Je ne me rappelais pas que le soir était si terrible. Et la nuit encore plus quand je ne me retiens plus de pleurer. Deux fois cette semaine que je rentre du conservatoire les larmes pleines à craquer. La tête appuyée contre le carreau du métro. Je pense à Marc, à aller voir la mer avec Marc juste pour un jour. Je pense qu'il va partir peut-être aussi. Et je ne sais pas quand ni pour combien de temps.
Et je ne comprends toujours pas ce qui me lie aux gens comme ça. Cette boule d'émotions qui me sert de corps et d'esprit. Je ne comprends toujours pas comment il est possible d'être touchée par un presque inconnu, touchée, d'un coup, comme ça, un instant bref, sans que ça prévienne, ça déboule et ça coule. Pourquoi, l'autre jour, je lui ai tendu la main et j'ai dû dire quelque chose comme J'ai cette intuition qu'il faut que je te tende la main, prend la?
J'ai bien compris les larmes de mardi soir après le cours de Danse, les larmes mêlées au mal au corps, à la régression physique, mêlées à la pluie fine qui s'abattait lamentablement sur mon visage. Ce genre de pluie fine - sournoise - que je déteste. Ce soir, en rentrant, je me répétais, on est tout seul.
Commentaires :
Celsius42
J'abhorre...
Surtout à trois heures du matin, quand les rues sont vides et qu'il n'y a pas un bruit. Cette ambiance apocalyptique, ce vide...