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A ce qu'on ne pourra jamais plus toucher

J'étais cette fille, regardant par la fenêtre ouverte sur le canal de l'Ourq qui s'endormait ou se réveillait c'est selon, j'émiettais une cigarette rouge par dessus le vent qui soufflait dans la cuisine.
Les schémas se répètent comme des volutes sans fin. Comme des airs d'Afrique qui sont inévitables le soir ; au coucher, les enfants pleurent de sommeil, pleuvent de larmes froides, et pourtant ils ne veulent pas rejoindre le lit, redoutant de ne pas grandir assez vite. J'ai rejoins le lit bien trop facilement hier. Oh juste quelques minutes, histoire de sentir le sexe de B. dans mes mains, son buste large sur mon ventre et l'emprise qu'il aurait pu avoir si nous avions fait l’amour.
Avant que ça n’arrive, Matthieu m’avait tendu une main, amicale et qui savait. Qui savait ce que j'allais faire, encore, qui savait que le lendemain, je serais démontée par ce rapport à la chair qui ne me convient pas. Pas encore ? Il me disait Viens, on rentre Lucie, je paie le taxi si tu n'veux pas marcher. Je te laisse un quart d'heure. Préserve-toi. Viens. Depuis cette fin de novembre, je fixe B. pendant ces cours d’histoire de la Danse que je dois rattraper. A cause de la ressemblance physique avec Justin, et cet air suffisant qu’il dégage aussi. J'avais envie de souffler, je sentais que tout se bousculait dans ma tête. B. qui me ressemble parait-il, et ça se serait presque confirmé, le Danseur du Conservatoire dans l'entre-deux, tellement enfant, tellement tête en l'air, le baiser d'Amandine, et dans le ventre tout se mélangeait comme une vague vaseuse et claire. Bien sûr, je suis restée. L'autodestruction subsiste comme une close officielle entre elle et moi. Je suis restée, seule autour de ces danseurs, je ne me sentais plus à ma place. B. était redevenu distant, seulement quelques minutes de plénitude dans le lit déplié pour l'occasion, distant
la nuit comme un aimant à qui on aurait coupé le fer. 2010 ne rompt pas avec ma théorie de la bise le matin.
Et au réveil, Gabriel m’avait laissé deux messages, me souhaitant une bonne nuit, me racontant sa soirée et m’écrivant 'Gros Bisous'. Et j’ai eu beaucoup de tendresse, pour tout ça, en un instant. Je venais de me réveiller à côté d’un corps insolant et réalisait – concrètement – que ça ne me convenait plus. Cette vie qui court sans cesse après des lendemains toujours plus heureux s’éparpillent dans le temps. Le jour. Et j’ai besoin de cette personne qui vit au rythme de la vraie vie. Avec moins de vitesse dans le corps. Alors il y a Gabriel que je connais trois fois rien. Et on se dit que maintenant, il ne faut plus avoir la prétention d'espérer de toute façon.
Je ne peux pas effacer ces schémas incessants qui se réalisent au rythme de mes respirations qui elles, ne savent pas forcément qui sont ces garçons comme ça. Ils parlent de profiter, de vivre l'instant. Et je n'y crois pas à tout ça. A cette imminence de l'instant. Le bonheur sur le long terme, c'est différent. Alors arrêter ces schémas, faire des losanges plutôt que des rectangles. Mais ne plus reproduire ces mêmes schémas percutants et balancer le mégot de cigarette par la fenêtre du premier étage.

Ecrit par lilou, le Dimanche 24 Janvier 2010, 01:31 dans la rubrique Au jour le jour.

Commentaires :

eveildessens
eveildessens
10-10-12 à 14:36

en avance...

Vous savez tout depuis très longtemps, le Bonheur, Aimer, vous avez toujours été en avance sur votre existence, une maturité emplie d'Amour, de sensibilité....


 
eveildessens
eveildessens
11-10-12 à 22:04

Votre Vérité

Je relis à nouveau vos profondes pensées, elles m'apparaissent comme "criantes de vérité"...

"Les schémas se répètent sans fin"... et "l'âme de la fille" vient sans cesse la perturber, elle l'attend toujours : "alors tu continues ou tu acceptes d'arrêter..."

Dans votre texte, il y a une conscience fabuleuse qui n'en finit plus de vous sauver... "B qui me ressemble parait il.., tellement enfant, tellement tête en l'air...Bien sûr je suis restée...L'autodestruction subsite comme une close officielle entre elle et moi..."...Je propose simplement de Choisir de modifier, close devient clause et tout contrat un jour Peut s'arrêter...

L'âme ne va jamais s'oublier, elle va tisser année après année l'énergie intérieure, elle va reconnecter "le coeur, le cerveau, le corps", juste une harmonie, une fluidité, S'AIMER puis AIMER... Avez vous eu l'occasion de regarder le film "beauté volée..."  Qui seriez VOUS dans ce film où les échanges sont "passionnés"... Alors comment ne pas croire en ces journées ensoleillées... Un simple messager...


 
eveildessens
eveildessens
13-10-12 à 22:30

les feux rouges...

Tout cela rejoint la théorie des feux rouges... Je perçois votre sourire le jour où l'équilibre sera assuré, les feux verts allumés...