Suffisamment pour y penser tout l'temps
Je n'écris plus. Cela fait quelques mois déjà que j'ai bradé la plume pour les longs articles scientifiques dans le seul but d'être "qualifiée". Ca ne m'amuse pas tant que ça. Je réfléchis moins que quand j'écrivais. Souvent je me dis que je vais t'écrire un très long mail, ça changera de nos laborieux coups de téléphone qui finissent une fois sur trois en déconfiture. Mais je repousse toujours l'important à plus tard. A chaque jour son échéance et je suis fatiguée. Avant-hier, je me suis mise à pleurer nerveusement. Je remplis des dossiers à n'en plus finir, je fais des candidatures partout même dans des villes où je ne voudrais pas être. Et pourtant, je me demande encore si c'est de ça dont j'ai vraiment envie. Enseigner, chercher. La recherche-création n'a pas l'air d'avoir (encore) sa place dans l'Université française et ça me pèse, déjà à mon niveau, d'être face à des doctorants qui parlent de leur livre de chevet scientifique comme je parle d'une chanson de Julien Clerc.
Tu me manques, tous les jours tu me manques. A longueur de journée, tu me manques. Tu fais la fête autant que tu fais l'amour. Je manque de divertissement comme de la douceur d'un homme. En réalité, je ne veux personne d'autre que toi. Personne d'autre, depuis bientôt deux ans, ne m'a fait chavirer. Ne serait-ce qu'un instant ou une seconde. Peut-être le garçon de janvier mais c'était une erreur, comme les garçons de mes 22 ans. Tous les jours je pense à toi. Chaque jour, je t'aime. Je t'ai dans la peau. Pas comme un tatouage en surface. Non comme une aiguille d'oxygène enfoncée dans les veines. Mais l'artère est bouchée et il est bientôt temps de sauter dans une nouvelle vie. Sans contrat. Une vie de fin de thèse. Un autre tournant viendra ensuite. Du moins je l'espère. Parce que je m'asphyxie à trop penser à un futur avec toi, ou bien à battre le passé. Je nous revoie souvent sur les plages de T** Av**, en maillot de bain ou en écharpe. J'ai vu le pays sous quasiment toutes les saisons. Je t'ai vu toi sous tous tes charmes, dans toutes les humeurs, dans tous les états d'âme. Mais jamais, je ne t'ai vu accepter d'être amoureux de moi. A part quand tu me faisais l'amour à Paris, dans mon 22m2, en janvier 2013, à ton retour de là-bas. On s'était chopé comme des aimants, moi impressionnée par la puissance de nos corps, toi étonnée de me voir belle et et d'être content de me retrouver. Des retours, tu n'en envisages plus un seul. Quand je te dis que tu me manques, tu me réponds C'est gentil. Ce n'est pas des manières M.
Je suis fatiguée. Pas fatiguée de nous. Mais peut-être fatiguée de mon abnégation. Tu m'envoies des messages d'anniversaire qui m'énervent quand je sors de l'avion. Je voudrais que tu connaisses mon emploi du temps par coeur. Je voudrais que tu connaisses mon coeur par coeur. Je voudrais ce que tu refuses de me donner parce que je n'ai pas la même religion. Je voudrais une petite fille de toi. Te rends-tu compte de ta maladresse quand tu dis que les petites filles blondes ne servent à rien ?
Ecrit par lilou, le Vendredi 9 Mai 2014, 15:08 dans la rubrique Au jour le jour.
Commentaires :
Re:
Il est intéressant de revenir après une longue absence et de lire les mêmes histoires dans un nouveau texte; revoir les mêmes visagessous d'autres lumières et chanter les mêmes chansons sous d'autres airs.
Il est cependant certes vrai qu'on se retrouve parfois trop occupé(+/-e+/-s) à se ré-inventer (une vie ? soi-même ?) pour s'arrêter le temps d'écrire, de fixer un éphémère sur une feuille de papier, le coin d'une nappe...
Un sourire.
Il est cependant certes vrai qu'on se retrouve parfois trop occupé(+/-e+/-s) à se ré-inventer (une vie ? soi-même ?) pour s'arrêter le temps d'écrire, de fixer un éphémère sur une feuille de papier, le coin d'une nappe...
Un sourire.
Re:
C'est vrai qu'il est souvent question de répétitions. A croire que l'homme a parfois du mal à avancer. Ou à tirer partie de ses expériences passées.
Je vais essayer de chanter d'autres chansons! !
Je vais essayer de chanter d'autres chansons! !
Re:
C'est très gentil.
Je crois aussi que les petites filles blondes ont à voir avec la lumière, elles ont qqch de solaires.
Il était bête en disant cela!
x
Je crois aussi que les petites filles blondes ont à voir avec la lumière, elles ont qqch de solaires.
Il était bête en disant cela!
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fatigue
elle est sans doute belle cette fatigue, prémice d'un lâcher prise, une page blanche pour devenir Soi...
LiliLou
Je sais à quoi servent les petites filles blondes, ce sont des soleils.
Ne te laisse pas cacher le soleil par des ombres stagnantes.
Des baisers, du bout du clavier.