En réalité, j'y pense en boucle. Pas dans le superficiel du-dedans. Seulement là, à l'intérieur, ce que personne n'entend. Il y a Hugues. J'essaie, d'arrêter les films et les histoires de mariages et de pavillon de banlieue à la con. J'essaie de passer la main. Elle est là, bien ancrée dans son quotidien. Il dort avec elle tout le temps, la caresse, la cajole, lui fait l'amour. Il me disait l'autre jour qu'il n'avait pas l'habitude, d'avoir la même fille dans ses bras. Tout le temps la même. Je n'ai plus trop peur, s'il me manque je lui dis, si je pense à lui, je lui écris. Il ne sait rien et moi je ne sais plus ce qu'il aurait à savoir.
Alors, ça tourne en boucle. Sur Clément. Depuis quelques semaines. Ca tourne, ça tourne. L'autre soir, dans ce bar de la rue de Lappe, les Beatles ont fait leur show. Et Manon disait, c'est vrai, ça t'aurait bien été de vivre à cette époque-là. Sans blague. Je suis nostalgique des Beatles de Bastille. Il était brillant, émanant. En buvant ce cocktail sous-dosé, je me disais que j'avais eu une chance folle de le rencontrer, le côtoyer serrer, lui sourire, le regarder rire, l'entendre lire, jouer avec lui pendant deux mois, et le pleurer trois fois plus. Au moins. J'aurais dû l'appeler avant. Parce que je crois qu'il est à l'étranger aujourd'hui. Mais. Il balance tellement de possibilités de souvenirs quand on se voit, que ça peut durer comme ça, des mois.
L'année se termine et par rapport à tous les efforts que je suis encore censée produire, j'ai l'impression qu'elle ne fait que commencer. Oui c'est ça, c'est comme d'habitude. Sauf qu'il y a un Mémoire à rédiger en plus. Un stage qui commence pendant les oraux. Les partiels sur des cours auxquels je n'ai jamais assisté. Les dossiers d'inscription pour des formations qui sont des plus sélectives de Paris. Et puis bien sûr, le concours pour la 2e année au Conservatoire. Tout va bien parce que c'est moi qu'Alix appelle pour connaître le nom d'un de nos profs. Tout va bien parce que je n'ai encore strictement rien commencé. Pas le temps. Et j'en entends qui me disent qu'ils sont complètement dépassés, et stressés. Alors je leur remonte le moral en me racontant. Je n'ai la tête que dans ce rêvé roman avec Flo. Ce matin, quand il m'a passé la main, on avait presque vingt pages. Et je tombe amoureuse de Max. J'ai toujours voulu être le personnage principal, mais j'ai toujours été attirée par les seconds rôles.
Et puis il y a l'été. Qui n'existera toujours pas. Le gros groupe de presse et le 2e Mémoire à rédiger. Et le pire dans tout ça, c'est que ça n'étonne personne. De toute façon, tu fais toujours ça. Cumul, retard, stress et urgence. Je ne rêve que d'une chose aujourd'hui. Juste avant de reprendre les autres rêves en main. Qu'Alix se réveille. Et Belle au bois dormant emmène au vent.
A bon entendeur, bien sûr.
Commentaires :
Re:
Alors quand tu auras trouuvé ce que tu veux dire, ce truc, je veux bien l'entendre. Je crois que ce sera un sacré truc en fait. Je sais que tu y entends des échos, je sais...
Oui le roman à 4 mains, ça fait deux jours que la balle est dans son camp, et j'ai hâte de lire la suite. C'est comme un jeu. Je découvre ce que je construis.
Tu me vois bien dire qqch comme ça. Bizarrement, cette réflexion, venant de toi ne m'étonne pas :)
Oui, les WE je vais organiser début juin. Il faudra de toute façon parce que ça ne passera pas sans...
A bientôt Dine.
Tu fais toujours ça. Oui, en même temps, en faisant tant de choses à la fois, c'est difficile de faire autrement, non? Si! Moi, je me demande à chaque fois comment tu fais pour y parvenir, à tout boucler.
Alors courage Lu. Et à tes jolis mots!
BzOo
Re:
'Et je crois que les secondaires sont les primordiaux'. Oui je crois aussi.
Et bien j'espère qu'on en écrira de beaux, de personnages secondaires. Enfin, de romanS.
En fait, ce coup-ci, je crois que j'atteins les limites du posisble. Le défi est grandiose. Je pense que ça va avoir du mal à passer!
A vite...
MangakaDine