J'ai enlevé ma tunique humide, mon collant noir déchiré à l'entrejambe, j'ai défait mes cheveux. L'eau chaude qui coule dans mon dos. Ma brassière qui compressait ma poitrine a laissé la marque. La mousse glissait dans la raideur de mes cheveux. Je me suis appuyée contre la douche un moment, j'ai pris le temps de retrouver la chaleur de l'eau sur ma peau. Parce que cette semaine, c'était douches 5 minute chrono. Et puis c'était doux, j'ai tourné pour que ce soit encore plus chaud, brûlant. J'ai séché mes cheveux, c'était la première fois depuis lundi qu'ils étaient soyeux, que je prenais soin d'eux, que je ne les attachais pas en chignon, que je ne les tressais pas. Je les ai lâché toute l'après-midi. J'ai vu à quel point mes pieds avaient dégusté cette semaine, que les pirouettes et les grands battements, entre autres, les avaient fatigué.J'ai entendu les tapotements de la neige contre le velux. J'ai d'abord cru qu'il y avait une souris dans ma chambre (horreur). J'ai apprécié les chocolats que la directrice de l'école de Danse a rapporté en nous souhaitant de bonnes fêtes de fin d'année. J'ai passé plus d'une demi-heure à choisir une nouvelle tunique pour Noël. Quelle encolure, regarder si elle n'est pas trop échancrée, comparer les matières en lycra, coton ou en supplex, faire attention aux croisés derrière et la couleur... noir, bordeaux, rouge. Et pour finir, je n'ai pas choisi.Ce matin, je me suis levée avec des courbatures partout dans les membres. La barre de classique a pris dix minutes de retard. Et Lidy nous a poussé à Danser, à lier nos mouvements, à ne pas faire lire la difficulté sur nos visages. Et j'ai eu mal, ma demi-pointe ne montait pas, j'ai pensé à mes doigts, parfois pas assez, qu'elle m'avait collé ensemble avec du sparadrap. Le deuxième et le troisième en partant du pouce. Parce que ça ne faisait pas joli. J'ai voulu allonger mes bras, cambré le dos jusqu'au sol. J’ai eu des sensations, celles qui font basculer le coeur. J'ai transpiré sous ma chauffe, j'ai senti mon tee-shirt blanc sur mon justaucorps se collé à elle, prendre l'odeur du travail. Les bouteilles d'eau se vidaient au souffle de nos gorgées. Je respirais fort, je soufflais, c'est éprouvant, ça procure ce truc qui colle au ventre et qui ne nous lâche pas pendant un long moment. On se trompe, on n'y arrive pas, et moi je souris, parce que j'ai envie de recommencer, je souris de mes erreurs. Je tente de faire les battements cloches de plus en plus amples. Mais je sens que ma bouche se crispe, mes lèvres sont sèches, mes yeux se plissent, mes bras se referment au fur et à mesure. Alors je corrige en entendant les corrections. Et mon dos qui tire, les contractions musculaires qui tapent avant et après l’effort.La semaine de création est terminée. Ce matin il y a eu ce duo sur l'automne avec Arabelle sur une musique d'American Beauty. J'ai savouré, comme un litchi un peu dur et tendre à la fois. On a déserté les vestiaires en renfilant nos manteaux et nouant nos écharpes. On s'est dit "à l'année prochaine" sur les marches glissantes et enneigées du parvis. Et ça m'a fait drôle, comme à chaque fois qu'on le dit. Y'a eu cette foutue nostalgie qui a errée dans mes souvenirs le temps d'une seconde qui en paraissait douze. Pourquoi douze? Et mes phrases à rallonge qui se perdent ici. Cet après-midi j'aurai dû sonner à la porte en haut de la grande côte, lui faire deux bises sur ses joues douces, enlever mes Converses en bas des escaliers raides et qui tournent. J'aurai dû poser mon manteau sur le lit, enfiler un de ces pulls qui traînent sur le baby-foot recouvert de fringues qui sentent bon Hugo Boss. Je me serai assise sur la chaise qui tourne de son bureau. J'aurai regardé son agenda, griffonné une connerie sur un de ces cours de spé SVT pour qu'il repense au lundi matin entre 9h et 11h de l'année dernière. Quand il me passait une main dans le bas du dos, quand il cherchait à savoir quelle petite culotte je portais ce jour-là. Quand on se glissait des mains sur les cuisses à chaque fois que le prof nous interrogeait au dépourvus. Et qu'on essayait d'étouffer nos rires. J'aurai dû me glisser sous sa couette, lui aurait été au dessus des draps, nos mains se seraient taquinées. Juste pour rire. Il aurait tourné l'écran plat vers nous et mis un dvd que j'aurai [encore] suivi à moitié. On aurait parlé des autres, de la soirée du nouvel an d'Antoine à laquelle je n'irai pas. On aurait parlé de ces cheveux blonds que je préfère longs ébouriffés , et aussi de moi, de Paris, de l'Opéra, du concert de Tryo, de Rémy, des soirées crêpes, de la Danse, de l'année prochaine. Et je serai partie regarder à la petite fenêtre de l'escalier si mon père n'était pas déjà arrivé. En faisant attention de ne pas tomber la tête dans les étoiles. Et puis, j'aurai dit que non, qu'il n'était pas encore là à m'attendre. Alors j'aurai gardé son odeur sur moi encore un peu, parce qu’elle me colle si bien à la peau. Comme quand il passe l'après-midi sur mon lit et que le soir je m'endors avec son odeur sur l'oreiller. Et non, je n'ai pas vu Hugues aujourd'hui. Une prochaine fois sans doute dans sa chambre de footballeur, ou dans la mienne de Danseuse...
Ce matin, je me suis levée avec des courbatures partout dans les membres. La barre de classique a pris dix minutes de retard. Et Lidy nous a poussé à Danser, à lier nos mouvements, à ne pas faire lire la difficulté sur nos visages. Et j'ai eu mal, ma demi-pointe ne montait pas, j'ai pensé à mes doigts, parfois pas assez, qu'elle m'avait collé ensemble avec du sparadrap. Le deuxième et le troisième en partant du pouce. Parce que ça ne faisait pas joli. J'ai voulu allonger mes bras, cambré le dos jusqu'au sol. J’ai eu des sensations, celles qui font basculer le coeur. J'ai transpiré sous ma chauffe, j'ai senti mon tee-shirt blanc sur mon justaucorps se collé à elle, prendre l'odeur du travail. Les bouteilles d'eau se vidaient au souffle de nos gorgées. Je respirais fort, je soufflais, c'est éprouvant, ça procure ce truc qui colle au ventre et qui ne nous lâche pas pendant un long moment. On se trompe, on n'y arrive pas, et moi je souris, parce que j'ai envie de recommencer, je souris de mes erreurs. Je tente de faire les battements cloches de plus en plus amples. Mais je sens que ma bouche se crispe, mes lèvres sont sèches, mes yeux se plissent, mes bras se referment au fur et à mesure. Alors je corrige en entendant les corrections. Et mon dos qui tire, les contractions musculaires qui tapent avant et après l’effort.La semaine de création est terminée. Ce matin il y a eu ce duo sur l'automne avec Arabelle sur une musique d'American Beauty. J'ai savouré, comme un litchi un peu dur et tendre à la fois. On a déserté les vestiaires en renfilant nos manteaux et nouant nos écharpes. On s'est dit "à l'année prochaine" sur les marches glissantes et enneigées du parvis. Et ça m'a fait drôle, comme à chaque fois qu'on le dit. Y'a eu cette foutue nostalgie qui a errée dans mes souvenirs le temps d'une seconde qui en paraissait douze. Pourquoi douze? Et mes phrases à rallonge qui se perdent ici. Cet après-midi j'aurai dû sonner à la porte en haut de la grande côte, lui faire deux bises sur ses joues douces, enlever mes Converses en bas des escaliers raides et qui tournent. J'aurai dû poser mon manteau sur le lit, enfiler un de ces pulls qui traînent sur le baby-foot recouvert de fringues qui sentent bon Hugo Boss. Je me serai assise sur la chaise qui tourne de son bureau. J'aurai regardé son agenda, griffonné une connerie sur un de ces cours de spé SVT pour qu'il repense au lundi matin entre 9h et 11h de l'année dernière. Quand il me passait une main dans le bas du dos, quand il cherchait à savoir quelle petite culotte je portais ce jour-là. Quand on se glissait des mains sur les cuisses à chaque fois que le prof nous interrogeait au dépourvus. Et qu'on essayait d'étouffer nos rires. J'aurai dû me glisser sous sa couette, lui aurait été au dessus des draps, nos mains se seraient taquinées. Juste pour rire. Il aurait tourné l'écran plat vers nous et mis un dvd que j'aurai [encore] suivi à moitié. On aurait parlé des autres, de la soirée du nouvel an d'Antoine à laquelle je n'irai pas. On aurait parlé de ces cheveux blonds que je préfère longs ébouriffés , et aussi de moi, de Paris, de l'Opéra, du concert de Tryo, de Rémy, des soirées crêpes, de la Danse, de l'année prochaine. Et je serai partie regarder à la petite fenêtre de l'escalier si mon père n'était pas déjà arrivé. En faisant attention de ne pas tomber la tête dans les étoiles. Et puis, j'aurai dit que non, qu'il n'était pas encore là à m'attendre. Alors j'aurai gardé son odeur sur moi encore un peu, parce qu’elle me colle si bien à la peau. Comme quand il passe l'après-midi sur mon lit et que le soir je m'endors avec son odeur sur l'oreiller. Et non, je n'ai pas vu Hugues aujourd'hui. Une prochaine fois sans doute dans sa chambre de footballeur, ou dans la mienne de Danseuse...
Cet après-midi j'aurai dû sonner à la porte en haut de la grande côte, lui faire deux bises sur ses joues douces, enlever mes Converses en bas des escaliers raides et qui tournent. J'aurai dû poser mon manteau sur le lit, enfiler un de ces pulls qui traînent sur le baby-foot recouvert de fringues qui sentent bon Hugo Boss. Je me serai assise sur la chaise qui tourne de son bureau. J'aurai regardé son agenda, griffonné une connerie sur un de ces cours de spé SVT pour qu'il repense au lundi matin entre 9h et 11h de l'année dernière. Quand il me passait une main dans le bas du dos, quand il cherchait à savoir quelle petite culotte je portais ce jour-là. Quand on se glissait des mains sur les cuisses à chaque fois que le prof nous interrogeait au dépourvus. Et qu'on essayait d'étouffer nos rires. J'aurai dû me glisser sous sa couette, lui aurait été au dessus des draps, nos mains se seraient taquinées. Juste pour rire. Il aurait tourné l'écran plat vers nous et mis un dvd que j'aurai [encore] suivi à moitié. On aurait parlé des autres, de la soirée du nouvel an d'Antoine à laquelle je n'irai pas. On aurait parlé de ces cheveux blonds que je préfère longs ébouriffés , et aussi de moi, de Paris, de l'Opéra, du concert de Tryo, de Rémy, des soirées crêpes, de la Danse, de l'année prochaine. Et je serai partie regarder à la petite fenêtre de l'escalier si mon père n'était pas déjà arrivé. En faisant attention de ne pas tomber la tête dans les étoiles. Et puis, j'aurai dit que non, qu'il n'était pas encore là à m'attendre. Alors j'aurai gardé son odeur sur moi encore un peu, parce qu’elle me colle si bien à la peau. Comme quand il passe l'après-midi sur mon lit et que le soir je m'endors avec son odeur sur l'oreiller. Et non, je n'ai pas vu Hugues aujourd'hui. Une prochaine fois sans doute dans sa chambre de footballeur, ou dans la mienne de Danseuse...
Commentaires :
Qui est Hugues ? Un ami, plus que ça ? Un petit ami, un peu moins que ça ?
Et voilà, je suis jaloux, c'est gagné. De quel droit... je ne sais pas.
J'adore. Comme je l'ai déjà, l'alternance du style, le vocabulaire, le suspense et la fluidité.
La description aussi.... j'aime beaucoup.
Re:
Hugues, un ami, plus que ça oui peut-être, un ami du lycée, qui me manque malgré tout. On s'est pas mal rapproché en terminal, physiquement certes, mais pas seulement. Il n'a jamais été un de mes petit ami. J'aurai voulu à certains moments. Je le vois dès que je reviens en Province... Je m'entends bien avec lui, j'aime bien passer des heures au téléphoe avec lui le soir aussi. C'est un de mes meilleurs amis voilà!
Jaloux lol? ...
Le suspense? tiens donc. Merci en tout cas pour ces jolis compliments dont je doute néanmoins....
Re: Re:
"Rapprochement physique." Je vois.
Vais-je oser te demander ce que tu appelles rapprochement physique ?
Un petit peu jaloux, oui. Même si découvrir ta voix commence à me manquer.
Je suis tout, saud un beau parleur. Je suis plutôt un mauvais parleur. Alors quand je fais un compliment, surtout dans un domaine comme celui-ci, prend le et met le dans un écrin.
Re: Re: Re:
"Je vois"... amis tu me demandes...
Rapprochement physique, c'était d'abord être souvent ensemble, pendant les pauses, les week-end, puis, les massages, les mains qui se cherchent un peu.. rien de très...
Comment peux-tu être jaloux... comme moi je peux l'être sûrement...
Alors ce compliment je le prends, le serre fort et ne le lâche plus...
Dans sa chambre de footballeur ou dans ta chambre de danseuse... Comme du bleu et du rose qui se mêlange... lolol
Et on est déjà le 1er janvier. je me rends pas compte. Aujourd'hui, tout ou presque remonte à l'année dernière... encore le temps qui me joue des tours...
Des BzOo too doo mamzel Lu
Re:
Je comprends ce que tu as dû endurer comme ma mère, qui en a marre de me voir hésiter entre.. toutes les tuniques lol!
Oui c'est un peu ça, comme le bleu et le rose qui se mélange...
Aujourd'hui, tout ou presque remonte à l'année dernière... comment ça?
Plein de bisous, une très belle année et tout ce qui va avec...
ninoutita