Premier juin. J'avais cent ans quand tout a commencé. Quand tout a commencé là. Aujourd'hui le temps c'est un peu arrêté, du moins, le temps prend son temps. Et moi aussi. Je me languis au soleil, bavardant avec les autres petites vieilles du Jardin du Lux. Je me rappelle ma vie d'étudiante lorsqu'au loin, les grands hommes de la patrie reconnaissante pointent leur nez. Ma Vie a toujours été une histoire de grands hommes de toute façon. Une sorte de frontière que j'ai toujours franchi, les deux pieds en avant. Dans le plat. J'ai toujours cru à la rémission et autres plaisirs indisponibles. Aujourd'hui, ma vie ressemble à l'eau qui dort et sourit et laisse le rythme naturel s'imposer de lui-même.

Bien sûr rien de tout cela n'est vrai. Allons même chercher l'inverse. Rien de tout  cela n'est vrai, à part le fait que le premier jour de juin, la fenêtre est ouverte. Mais rien de tout cela n'a de sens.