, à Hugues, à Amel aussi parce qu'il y a Bruel qui traîne par là. Je lui disais, cette rue, c'est comme dans la chanson. Mais non vraiment, je ne sais même pas si j'ai déjà pleuré avec quelqu'un à sept heure du mat' dans les rues. Je ne sais pas s'il est nécessaire de dire que je suis rentrée le ventre plein de larmes, les yeux et les joues noirs. Il faudrait que je réfléchisse à tout ça aussi. Parce que faire à l'envers, c'est exactement cette sensation là en ce moment et encore plus la nuit dernière. Le matin se levait aux aurores et moi je baillais d'idéaux foutus en l'air.
Mon monde est bancale, mon monde perd le nord, il est à l'envers et ça donne le vertige. C'est bien qu'elle soit enfin vide cette bouteille de Vodka : on va pouvoir enfin passer à autre chose.

* Aurai-je l'élégance de savoir me faire pardonner?

Ecrit par lilou, le Mardi 20 Octobre 2009, 20:26 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

LiliLou
LiliLou
20-10-09 à 20:59

On a toujours quelque chose à balancer, sinon c'est qu'on est mort. Et à crever, j'préfère crever de rire ou de plaisir. C'est con, ce que j'dis ! Fallait p'tetre balancer à ce moment là, mais souvent t'as raison, ça bloque dans le dedans, dans le dedans qui gronde, tu sais même pas bien même ce qui y'a dedans. L'impuissance, pourquoi pas.

T'as l'air de dire qu'avec la caméra on peut pas mentir. C'est le langage du corps qui ne ment jamais. Mais faut être fin, pour le comprendre, le saisir, le réaliser. Tu peux peut-être rester cachée. Fuir.

J'trinque à toi alors, ce soir, trinque à toi, avec toi, pour tes putains de mots.

Le pardon, c'est pas à nous de décider, c'est ça la connerie, la connerie monumentale, la dépendance aux autres.



 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
17-11-09 à 16:11

Re:

Fallait ouai peut-être balancer à ce moment. Sauf qu'en réalité je sais pas bien ce qu'il cherche, je sais pas bien où chercher en moi non plu. Mais y'a un truc, c'est sûr, y'a un truc à sortir.
Tu as raison, le langage du corps ne ment jamais Quoique avant j'y arrivais, à laisser mes soucis au vestiaire. Maintenant, tout ça est plus compliqué. Et c'est sans doute très beau du coup : je ne peux plus tricher quand je Danse. Ce doit-être pareil pour les corps non Dansant je suppose.

Le pardon et la dépendance aux autres oui. A vrai dire, j'ai lancé ça comme ça. Parce qu'au fond, je sais que ce n'est pas irrémédiable dans ce cas.


 
Anonyme
20-10-09 à 22:40

Fuir. Ce mot résonne dans ma tête. Il fut un temps où rien n'allait, où tout semblait insurmontable, où TOUT s'acharnait contre moi. Tu n'imagines pas le nombre de fois où j'ai failli faire ma valise et partir. N'importe où. Loin. Comme si la distance était une touche RESET qui m'aurait aidé à repartir. Du bon pied. Mais, toujours, j'ai eu cette impression que si je faisais ça, je battais en retraite, je déclarais forfait, je m'avouais vaincu. Et j'aime pas ça. Je suis trop têtu pour ça ^^. Puis ces milliers de kilomètres m'auraient coupé de mes attaches, celles qui comptent. Je me serai senti trop égoïste, en faisant ça. Lâche, peut-être... Et je ne l'ai jamais fait.

Ton passage sur la caméra me fait sourire, parce que je te comprends. Les caméras ne m'ont jamais mis à l'aise, c'est probablement pour ça que j'ai toujours voulu être de l'autre côté. Tu sais, je crois qu'on est rarement très naturel, quand on en a une braquée sur nous. Et personnellement, je ne suis pas toujours à l'aise, quand je la braque sur des gens.

Sinon, j'vois que tu ne te refuses rien. Le 5è, c'est ton arrondissement ! Ben y'a du monde chez toi alors :)

Pour le reste, je me tais. Sinon j'vais encore m'étaler sur des dizaines de lignes, poser des questions, et je déteste. Cette impression d'être continuellement envahissant. Cette impression d'être hors-sujet aussi, des fois...

 
Mickaël
20-10-09 à 22:43

Re:

Oups, si je poste en Anonyme, c'est pas top. Tête en l'air...

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
17-11-09 à 16:19

Re:

C'est bien aussi d'être envahissant, un peu moins d'être hors-sujet...
Pour le reste, les caméras sont vicieuses. Mon prof nous disait : il faut que vous fassiez l'maour à la caméra. Mais il y a toujorus quelque chose qui fait qu'on joue, et qu'on manque de sincérité là-dedans.

En fuyant, même si je laisse beaucoup, je n'y vois aucune lâcheté. Et pour une fois, juste m'écouter vraiment à vrai dire. Ce serait sas doute cela le plus important. Je crois. Foncièrement. Penser à soi non.


 
MangakaDine
MangakaDine
20-10-09 à 23:16

Moi j'aurais envie de te serrer dans mes bras, même si en vrai c'est quelque chose que je fais jamais parce que c'est flippant les actes de tendresse envers quelqu'un de ni proche, ni inconnu alors. Juste que ça m'a touché et que je ne te connais pas du tout, mais quand même un peu et que j'imagine plus ou moins. Enfin...j'ai une phrase dans ma tête je sais pas pourquoi elle est là, elle a pas de raison d'être elle dit juste. Pourquoi s'accrocher.

On pardonne plus facilement à ceux qui essaient.

 
passionnee-par-les-reves
passionnee-par-les-reves
17-11-09 à 16:15

Re:

Merci Dine. Juste parce qu'au moment où j'ai lu ce commentaire ça m'a beaucoup touché. Le coup du serrer dans les bras.
Pourquoi s'accrocher. Et bien aujourd'hui çame paraît limpide, même si je ne peux absoluement pas te dire pourquoi : parce que ça/il/nous en valent la peine.

Oui d'accord. Essayer. Le vrai problème tu vois, il est justeemnt là, je risque évidemment de faire à côté, mais je n'ai aucune espèce d'idée de comment je pourrais essayer. Et c'est exacetement ce qui bloque en réalité...