Dimanche 28 décembre 2008

Je ne crois pas que ce soit possible mais je voudrais repartir à neuf cette nouvelle année. En réalité, j'attends le 16 mai impatiemment. Quand ces deux licences seront terminées. Il restera sans doute quelques rattrapages en juin et septembre. Ces vacances m'ont permis de me rendre compte de cela. Je ne voulais pas l'admettre, je voulais essayer d'y croire. Mais ça n'est pas pour moi. C’est le rêve de mon père, pas le mien. Partir à l'autre bout du monde, filmer, poser des questions, écrire et rentrer, papier terminé. Je ne veux pas être journaliste. C'est comme ça. Elles croient que je laisse progressivement la Danse mais elles n'ont rien compris. Tout est lié. Tout est toujours lié de toute façon. J’ai hâte d'en avoir fini. J'ai hâte de partir sur les routes, voir des infinis paysages et Danser sur des scènes inconnues. J'ai hâte d'écrire ma pièce, de la mettre en scène. J'ai hâte de filmer le court métrage dont on j'avais parlé. J'ai hâte que ce projet de spectacle qui pour l'instant, n'est encore que bribes, aboutisse à des centaines d’émotions qui se percutent les unes contre les autres, qu’il soit proposé à plein de théâtres. J’ai hâte d'amener du café sur un plateau d'Honoré. Mais en attendant, il y a l'attente. Clément avait peut-être raison au fond. Elle m'habite, inlassablement. Et je n'ai pas d'autre choix pour l'instant. J'attends, j'empile les cours, les photocopies de cours. J'oublie souvent de manger le midi, j'oublie qu'un jour j'ai su faire valser mes doigts sur un piano. La guitare est accordée, mais mes doigts sont trop petits pour jouer l'accord de Sol. Déjà pour les octaves des touches blanches, je trichais avec la pédale. J'ai comblé mon esprit, mon temps le plus possible ces dernières semaines. Je n'avais pas d’autre alternative. J’ai comblé le plus possible, refoulé les images de Clément. Et il semblerait que ça ait marché, partiellement au moins. Le temps n'est plus celui-là. Celui où je Dansais tous les jours avec Jude. Elle a trouvé que "nous" avait changé. Il est temps d’admettre que ça a changé. Qu'aujourd'hui il fait froid, que je me réveille glacée la nuit. Il est temps de se rendre compte qu'il ne suffit plus de faire l'invincible, ni même la petite fragile. Il est temps d'attendre que le temps passe jusqu'à la moitié de mai, il est t-emps de rêver à la suite.